Bergevin conjugue toujours au futur
Canadiens lundi, 7 janv. 2019. 19:28 jeudi, 12 déc. 2024. 02:38SOMMAIRE
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Les nouvelles les plus importantes associées au Canadien sont venues avant et après sa défaite de 1-0 aux mains de Devan Dubnyk qui a signé son premier jeu blanc de la saison et du Wild du Minnesota qui a fait subir au Tricolore son troisième blanchissage du calendrier.
Les trois encaissés au Centre Bell.
Puisqu’il s’agissait d’un deuxième revers de suite, d’un deuxième revers consécutif à la maison de surcroît et que le Tricolore s’est contenté d’un maigre but lors à ses deux dernières rencontres, ces nouvelles les plus importantes sont aussi les meilleures.
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La première : atteint au visage par une rondelle qu’il a lui-même fait dévier en première période, Shea Weber a pris l’avion en direction de Detroit avec ses coéquipiers tard hier soir. Il est même possible, voire probable, qu’il soit à son poste dès mardi soir alors que le Canadien croisera les Red Wings dans le cadre d’un match qu’il ne faudrait pas échapper.
Lorsque Weber a pris la direction de l’hôpital au lieu de retourner sur la patinoire à la fin du premier entracte, le spectre d’une fracture à un os du visage s’est installé au-dessus du Centre Bell. Imaginez le capitaine à nouveau sur la touche 19 matchs seulement après son retour au jeu au terme d’une convalescence de près d’un an. Cela aurait fait mal. Très mal. Car la course aux séries serait devenue bien plus difficile à gagner.
Mais le pire a été évité. La fracture redoutée n’a pas été décelée sur les radiographies.
Parlant de la course aux séries, ça nous amène à l’autre bonne nouvelle de la journée. Bien que le présent soit bien meilleur que plusieurs l’anticipaient, le directeur général Marc Bergevin conjugue toujours au futur.
Ça veut dire quoi?
Ça veut dire qu’en dépit les succès de son équipe, en dépit ses chances réelles d’être au plus fort de la course aux séries et peut-être même de la gagner, Bergevin n’hypothéquera pas l’avenir pour mousser le présent. Pas question donc de donner un premier choix au repêchage, un des nombreux jeunes espoirs qui se sont signalés lors du dernier Championnat du monde de hockey junior pour mettre la main sur un joueur de location dont l’acquisition ne garantirait rien de toute façon.
Meilleure nouvelle encore, Bergevin a clairement démontré qu’il pourrait même sacrifier le présent positif que son équipe connaît si une ou des équipes s’intéressaient à ses vétérans. «Il peut encore se passer bien des choses d’ici la date limite des transactions, mais oui je serais à l’écoute si j’avais l’impression qu’une transaction permettait d’améliorer le futur de l’équipe», a indiqué le DG du Tricolore.
Ça rendra le compte à rebours jusqu’au 25 février à 15 h intéressant.
Julien se trompe de cible
Revenons à la défaite. Contrairement à ce que l’entraîneur-chef Claude Julien a laissé entendre dans un point de presse au cours duquel il s’en est donné à cœur joie aux dépens des officiels, ce ne sont pas les arbitres qui sont responsables du revers aux mains du Wild.
Oui ils auraient pu chasser Greg Pateryn en fin de troisième période lorsqu’il a asséné un coup au visage de Max Domi derrière le filet de Dubnyk.
Mais ce ne sont pas les arbitres qui ont ensuite répliqué en fonçant sur Pateryn. C’est Domi qui s’est rendu coupable de cette revanche et qui a forcé les arbitres à le chasser, avec Pateryn, alors que le premier centre du Canadien aurait été bien plus utile à son équipe sur la glace qu’au cachot.
C’est la troisième ou quatrième fois que Domi perd sa concentration après un coup – légal ou non – dont il est victime. Et à chaque occasion, sa réaction a fait beaucoup plus de tort que de bien à son équipe.
D’où ma surprise lorsque Julien a donné sa bénédiction à Domi en convenant qu’il aurait fait la même chose que lui en pareille circonstance parce que les arbitres avaient manqué à leur devoir en fermant les yeux sur l’infraction initiale à ses dépens.
Il me semble que ce n’est pas là le meilleur message à lancer à ton joueur vedette et au reste de l’équipe.
Je l’écris à nouveau : oui, je crois que Pateryn méritait une pénalité sur le jeu initial. Mais si Domi perd son calme et sa concentration chaque fois qu’il est frappé et que l’adversaire n’est pas puni, il ne fera qu’inviter les équipes adverses à le marquer plus étroitement.
Avec les conséquences qui suivront.
Et Mike Reilly? La reprise démontre qu’il a frappé le gardien Devan Dubnyk. A-t-il été poussé sur le gardien du Wild? Pas assez pour lui donner l’absolution.
Je comprends Claude Julien et les partisans du Canadien de décrier cette décision des arbitres. Mais je leur pose une seule question : si Carey Price avait été victime du même jeu, auraient-ils décrié avec autant de véhémence la pénalité imposée?
Poser la question c’est y répondre!
Agostino? Il a clairement frappé le vétéran Eric Fehr illégalement. Non seulement la mise en échec était tardive, mais elle était aussi un brin sournoise. Parce que Fehr a été blessé, les arbitres ont décerné une pénalité majeure qui a entraîné son expulsion du match.
