À plein régime
Canadiens dimanche, 6 avr. 2014. 00:26 lundi, 23 déc. 2024. 15:18Après avoir comblé deux fois plutôt qu’une des reculs de trois buts pour battre les Sénateurs d’Ottawa, le Canadien s’est payé l’expérience inverse : il a su résister à une poussée de trois buts rapides des Red Wings qui ont nivelé les chances 3-3 au début du dernier tiers pour finalement l’emporter 5-3.
«À mes yeux, il est plus difficile de rester calme et concentré lorsque l’adversaire comble un recul de trois buts comme ils l’ont fait ce soir que de revenir de l’arrière comme nous l’avons fait contre Ottawa», m’a indiqué Carey Price après la rencontre.
«Quand tu reviens de l’arrière, tu sens le vent tourner en ta faveur. Tu sens l’adversaire devenir plus nerveux et ton équipe plus confiante. C’est ce que j’ai le plus aimé du match de ce soir. Une fois les Wings revenus dans la partie, nous sommes loin d’avoir paniqué. Je crois même que nous avons joué notre meilleur hockey en fin de rencontre. Ce qui est vraiment une source de satisfaction et de confiance pour notre équipe», a ajouté Carey Price.
Comme Peter Budaj vendredi à Ottawa, Carey Price a eu un sérieux mot à dire dans la 45e victoire du Tricolore cette saison. Une victoire importante puisque le gain aux dépens des Wings jumelé au revers du Lightning de Tampa Bay (5-2) aux dépens des Stars de Dallas donne au tricolore une priorité de quatre points devant ses éventuels rivaux en première ronde des séries.
Parce que le Canadien affiche plus de victoires en temps réglementaire et en prolongation que le Lightning – 39 pour Montréal contre 35 pour Tampa – Steven Stamkos et ses coéquipiers doivent terminer la saison avec un point de plus au classement pour s’assurer de l’avantage de la patinoire en première ronde. Le Canadien n’a donc besoin que de quatre points lors de ses quatre dernières rencontres pour confirmer sa deuxième place de la division Atlantique et amorcer les séries au Centre Bell.
Un avantage non négligeable contre les jeunes joueurs du Lightning qui pourrait avoir de la difficulté à composer avec la frénésie des fans du Tricolore une fois les séries commencées.
D’arroseurs à arrosés
Revenons à Price.
Après deux périodes, le gardien du Canadien, comme ses coéquipiers d’ailleurs, filait vers une petite victoire tranquille. En dépit du fait que les Wings contrôlaient la rondelle beaucoup plus que le Tricolore, le Canadien était en avant 3-0. Après deux périodes, Price avait déjà réalisé 35 arrêts – plusieurs solides et difficiles qu’il a toutefois rendus faciles en raison de la grande qualité de son positionnement et de ses déplacements – et non seulement on était convaincu qu’il filait lentement mais sûrement vers sa 33e victoire de l’année, il était permis de croire qu’il filait aussi vers son 6e jeu blanc de l’année.
La situation a vite changé.
Pavel Datsyuk, pendant une pénalité à Ryan White, a mis fin aux espoirs de blanchissage de Price.
Mais bon! Comme tout allait bien depuis le début du match, très bien même alors que les fans semblaient presque blasés à l’aube d’une autre victoire facile tant ils étaient calmes dans les gradins, personne n’a fait grand cas du but de Datsyuk.
On a entendu quelques murmures après que Luke Glendenning – son premier en carrière – eut déjoué Carey Price 36 secondes après Datsyuk, mais on était loin de la panique.
Dans un geste normal et louable, Michel Therrien s’est alors assuré de réclamer un temps d’arrêt pour calmer et/ou réveiller ses joueurs.
La stratégie du coach a aidé la cause de son équipe. Du moins un peu. Mais lorsque Francis Bouillon s’est fait chasser pour un accrochage en fond de territoire du Canadien, les Wings ont profité de cette autre attaque massive pour niveler les chances.
Bon! Je pourrais amorcer ici une litanie de critiques à l’endroit du Canadien. Je ne le ferai pas. Pourquoi ? En raison de la façon dont le Canadien a réagi après cette remontée des Wings.
Loin de paniquer – ce dont on a souvent été témoin avec le Canadien – le Tricolore s’est ressaisi. Il a rebondi. Il s’est remis à travailler et à frapper à la porte du but des Wings.
Et vous savez ce qui arrive quand on travaille ? La chance nous sourit.
Au terme d’une descente à deux contre un en compagnie de Lars Eller, Brian Gionta a vu Brian Lashoff faire dévier la rondelle derrière son gardien Jonas Gustavsson.
Deux mots sur Gionta : le capitaine disputait son 300e match en carrière avec le Canadien samedi. Bien qu’il ait fait l’objet d’un tas de critiques cette saison – des critiques souvent injustes en raison des mandats défensifs qu’il a eu à remplir – Gionta a profité de ce 300e match pour inscrire ses 16e et 17e buts de la saison.
Pas mal pour un gars qu’on dit fini!
Règlement aléatoire…
Revenons au match : moins de deux minutes après avoir vu les Wings niveler les chances, le Canadien était de retour en avant.
Le but d’assurance est ensuite venu d’Alex Galchenyuk. Parce que Galchenyuk était dans la zone réservée et qu’il nuisait visiblement au travail du gardien Gustavsson – Jakub Kindl l’accompagnait, c’est vrai, mais il n’a pas poussé Galchenyuk sur le gardien – je n’arrive pas à comprendre que le but ait été accordé.
