Cinq entraîneurs-chefs de la NFL au statut précaire lors de la saison 2021
NFL jeudi, 9 sept. 2021. 13:47 mercredi, 11 déc. 2024. 19:37Suivez le premier match de la saison dans la NFL sur les ondes de RDS2 et sur RDS Direct à 19 h 30 avec l'émission d'avant-match de Blitz.
Alors que le coup d'envoi de la saison de la NFL est sur le point d'être donné, 32 équipes espèrent répondre aux attentes de leurs dirigeants et de leurs partisans. Pour plusieurs d'entre elles, ce ne sera toutefois pas le cas. Voici un aperçu de la situation de cinq entraîneurs-chefs dont le statut pourrait rapidement devenir précaire, advenant un mauvais début de calendrier.
Matt Nagy - Bears de Chicago
Il y a 15 ans maintenant que Lovie Smith a amené les Bears au Super Bowl à Miami; un match que Chicago avait perdu aux mains des Colts d'Indianapolis.
En 14 saisons depuis cette présence en finale, les Bears n'ont qu'une victoire éliminatoire au compteur, et ils n'ont atteint le calendrier d'après-saison que trois fois. Heureusement pour Nagy, deux des trois participations de son club se sont déroulées depuis le début de son règne, en 2018. L'instructeur âgé de 43 ans entame sa quatrième année à la barre de l'équipe. Il est le premier entraîneur des Bears depuis le congédiement de Smith en 2012 à se rendre à cette étape.
Pour que Nagy ait la moindre chance d'approcher les neuf ans que Smith a passés en Illinois, il devra d'abord suivre à la saison 2021, qui représentera un gros test pour l'ancien coordonnateur offensif des Chiefs de Kansas City.
Un des facteurs importants de la médiocrité des Bears ces dernières décennies a été la position de quart-arrière. Depuis leur dernière conquête du Super Bowl en 1985, pas moins de 45 quarts ont obtenu leur chance derrière le centre. Plusieurs d'entre eux ont été incapables de répondre aux attentes, et Mitchell Trubisky a été le plus récent ajout à cette longue lignée.
Les Bears de Nagy entament le calendrier en espérant avoir trouvé leur homme en Justin Fields, leur premier choix du drenier repêchage. L'équipe s'est assurée de mettre le grappin sur Fields en procédant à un échange avec les Giants de New York afin de le sélectionner au 11e rang au total.
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L'arrivée de Fields crée un certain paradoxe pour Nagy, de même que pour le directeur général Ryan Pace, dont le sort est étroitement lié à celui de son entraîneur. Compte tenu du fort prix payé pour otenir le choix des Giants, on s'attend à ce que le finaliste au trophée Heisman en 2019 se développe rapidement. Toutefois, Fields n'est pas le partant de l'équipe pour le début de sa saison recrue. Le poste a plutôt été remis au vétéran Andy Dalton, arrivé via le marché de l'autonomie. Pourquoi une telle décision? Parce que l'équipe croit que pour l'instant, c'est Dalton qui offre aux Bears la meilleure chance de remporter des matchs.
Nagy se retrouve donc à faire tout en son possible pour les Bears soient compétitifs au sein de la division Nord de la Nationale, tout en s'assurant que Fields progresse malgré son statut actuel de réserviste.
Mike McCarthy - Cowboys de Dallas
Lorsque Mike McCarthy a été nommé successeur de Jason Garrett, plusieurs ont trouvé le choix des Cowboys de Dallas curieux.
McCarthy avait connu un long séjour de 13 saisons à la barre des Packers de Green Bay, dont le fait saillant s'était avéré être la conquête du Super Bowl en 2010. Les Packers ont participé aux éliminatoires neuf fois sous ses ordres, mais vers la fin de son règne, les partisans de l'équipe critiquaient le manque de résultats obtenus par un groupe talentueux mené par le grand Aaron Rodgers.
Le sentiment demeurait que McCarthy n'avait pas réussi à extraire le maximum des plus belles années de la carrière de Rodgers, un des meilleurs de sa profession dans l'histoire de la NFL. Avec le no 12 derrière le centre, Green Bay n'aurait-il pas dû remporter plus d'un championnat dans la décennie 2010?
L'ère Garrett a été marquée par l'omniprésence du propriétaire des Cowboys Jerry Jones dans le processus décisionnel. Ainsi, la sécurité d'emploi de Garrett n'a jamais semblé être coulée dans le béton, tandis que Dallas s'approchait des trois décennies sans trophée Vince-Lombardi.
