Troquer des patins pour des visières protectrices
Hockey mardi, 24 mars 2020. 18:51 samedi, 23 nov. 2024. 00:50MONTRÉAL - Parce qu’elle n’a plus de hockeyeurs professionnels à protéger, la compagnie Bauer a décidé de protéger les médecins, infirmières et premiers répondants contre la COVID-19.
Les dirigeants de l’usine de Blainville, sur la Rive-Nord de Montréal, sont prêts à troquer leur production habituelle de patins pour la production de visières protectrices. « Nous avons contacté les responsables du gouvernement du Québec pour leur parler de notre projet. Nous attendons leur autorisation et serons prêts à lancer notre production dès qu’on aura obtenu leur feu vert. On pourrait livrer nos premières visières dès la semaine prochaine », a indiqué Dan Bourgeois, vice-président en innovation de produits, lors d’un entretien avec RDS.ca en après-midi mardi.
L’idée de produire des visières est née à la suite d’une séance de remue-méninges – par vidéoconférence – au cours laquelle les dirigeants de l’usine ont demandé à leurs spécialistes en recherche et développement de songer à une manière de contribuer à la lutte contre la pandémie.
« Nous avons pris une semaine pour mettre des idées sur la table et les étudier. Nous avions plusieurs options, mais celle de concevoir des visières était la meilleure. Nos spécialistes ont conçu des moules pour créer les prototypes que nous avons présentés à un médecin qui est le père d’un de nos employés. Nous voulions tester les niveaux de sécurité et de confort de notre visière qui ressemble à un masque normalement utilisé pour effectuer des travaux de soudure. Nous avons peaufiné notre visière et sommes arrivés avec le modèle que nous sommes prêts à produire. Un modèle qui serait à utilisation unique. Mais nous poursuivons notre travail de développement pour arriver à en créer un autre qui serait d’usage permanent », a indiqué M. Bourgeois qui complétait, en après-midi mardi, les démarches pour s’assurer de recevoir les matériaux nécessaires pour la confection des masques.
« Les fermetures annoncées hier (lundi) par le gouvernement compliquent les choses un petit peu, car nous avons dû contacter des fournisseurs différents, mais nous avons des confirmations qui nous assurent d’avoir en mains les matériaux nécessaires pour produire 10 000 masques. Nous avons une capacité de production de 2000 masques par jour pour commencer, mais nous serons en mesure de mousser cette production selon les demandes qui nous seront acheminées par les hôpitaux et les autres services de premiers répondants », a assuré M. Bourgeois.
Informé des intentions de Bauer de se lancer dans la production de visières de protection, le Service de police de la ville de Montréal a d’ailleurs déjà contacté la compagnie pour obtenir des détails sur le produit et sur la possibilité d’en commander 50 000 rapidement.
Production facile à relancer
Frappé lundi par l’annonce du gouvernement, Bauer fonctionne pour le moment au ralenti à son usine de Blainville. Mais les dirigeants assurent que la production serait très facile à relancer.
« Au plus fort de notre production, nous avons normalement entre 50 et 80 personnes qui confectionnent les patins chaussés par les hockeyeurs professionnels. Ils sont répartis sur deux quarts de travail. Depuis le début de la pandémie, tous nos spécialistes en recherche et développement travaillent de la maison. Nous avons trois personnes en usine, mais il n’y a aucune production pour le moment. Aucun employé n’a été mis à pied en raison des circonstances actuelles. Si nous obtenons le feu vert, nous pourrons rappeler au travail une quinzaine de personnes – opérateurs de machinerie, contrôle de la qualité – pour effectuer notre première production. Si la demande augmente, nous pourrons bien sûr rappeler plus d’employés encore. C’est d’ailleurs notre objectif. Nous voulons faire travailler le plus d’employés possible en attendant la reprise de notre production habituelle. Le travail en recherche et développement a été effectué dans le cadre normal de nos opérations. Je ne sais pas combien de masques nous serons appelés à produire, mais notre objectif financier initial est simple : couvrir nos frais de production qui sont estimés à 6 $ par visière. Nous tenons à répondre le plus rapidement possible aux premières commandes afin de démontrer que nous pouvons être efficaces autant dans la production que dans la distribution de notre produit et surtout que notre visière est d’excellente qualité », a conclu Dan Bourgeois.