Vers la révolution Clowney
NFL vendredi, 25 avr. 2014. 08:19 jeudi, 12 déc. 2024. 04:31Le 8 mai, la NFL présentera son repêchage annuel. En attendant cette date charnière, le RDS.ca vous présente un bref survol des espoirs à surveiller. Aujourd’hui, les joueurs défensifs.
Les défensives gagnent des championnats.
Voilà un adage que partage sans se faire prier notre expert football Pierre Vercheval à qui veut bien l’entendre. Il n’est d’ailleurs pas le seul à prêcher pour cette paroisse parmi les observateurs du football professionnel. Bien que les performances offensives accaparent les grandes lignes des tribunes, c’est le travail ingrat de la défensive qui fait souvent la différence entre une bonne équipe et une équipe championne.
Le repêchage de la NFL, historiquement, est un terreau fertile pour dénicher des joueurs qui feront la différence sur le terrain en défensive et qui établiront par la suite l’identité d’une équipe pour les saisons à venir.
En voici quelques-uns à surveiller.
Les premiers de classe
Longtemps, il n’y avait qu’un nom au sommet de la cuvée 2014 du repêchage : Jadeveon Clowney.
L’athlétique ailier défensif de l’Université South Carolina a explosé sur la scène des espoirs de la NFL lors de sa deuxième saison dans la NCAA (en 2012) grâce à ses performances déroutantes pour les offensives adverses et à un retentissant plaqué derrière la ligne de mêlée contre Michigan lors de l’Outback Bowl qui a fait le tour du monde via les réseaux sociaux.
Malgré une saison 2013 plus calme au niveau des performances individuelles, le nom de Clowney est encore au centre de la discussion. Tellement au centre que les Texans songeraient fortement à le sélectionner avec le premier choix global de l’édition 2014. Sauf que Clowney n’est plus seul au sommet, loin du compte.
Khalil Mack (photo), un secondeur extérieur de l’Université de Buffalo, a grimpé sur tous les repêchages simulés depuis le début de l’hiver et son nom ne dérougit pas tant le potentiel saute des pages et des statistiques quand on observe attentivement ses archives.
Si Clowney est un rare spécimen physique sur la ligne défensive, Mack est un monstre polyvalent, aussi habile chez les secondeurs qu’avec un poing au sol sur les périmètres de la ligne défensive.
L’ombre au tableau dans le cas de Clowney, contrairement à Mack, c’est la motivation sur le terrain. Certains dirigeants de la NFL pensent que le jeune Clowney ne jouera pas à la hauteur de son talent en raison d’une éthique de travail nébuleuse. Tout le monde lui reconnaît des qualités athlétiques extraordinaires, mais certains sont effrayés par sa nonchalance tandis que d’autres pensent qu'il agit ainsi en raison du milieu dans lequel il évoluait.
Il y a donc une division par rapport à Clowney, division qui pourrait forcer quelques équipes à s'abstenir.
Mack est possiblement le choix sécuritaire, mais Clowney est définitivement l’élan visant un coup de circuit. Reste à savoir si Clowney boira de la même eau qu’un Albert Haynesworth, par exemple, ou s’il sera plutôt le fils spirituel d’un Reggie White.
Les espoirs à surveiller
Il y a une certaine distance entre Clowney, Mack et le reste de la cuvée défensive de cette année. Mais elle diminue à vue d’œil en raison du grand talent des espoirs qui devraient entendre leur nom au cours de la première ronde.
Il y a, tout d’abord, le secondeur extérieur Anthony Barr de UCLA qui s’invite graduellement dans le débat à savoir qui sera le meilleur pour chasser les quarts adverses dans la NFL.
Jim Mora et son équipe à UCLA ont complètement transformé Barr qui, il y a deux saisons à peine, était encore un centre-arrière anonyme avec un espoir marginal de poursuivre sa carrière après l’école. Maintenant, il sera certainement sélectionné parmi les vingt premiers et ses louages ne font que s’accumuler depuis le début des processus d’évaluation.
Rapide, polyvalent et issu d’une famille de football. Voilà trois des thèmes récurrents entourant Anthony Barr qui a vu son père et trois de ses oncles évoluer dans la NFL avant lui.
Avec seulement deux ans d’expérience à sa position, Barr a encore beaucoup de choses à apprendre. Sauf que son athlétisme et son éthique de travail le précèdent et les coordonnateurs défensifs salivent déjà à l’idée d’utiliser ce joyau à la droite de leur deuxième palier défensif.
Au niveau du centre de la tertiaire, deux noms s’imposent : Ha Ha Clinton-Dix (photo), d’Alabama, et Calvin Pryor de Louisville. Les deux meilleurs maraudeurs de la cuvée, de loin.
Les Seahawks ont démontré lors du dernier Super Bowl qu’un maraudeur d’exception peut installer le rythme tôt dans le match et instaurer une certaine crainte au niveau des receveurs adverses. Clinton-Dix, bien que moins physique, pourra éventuellement commander ce genre de respect dans la NFL.
