Chacun à leur façon, Vincent Lecavalier et Michaël Bournival appréhendaient le match Canadien-Flyers samedi soir au Centre Bell. 

Le premier tenait à faire bonne première impression dans le cadre de son tout premier vrai match en carrière dans la LNH. Le second se demandait quel sort les partisans du Canadien lui réserveraient à sa première escale à Montréal dans l’uniforme orange des Flyers.

Lecavalier a été le premier à obtenir une réponse. Une réponse claire, nette, précise et sans appel alors que l’annonce de sa présence au sein de l’alignement partant des Flyers a été accueillie par des huées nourries aux quatre coins du Centre Bell.

Bon! Il y avait peut-être ici et là des fans de Lecavalier et/ou des Flyers qui tentaient de lui souhaiter la bienvenue d’une façon disons plus polie. Mais ils ne pouvaient faire contrepoids aux huées nourries de la masse.

Chaque présence de Lecavalier sur la patinoire a entraîné le même genre de réactions négatives. Des réactions qui s’amplifiaient dès qu’il touchait la rondelle.

Vincent LecavalierEt ce n’est pas le but marqué par le joueur de centre vedette qui a grandi sur l’île Bizard qui a attendri le cœur des partisans. Que non!

« Je sais maintenant que j’ai fait le bon choix en optant pour Philadelphie », a répondu Lecavalier en entrevue à la CBC lors du deuxième entracte.

Remarquez que s’il avait accepté de se joindre au Canadien plutôt que d’opter pour l’un de ses plus grands rivaux, Lecavalier aurait sans doute été ovationné.

Mais bon!

« Je sais très bien ce que Vincent a vécu ce soir. J’ai longtemps été ce gars que les partisans du Canadien huaient copieusement », a reconnu Daniel Brière qui a essuyé ce genre d’accueil à chacune de ses visites après qu’il eut accepté l’offre des Flyers plutôt que celle du Canadien en 2007.

Ça n’a pas empêché Brière d’être ovationné mardi dernier lorsqu’il a reçu le flambeau du Canadien que lui a tendu Guy Lafleur en ouverture de la présentation des joueurs du Tricolore.

D’ici à ce que Lecavalier décide de porter les couleurs du Canadien – ne partez pas de rumeurs pour rien, ça n’arrivera jamais – il devra s’y faire : il sera hué copieusement ou, au mieux, chahuté à chacune de ses visites, à chacune de ses présences, à chaque fois qu’il touchera la rondelle, ou donnera l’impression qu’il s’apprête à lui toucher.

Bonne chance!

Bournival satisfait

Contrairement à Vincent Lecavalier, Michaël Bournival a baptisé de belle façon son premier match dans la LNH.

Non! Bournival n’a pas marqué. Il n’a pas même récolté de point contrairement à ce qu’il nous avait habitué en matchs préparatoires.

Mais dans un match qui comptait pour vrai, au Centre Bell, un samedi soir en plus, et contre les gros méchants Flyers, Bournival s’est fait remarquer pour les bonnes raisons.

Pas souvent vous direz.

Mais comme le gars n’a joué que 118 secondes en première période, il était plutôt difficile de lui en demander beaucoup.

Même s’il a moins joué en deuxième, il a été en mesure de démontrer sa grande rapidité qui lui a permis de déborder un défenseur pour
obtenir un bon tir sur Emery.

En troisième, avec un score favorable, Bournival s’est retrouvé plus souvent sur la patinoire avec ses compagnons du quatrième trio. Le Québécois qui devrait jouer un jour au sein du top-six a très bien relevé son mandat de plombier. Il a aussi affiché un courage en plongeant sur la patinoire pour bloquer un tir de la pointe.

Un geste qui compte souvent plus – ou au moins autant – qu’un but ou une passe aux yeux de l’entraîneur-chef, des membres de l’état-major et surtout des coéquipiers.

Un geste que Bournival n’était pas vraiment habitué à effectuer. Car dans les rangs mineurs, ce marqueur voyait plus souvent des joueurs se jeter devant ses tirs qu’il ne se jetait lui-même pour bloquer des rondelles.

« Il n’était pas question que cette rondelle passe. J’allais tout faire pour l’arrêter. Quand tu joues un premier match dans la LNH, tu fais tout ce que tu peux pour aider la cause de l’équipe. C’est avec cet objectif en tête que j’ai effectué toutes mes présences. J’étais nerveux en début de match. C’est certain. Mais j’étais prêt. Et je crois avoir disputé un bon match. Je l’ai certainement apprécié », a conclu Bournival après sa première rencontre en carrière.

Comme s’il avait acquis un brin ou deux de confiance au fil de ses présences espacées, Bournival a aussi complété un très beau jeu offensif en fin de rencontre. Protégeant bien la rondelle, le jeune québécois s’est déplacé en zone ennemie avant de rejoindre Andrei Markov venu appuyer l’attaque avant que le défenseur russe ne redirige la rondelle dans l’enclave pour offrir une bonne occasion de marquer à Ryan White.

Ça n’a pas fonctionné.

Mais lorsque Bournival amorcera un jeu semblable avec des compagnons de jeu des deux ou trois premiers trios, disons que ses chances de récolter un point seront meilleures...

Mettons.

En 11 présences totalisant 6 min 9 s d’utilisation, Bournival n’a pas récolté de point. Il a obtenu un tir, a asséné une mise en échec et bloqué un tir. Il a aussi remporté deux des quatre mises en jeu qu’il a disputées.

Cela dit, Michaël Bournival a surtout fait bonne première impression.

Et c’est ce qui est le plus important, même si cette statistique ne figure pas à la feuille de pointage.

Comme ses coéquipiers, Michaël Bournival profite d’un congé dominical. Il sera de retour au travail lundi matin alors que le Canadien s’entraînera à Brossard en matinée avant de s’envoler vers Calgary en après-midi en vue de la séquence de quatre matchs en sept jours – Calgary, Edmonton, Vancouver et Winnipeg – que le Tricolore disputera dans l’Ouest canadien.