Marc Bergevin prône la patience en disposant du 3e choix au total
Canadiens jeudi, 21 juin 2018. 18:12 jeudi, 21 juin 2018. 21:08DALLAS – Marc Bergevin n’entend pas tout miser ses jetons dans les prochains mois pour relancer le Canadien à tout prix dès cette saison. Le directeur général du club montréalais continue de prôner la patience surtout en disposant dans son jeu de l’atout du troisième choix au repêchage.
La tentation de céder à cette possibilité est devenue encore plus présente avec la hausse du plafond salarial à 79,5 millions (une augmentation de 4,5 millions).
« Je ne regarde pas (la situation) avec une vision d’une année. Ce que je voudrais faire, c’est rendre l’équipe meilleure dès maintenant, mais tout en gardant en tête que je dois penser à l’avenir pour le bien du Canadien que je sois encore en poste ou non. C’est ma responsabilité comme directeur général d’améliorer le club, mais de toujours penser au long terme », a-t-il maintenu à la sortie d’une réunion des directeurs généraux à la veille du lancement du repêchage.
Bergevin ne tiendrait sans doute pas ce discours s’il ne possédait pas autant d’options intéressantes cette semaine. En plus de contrôler le troisième choix de l’encan 2018, le DG pourrait ajouter neuf espoirs à son organisation dont quatre en deuxième ronde.
Le dilemme d’échanger ce troisième choix ne semble donc pas trop le tenailler.
« Aujourd’hui, je penche plus vers la patience que de trouver une solution rapide », a tranché Bergevin.
« La possibilité de l’échanger est très, très mince. [...] Je serais très surpris qu’on échange ce choix », a-t-il prononcé en l’espace de quelques secondes.
On sait bien que Bergevin et ses homologues n’ont pas toujours respecté leur parole dans un tel contexte et ça fait partie du jeu. Sans déroger à son plan, la possibilité d’investir sur un espoir qui cogne à la porte de la LNH peut devenir séduisante.
« Oui, c’est certain qu’on va regarder ça de près s’il est prêt pour la LNH. »
La philosophie de Bergevin est simple, une équipe peut être propulsée bien vite par un athlète sélectionné aussi haut.
« Dans le passé, des joueurs clés ont été choisis tôt au repêchage donc on envisage d’en obtenir un et ce sera important pour l’avenir de l’organisation », a-t-il convenu.
Dans un monde idéal, on présume que le Canadien souhaiterait convaincre un autre directeur général du lui céder un choix de première ronde. L’appât sera quand même alléchant avec les quatre choix de deuxième tour au bout de la ligne de Bergevin.
« Il y a une bonne possibilité et oui, je vais écouter. Je crois qu’on aura beaucoup d’appels à cause de ça, mais on va voir ce qui est disponible. Si un joueur glisse et on trouve qu’on doit aller le chercher... On sera très occupés », a résumé l’ancien défenseur.
Quant à l’enjeu de repêcher du « talent local », Bergevin a rappelé que la vision du club ne sera pas adaptée même avec 10 choix en banque.
« C’est toujours important du talent québécois, mais on continuera de prendre les meilleurs joueurs disponibles à long terme pour l’organisation. C’est certain qu’on accorde beaucoup d’attention au produit québécois et ça ne changera pas », a prononcé Bergevin qui était l’un des directeurs généraux les plus populaires après cette réunion.
Avant de rencontrer les médias, il s’était d’ailleurs assuré d’avoir bien accordé ses violons avec Trevor Timmins, son responsable du recrutement. Interrogé à savoir s’il s’agissait de son repêchage (son septième avec Montréal) le plus important considérant les déboires du club en 2017-2018, il a eu la même réponse que son bras droit.
« Non, il est excitant avec le troisième choix et les quatre choix en deuxième ronde. Pour nous et les partisans, c’est une période excitante. »
La plus grosse semaine de l’ère Bergevin?
La question a été posée par un confrère et elle n’est pas exagérée. Est-ce que Bergevin traverse la semaine la plus importante de son règne considérant l’impact que peut générer ce repêchage, les nombreux appels reçus à propos de Max Pacioretty qui écoulerait la dernière année de son contrat et de l’ouverture de la période de discussions avec les éventuels joueurs autonomes?
« Je ne me soucie pas de ça, je fais mon travail », a simplement rétorqué Bergevin qui n’a sûrement pas besoin de se le faire dire pour le constater.
D’ailleurs, il a confirmé que son numéro de téléphone et son courriel sont bien populaires par les temps qui courent.
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« J’ai reçu des appels à propos de beaucoup de joueurs cette semaine, je ne veux pas dévoiler de détails, mais c’est une période très active dans l’année. Après, on dirait qu’ils perdent ton numéro... »
Fidèle à son approche, il s’est limité au minimum quant aux sujets contractuels en particulier celui de Pacioretty.
« Il est avec le Canadien et on va de l’avant. Je ne réponds pas à des choses comme ça, je ne veux pas parler de manière spécifique sur un joueur. »
Toutefois, Bergevin a confirmé qu’il allait solliciter des joueurs qui pourraient aboutir sur le marché de l’autonomie.
« On a une liste de gars auxquels on veut parler et on le fera », a-t-il déclaré.
Ses démarches comprennent aussi une ouverture pour absorber un boulet, un mauvais contrat qui plombe un rival.
« Si on a l’espace et que c’est une option, oui, on regarde ça », a lancé Bergevin qui serait heureux de profiter de la compensation qui viendrait avec ce sacrifice monétaire.
Ça ne veut pas dire pour autant qu’il entrevoit une autre saison dans les bas-fonds du classement.
« L’année qu’on vient de passer a été une grande déception et pas juste pour les points, mais nos performances, la façon dont on a travaillé et qu’on s’est donnés. Ça, ça va changer, c’est important pour nous. Il reste encore deux jours à cette semaine, il y aura beaucoup de discussions, on va voir quelles sont les meilleures solutions pour le court terme et le long terme qui est très important pour moi », a précisé le DG qui a terminé avec une note d’humour concernant le dossier de l’autre adjoint recherché pour Claude Julien.
« Ici, c’est une période idéale (pour discuter avec des candidats). J’ai rencontré Claude mercredi. D’ici le camp d’entraînement, ce sera fait », a-t-il conclu en riant pour ne pas s’imposer une date limite.