Cette pression incessante exercée par Jones n'a pas trop été ressentir par McCarthy à sa première année au Texas, puisque la blessure subie par Dak Prescott lors de la cinquième semaine a rapidement mis fin à tout espoir de faire un long bout de chemin en 2020. On ne peut dégager un réel portrait de la dernière campagne des Cowboys pour cette saison.
Maintenant que Prescott est de retour en santé et qu'il a obtenu une gigantesque prolongation de contrat, l'étau pourrait se resserrer sur McCarthy.
Heureusement pour le vétéran entraîneur, la division Est de la Nationale est à la portée des Cowboys cette saison. Les Eagles de Philadelphie sont en processus de reconstruction, tandis que les Giants de New York tentent encore de voir si Daniel Jones peut s'approcher un tant soit peu du rendement escompté par les G-Men lorsqu'ils ont réclamé au sixième rang au total en 2019. Bien que son unité dévensive soit redoutable, l'équipe de Washington se fie quant à elle au quart de 38 ans Ryan Fitzpatrick; un pari qui pourrait bien s'avérer périlleux.
Des interragations demeurent en défense chez les Cowboys, et il y a lieu de se demander si la ligne offensive est aussi impénétrable que jadis, mais les Cowboys forment l'équipe la plus complète des quatre, et Prescott mise sur un excellent noyau d'armes offensives.
Si les choses prennent un tournant pour le pire tôt dans l'année, Jones pourrait avoir la gâchette rapide. On lui a reproché d'avoir être trop lent à limoger Garrett. Il est donc permis de croire que son remplaçant ne jouira pas de la même clémence de la part du riche homme d'affaires.
Kliff Kingsbury- Cardinals de l'Arizona
La trajectoire de Kliff Kingsbury dans le coaching est l'un des plus particuliers que l'on ait vu.
Congédié par Texas Tech en 2018 après six saisons à la barre des red Raiders - un parcours sans éclat ponctué de deux campagnes seulement au-delà de la barre des ,500 - Kingsbury s'est rapidement trouvé du travail, devenant le coordonnateur offensif à USC le mois suivant. En janvier 2019, il devenait l'entraîneur-chef des Cardinals. Bref, on peut parler d'une ascension à vitesse grand V.
Kingsbury n'a pas été embauché en raison des résultats qu'il a compillés dans la NCAA. En tant que coordonnateur offensif à Texas A&M, il avait dirigé dans le passé l'ancien gagnant du trophée Heisman, Johnny Manziel. À Texas Tech, il a ensuite eu Baker Mayfield sous ses ordres, avant que ce dernier ne transfère vers Oklahoma, avant que Patrick Mahomes arrive sous sa gouverne.
L'état-major des Cards a donc cru que Kingsbury était le candidat tout désigné pour travailler étroitement avec Kyler Murray, avant d'aider le prodige à faire la transition des rangs collégiaux vers la NFL de la meilleure façon possible.
La saison dernière, Murray a démontré des signes très encourageants par rapport à son année recrue. Il a été élu au sein du Pro Bowl en 2020. Il a affiché une aisance dans la pochette qu'il n'avait pas démontrée l'année précédente, alors qu'il avait encaissé 48 sacs du quart, un sommet dans la ligue. On lui a greffé le talentueux DeAndre Hopkins dans l'espoir de gagner immédiatement, mais les victoires n'ont pas été au rendez-vous; du moins, pas suffisamment.
Les Cards ont donc raté les éliminatoires pour une cinquième année de suite. Leur bilan de 8-8 a été une amélioration de trois victoires par rapport à 2019, mais ils ont échappé six de leurs neuf dernières rencontres. Pourtant à 6-3 après neuf matchs, ce fut l'hécatombe par la suite.
Après la fin de saison en queue de poisson, il est temps pour Kingsbury de prouver que ses Cards peuvent livrer la marchandise en 2021. Cela peut sembler sévère envers un instructeur de 42 ans, mais il y a une réelle possibilité que l'opportunité qui lui a été offerte en Arizona soit la seule qu'on lui confiera dans la NFL.
Kingsbury n'a pas le choix : il doit connaître du succès afin de démontrer que son embauche, considérée très audacieuse par de nombreux observateurs, était en fait la bonne décision.
Vic Fangio - Broncos de Denver
Les Broncos de Denver n'ont pas participé aux éliminatoires une seule fois depuis leur conquête du Super Bowl 50. La recette pour que Fangio conserve son poste est donc simple à sa troisième saison : accéder aux éliminatoires.
Plus facile à dire qu'à faire dans une division misant sur les puissants Chiefs de Kansas City et sur les Chargers de Los Angeles, un club bourré de talent, ainsi que les Raiders de Las Vegas, qui sont aussi désespérés que les Broncos de connaître du succès.