Avec une excellente vision du jeu et une vitesse d’exécution au-dessus de la moyenne, Clinton-Dix aura un impact immédiat dans la NFL.
Là où Clinton-Dix est un technicien, Calvin Pryor est une brute. Considéré plus pour sa force et la violence de ses plaqués, Pryor est un spécimen physique intriguant pour la position même si la NFL tente de s’éloigner de plus en plus des contacts très rapides et très violents.
Pryor frappe comme un camion, littéralement, et aurait fait des ravages dans la NFL des années 90. En 2014, il devra s’adapter à une réalité moins permissive au niveau de la force de frappe. Cependant, sa vitesse et sa force ne seront pas gaspillées contre des receveurs de passe de plus en plus grands et de plus en plus agiles et forts. Les Jimmy Graham de ce monde ne seront plus aussi inébranlables.
Sur la ligne, Aaron Donald de Pittsburgh et Louis Nix de Notre Dame seront les deux hommes à surveiller pour meubler le centre et appuyer le travail des secondeurs derrière eux.
Donald est un poil trop petit pour la position (6’0’’, 288 livres), mais il se rattrape avec son explosion et sa vaste connaissance du positionnement à l’intérieur. On parle d’un partant expérimenté qui peut faire la différence avec sa technique, mais qui n’offre pas une énorme polyvalence sur la ligne défensive. Il excellence dans quelques aspects et c’est ce qu’il offre. Son jeu ne changera vraisemblablement pas, tout comme sa charpente qui peut difficilement prendre plus de poids. Malgré tout, il aura un impact au centre des tranchées, tout un impact.
Nix est plus imposant que Donald (6'2", 331 livres) et il utilise sa charpente pour faire bouger la ligne d’engagement.
On prévoit qu’il sera en mesure de patrouiller autant les formations 3-4 que 4-3 dans le milieu, ce qui fait de lui un plaqueur défensif très convoité. Il devra corriger quelques défauts au niveau de sa technique, notamment son positionnement, mais le potentiel est assurément là.
Les demis de coin Darqueze Dennard (Michigan State) et Justin Gilbert (Oklahoma State) seront aussi appelés très tôt lors de la première ronde, eux qui sont les deux meilleurs espoirs dans les corridors extérieurs de la tertiaire.
Les surprises de la cuvée
Il y a beaucoup d’excellents espoirs qui sont en mesure d’alourdir la tâche des quarts adverses, ce qui fait que plusieurs d’entre eux passeront plus inaperçus lorsqu’ils seront sélectionnés au cours de la deuxième ronde ou même plus tard.
Jeremiah Attaochu (à gauche sur la photo), un secondeur extérieur de Georgia Tech, sera l’un de ceux-ci.
Dans l’ombre de Dee Ford, de l’Université Auburn, à la même position, Attaochu a présenté d’excellents résultats lors des évaluations et certains dépisteurs pensent qu’il pourrait devenir l’une des meilleures sélections de la première journée du repêchage. Attaochu ne sera pas parmi les noms à surveiller au cours des vingt premières sélections, mais il pourrait devenir le vol de la première ronde pour une équipe compétitive sélectionnant avec l’un des derniers choix.
Dans la tertiaire, une surprise s’est hissée au sein de plusieurs palmarès et sa provenance en surprendra plusieurs : l’Université Lindenwood. En effet, aucun joueur n’a été repêché en provenance de la petite université du Missouri. Cette réalité changera quand l’Haïtien d’origine Pierre Desir entendra son nom, possiblement au cours de la troisième ronde du repêchage.
Desir, qui a charmé de nombreux dépisteurs ce printemps, possède un potentiel suffisament vaste pour que plusieurs équipes de la NFL ignorent la faible qualité de la compétition qu’il a affrontée dans la NCAA afin de lui offrir une chance chez les pros. Des comparaisons avec Dominique Rodgers-Cromartie sont murmurées à l’occasion quand on parle du potentiel de Desir. À 6'2", Desir possède le physique de l’emploi avec l’augmentation du nombre de grands receveurs athlétiques dans la NFL.
Un nom à retenir pour ceux qui aiment les belles histoires de parcours atypique
Top-10 des espoirs défensifs
1. Jadeveon Clowney | ailier défensif, South Carolina
2. Khalil Mack | secondeur extérieur, Buffalo
3. Ha Ha Clinton-Dix | maraudeur, Alabama
4. Anthony Barr | secondeur extérieur, UCLA
5. Justin Gilbert | demi de coin, Oklahoma State
6. C.J. Mosley | secondeur intérieur, Alabama
7. Aaron Donald | plaqueur défensif, Pittsburgh
8. Calvin Pryor | maraudeur, Louisville
9. Darqueze Dennard | demi de coin, Michigan State
10. Louis Nix III | plaqueur défensif, Notre Dame