Surtout qu’on a vu plusieurs fois, des buts refusés au Canadien ou contre lui aussi, pour des infractions beaucoup moins évidentes.
Il est grand temps que la LNH clarifie cette règle et surtout uniformise les décisions des arbitres qui vont dans tous les sens cette saison sans que cela n’ait trop, trop de bon sens…
Ce but a sans doute brisé les reins des Wings. J’en conviens. Mais le Canadien aurait pu en ajouter un autre, peut-être même deux, tant il avait repris le plein contrôle du match depuis le troisième but des Wings.
Mais il faudrait qu’on règle cette règle un moment donné…
Sachant qu’il est capable de réaliser des remontées victorieuses de trois buts, le Canadien a donc appris hier qu’il est aussi en mesure de résister à des remontées de trois filets.
Une très bonne nouvelle à l’aube des séries.
Mais en dépit du fait que cela représente oui une bonne nouvelle, je suis convaincu que Michel Therrien préférerait que son équipe n’ait pas à revenir de l’arrière d’aussi loin ou qu’elle n’ait pas à encaisser une telle remontée une fois les séries amorcées.
On verra.
D’autres bonnes nouvelles
Outre le calme et la concentration affichés en fin de rencontre, la victoire de samedi aux dépens des Wings a amené son lot d’autres bonnes nouvelles.
Max Pacioretty a confirmé ses grandes qualités de marqueur pour la 39e fois cette saison. Quel but Pacioretty a marqué pour donner les devants 2-0 au Canadien en milieu de deuxième période.
Après une sortie de zone orchestrée par Jarred Tinordi et Mike Weaver, Pacioretty a battu de vitesse deux joueurs des Wings. En plus d’afficher de la puissance dans son coup de patin, Pacioretty a affiché beaucoup de force et d’agilité pour protéger et contrôler sa rondelle avant de déjouer le gardien Gustavsson devant qui il s’est retrouvé en échappée.
Tout un but.
Et bien qu’il ait été plus discret que lors des dernières rencontres, le premier trio du Canadien a réalisé plusieurs beaux jeux qui ont témoigné de la belle complicité qui s’est établie au fil des derniers matchs.
Autre bonne nouvelle, c’est le quatrième trio qui a lancé le Canadien en avant dans le match. Après une belle poussée, Ryan White a décoché un tir du revers qui a contraint le gardien des Wings à accorder un généreux retour dans l’enclave. Michael Bournival, qui fonçait alors au filet, a profité de ce cadeau pour inscrire son 7e de l’année.
En plus des buts de Bournival et de Pacioretty, les autres sont venus de Brian Gionta et Alex Galchenyuk donnant ainsi à Michel Therrien, une contribution offensive de ses quatre trios.
Ce qui n’est pas rien…
Autres aspects positifs : Lars Eller a disputé un bon match de hockey hier. Un premier depuis un sapré bout de temps. Il a préparé les deux buts de son capitaine. Il a surtout évité le banc des pénalités.
Alexei Emelin a disputé un match solide. D’abord en défensive alors qu’il a bloqué plusieurs rondelles autour du filet de Carey Price en plus de distribuer un total de huit – c’est énorme – mises en échec au cours de la rencontre. En prime, Emelin a récolté une passe dans ce match qui est sans doute l’un de ses meilleurs de la saison, si ce n’est son meilleur.
Mike Weaver a disputé un autre bon match à la ligne bleue du Canadien. Avec une passe, il a prolongé à 4 sa série de matchs consécutifs avec au moins un point (1 but, 4 passes). Il est aussi très solide défensivement. Son différentiel de plus 4, le meilleur des deux équipes, le confirme d’ailleurs avec éloquence. Weaver affiche un différentiel de plus 9 à ses cinq derniers matchs et un différentiel de plus 11 depuis qu’il s’est joint au Tricolore.
Il donne amplement raison à Marc Bergevin d’avoir fait son acquisition.
Un brin de négatif
Parce que rien n’est parfait dans ce bas monde, deux ou trois points négatifs doivent être soulevés pour s’assurer de compléter une analyse juste de la victoire aux dépens des Wings.
Après avoir été dominé 73-30 dans les tirs décochés vendredi à Ottawa, le Canadien l’a été 67-43 aux dépens des Wings samedi au Centre Bell.
Je veux bien croire que le temps de possession ne fait pas foi de tout au hockey. On l’a vu il y a cinq ans lorsque Jacques Martin et son système ont permis à Jaroslav Halak de résister à des barrages de tirs pour éliminer les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh afin de se rendre en finale d’association contre Philadelphie.
Mais il faudrait y apporter une petite attention.
Autre source d’inquiétude, l’attaque massive a été blanchie en trois occasions hier. Je veux bien croire que les buts en avantages numériques viennent en vague. Mais pour le moment, on est à la marée basse, car le Canadien a été blanchi à 17 reprises lors de ses cinq derniers matchs. Et il n’a marqué que deux fois à ses 31 occasions lors des huit dernières parties.
Ah oui! P.K. Subban a dû composer avec la douleur après avoir reçu deux tirs sur la cheville droite. Ça semblait faire très mal sur le banc – il est même allé faire quelques longueurs dans le corridor afin de chasser la douleur – mais lorsque je l’ai croisé après le match il signait des autographes avec un large sourire au visage. Il ne semblait pas sur le point d’être amputé.
Une autre bonne nouvelle pour le Canadien…
C’est congé pour le Canadien aujourd’hui. Bon dimanche!