Est-ce que Justin St-Pierre et Eric Furlatt ont été parfaits lundi soir au Centre Bell? Non! Mais je vous assure une chose, ils ont fait beaucoup moins d’erreurs que tous les joueurs qui ont posé les patins sur la patinoire. À l’exception de Fehr qui a joué 25 secondes avant d’être blessé et Dubnyk qui a été parfait sur les 32 tirs du Canadien.
Pauvre Petry
Bien plus que les arbitres, les trop nombreuses erreurs, passes ratées et mauvaises décisions ont coulé le Canadien.
Remarquez que Claude Julien l’a reconnu avant de s’en prendre ensuite au travail des officiels qui, selon lui, semblent souvent afficher un excès de zèle à l’endroit du Canadien lorsqu’il joue au Centre Bell.
Surutilisé – 30 présences totalisant 27 :08 de temps d’utilisation – en raison de l’absence de Shea Weber, Jeff Petry a connu un match difficile. Il s’est rendu coupable de plusieurs revirements dont la parfaire passe du revers qu’il a servi à Mikael Granlund dans l’enclave et qui a mené au seul but du match.
Oui Mike Reilly était dans les parages. Mais en pareille circonstance, Petry devait favoriser le jeu simple – continuer sa progression derrière le filet de Carey Price – plutôt que de tenter cette passe arrière aussi imprévisible que dangereuse.
« Je croyais pouvoir échapper à l’échec avant du Wild avec cette passe. J’aurais dû utiliser la bande », a reconnu le vétéran défenseur qui a longuement répondu à toutes les questions des journalistes après la défaite et son match difficile.
En plus de cette passe suicide, Petry a raté une occasion en or en fin de match lorsque son bâton s’est brisé alors qu’il décochait un tir en direction du filet du Wild.
« Il y a des soirs comme ça », a-t-il philosophé à la fin de son point de presse.
Petry est une cible facile dans la défaite. Mais comme dit toujours ma petite maman: «il n’y a que ceux qui ne font jamais la vaisselle qui n’en casse pas!»
Petry a eu les deux mains dans l’évier toute la soirée hier. Il a bien sûr cassé une assiette et échappé quelques couteaux, fourchettes et cuillères. Mais il a quand même décoché 12 tirs en direction du filet et obligé Dubnyk à réaliser six de ses 32 arrêts.
Ce n’est pas rien...
Attaque anémique
Bien que Jeff Petry ait reçu le bonnet d’âne pour la défaite, plusieurs de ses coéquipiers attaquants l’auraient mérité tout autant. Peut-être même davantage.
Sur les 32 tirs du Canadien, 12 sont venus des défenseurs. Des 20 tirs obtenus par les attaquants quatre, cinq ou six se sont traduits par de vraies bonnes occasions de marquer.
Ce n’est pas assez.
Le trio de Max Domi doit jouer avec plus de fougue et de hargne. Et en fin de match, Jonathan Drouin a raté une belle occasion d’accepter une mise en échec pour le bien de l’équipe. Il s’est débarrassé de la rondelle au lieu de tenter une passe quitte à encaisser l’impact ensuite. Un petit jeu raté qui passe inaperçu aux yeux de bien des amateurs, mais qui n’échappe jamais aux entraîneurs, aux coéquipiers et aux adversaires...
Pas question ici de tomber à bras raccourci sur Drouin. Car autour de lui, même les Gallagher, Byron, Tatar et compagnie sont loin d’avoir offert le genre de hockey qui a permis au Canadien de surprendre comme il l’a fait si souvent en première moitié de saison.
Le genre de hockey qu’il sera nécessaire de jouer si le Canadien veut continuer à surprendre.
En bref
- C’est à la demande du Canadien que Carey Price a déclaré forfait en vue du Match des étoiles. Marc Bergevin l’a rencontré et lui a soumis qu’il valait mieux se reposer et soigner les bobos qui le tenaillent plutôt que d’aller à San Jose. Comme il l’a convenu lui même, Price a été très facile à convaincre. C’est normal. Car c’est une décision qui allait de soi afin de mousser ses chances d’aider son équipe à atteindre les séries. Comme le stipulent les règles de la LNH, Price écopera une suspension d’un match pour son forfait puisqu’il n’est pas officiellement blessé. Mais comme le Canadien revient de la pause du Match des étoiles avec des matchs consécutifs contre New Jersey et Edmonton les 2 et 3 février – en après-midi dans le cadre du traditionnel week-end du Super Bowl – Price allait sans doute disputer une seule de ces deux rencontres...
- La direction du Canadien a finalement perdu patience ou espoir avec David Schlemko qui a été soumis au ballottage lundi. S’il est boudé par les 30 autres formations de la LNH, le vétéran défenseur devra mettre le cap sur Laval. Cette embauche décriée depuis qu’elle a été faite n’aura donc rien donné de bon au Tricolore puisque le vétéran, très souvent blessé, n’a jamais été en mesure de jouer à la hauteur des attentes...
- Charles Hudon a été rayé de la formation pour une septième partie de suite lundi, pour la 16e fois lors des 18 dernières rencontres et la 20e fois cette saison. Malgré ce traitement, Marc Bergevin assure que le Québécois est toujours un membre à part entière de l’équipe, qu’il aura sa chance de revenir au sein de la formation et que lorsque cette chance se présentera il lui incombera de prendre les moyens pour y demeurer. Des équipes s’informent sur la disponibilité de Hudon, mais d’ici à ce qu’une offre intéressante soit déposée, le petit attaquant devra ronger son frein et «espérer» une ou des blessures...