On peut néanmoins affirmer qu'il y a des raisons de croire que 2021 sourira aux Broncos.
Avec son bagage de coordonnateur défensif, il n'est pas important que ce soit sur ses aspects du jeu que Fangio souhaite mettre l'accent à Denver. Toutefois, en 2020, cette phase du jeu n'a pas été une force des Broncos. Bien entendu, il y eu des blessures, dont celle du secondeur vedette Von Miller. Mais sa perte à elle seule ne peut expliquer les 27,9 points concédés en moyenne par Denver, ou les 130 verges au sol allouées par contre.
Durant l'entre-saison, les Broncos ont ajouté une bonne dose de talent. Les vétérans demis de coin Ronald Darby et Kyle Fuller se sont amenés, tandis que la recrue Patrick Surtain II s'ajoute à un noyau défensif comptant Miller, Bradley Chubb, Justin Simmons et Shelby Harris. Avec de tels éléments en place, le résultat devrait logiquement être bien différent.
À l'attaque, il y a passablement moins de garanties, mais il y a suffisamment de talent pour entretenir l'espoir. Teddy Bridgewater a été acquis des Panthers de la Caroline, et il obtiendra une chance supplémentaire d'être le quart partant d'un club de la NFL, devant l'ancien premier choix Drew Lock, Les principales cibles de Bridgewater seront Jerry Jeudy, Courtland Sutton et Noah Fant, qui continue de s'imposer comme l'un des bons ailiers rapprochés de la ligue.
Choix de deuxième ronde fraîchement arrivé de North Carolina, Javonte Williams partagera le champ-arrière en compagnie de Melvin Gordon III. Plusieurs croient que Williams possède les habiletés nécessaires pour être le porteur de ballon des Broncos sur chacun des trois essais.
Avec un calendrier avantageux et le talent nécessaire pour remporter des matchs, Fangio doit absolument amener les Broncos en matchs d'aprèes-saison.
Dan Campbell - Lions de Detroit
Lorsque l'on élabore la liste des entraîneurs-chefs qui pourraient sentir la soupe chaude à l'approche d'une nouvelle saison, on pense rarement aux instructeurs recrues, encore moins ceux qui dirigent les Lions de Detroit.
Il y a toutefois une raison toute simple à la présence de Campbell au sein de cette liste. Ce n'est pas nécessairement sa faute, mais bien celle de la réputation des Lions, une des franchises les plus exaspérantes du sport professionnel.
Jim Caldwell a été limogé par les Lions après la campagne 2017. En quatre années avec l'équipe, ce dernier a affiché un dossier de 36-28, en plus d'atteindre les éliminatoires deux fois. Caldwell a d'ailleurs été le premier entraîneur des Lions depuis Bobby Ross en 1997 et 1999 à atteindre le calendrier d'après-saison deux fois avec Detroit.
Ce ne fut visiblement pas assez, et Caldwell a cédé sa place à Matt Patricia, un acolyte de Bill Belichick.
Trois fois champion du Super Bowl en tant que coordonnateur défensif des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, Patricia allait tôt ou tard obtenir une chance de diriger un club de la NFL. Son séjour avec les Lions est toutefois tourné au désastre, et bien qu'il ait réussi à soutirer une troisième saison de l'état-major, le couperet est tombé au beau milieu de la campagne 2020.
Sous Patricia, Detroit a perdu neuf rencontres dans lesquelles l'équipe menait par 10 points ou plus, et a subi un total de 15 revers par le même écart. Son pourcentage de victoires de 31,4 % est le quatrième pire de l'histoire de la concession. Patricia est désormais de retour avec les Pats.
En embauchant Campbell, Bob Quinn et les Lions ont opté pour un « homme de football » plutôt que de se tourner vers un instructeur qui donnera une nouvelle identité à l'équipe. Un ailier rapproché durant sa carrière de joueur, dont trois saisons avec les Lions, Campbell oeuvre dans la NFL depuis 2010. Il a précédemment occupé différentes fonctions, dont celles d'entraîneur des ailiers rapprochés, avec les Dolphins de Miami et les Saints de La Nouvelle-Orléans. Il a occupé le poste d'entraîneur par intérim des Dolphins lorsque ces derniers ont congédié Joe Philbin, en 2015.
Reconnu comme un entraîneur charismatique, Campbell fait davantage parler de lui pour ses envolées oratoires en conférence de presse que pour les performances de ses Lions.
Le personnage de Ted Lasso fonctionne peut-être à la télévision, mais la réalité de la NFL est toute autre! Si Detroit débute l'année avec une fiche de 1-6, il pourrait aisément se faire indiquer la sortie.