C’est reparti, mais pour combien de temps?
Canadiens lundi, 13 juil. 2020. 14:07 mardi, 19 nov. 2024. 23:30BROSSARD - Aux prises avec trois joueurs frappés par la COVID-19, avec Max Domi qui profitera des sept à dix prochains jours pour jongler avec la décision de prendre part, ou non, au tournoi de qualification avec ses coéquipiers et avec toutes les incertitudes reliées à la reprise des activités dans la LNH dans des conditions très inhabituelles, Marc Bergevin a livré un message simple aux joueurs de son équipe ce matin.
«Nous devons tous nous compter très chanceux de pouvoir profiter d’une chance de prouver que nous formons une bonne équipe et que nous méritons la place qui nous a été offerte», a indiqué le directeur général du Canadien.
Rappelons que le Canadien croisera les Penguins de Pittsburgh dès le premier août prochain dans le cadre d’une série trois de cinq dont le gagnant accédera au tableau des séries éliminatoires.
Pendant que Bergevin répondait aux questions des journalistes, les joueurs du Canadien donnaient leurs premiers coups de patin du camp au Complexe Sportif Bell à Brossard.
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Brooks, Kulak et Ouellet absents
Outre Domi qui est gardé à l’écart du club par mesure préventive – il souffre de diabète de type-1 – trois joueurs manquaient à l’appel : les défenseurs Brett Kulak, Xavier Ouellet et Josh Brook.
S’appuyant sur les directives de la LNH, le Canadien a refusé de confirmer l’identité des joueurs dont les noms sont associés à des résultats positifs dans le cadre des tests obligatoires auxquels tous les membres des équipes doivent se soumettre.
Cette décision de la LNH de cacher les identités des joueurs touchés est difficile à comprendre. Premièrement, aucun joueur touché ne serait ostracisé par le dévoilement des tests. Surtout qu’au sein de son équipe et de toutes les autres formations, cette information circulera librement. En plus, les responsables de la Santé publique doivent être au fait de leur identité afin d’effectuer les suivis épidémiologiques requis. Sans oublier que les autres sports professionnels ont décidé de ne pas tenter de cacher ce qui est impossible à cacher.
Mais bon…
Gestion des risques au jour le jour…
Bien qu’il ait refusé de parler des résultats positifs obtenus par trois de ses joueurs, Marc Bergevin a convenu que la situation était particulière. Pas juste pour son équipe, mais pour l’ensemble des 23 autres formations.
D’ailleurs, les Penguins de Pittsburgh ont confirmé lundi matin être aux prises avec neuf cas de joueurs qui ont été en contact avec une personne contaminée. Comme quoi il sera très difficile d’éviter les cas de COVID-19 dans les vestiaires des 24 clubs qui ont amorcé leur camp d’entraînement lundi.
«On va devoir composer avec cette réalité au jour le jour et selon les cas qui se présenteront. J’espère qu’il n’y aura pas d’éclosion nulle part, mais c’est impossible à prévoir. On va prendre tous les moyens pour respecter la sécurité de nos joueurs», a commenté Bergevin.
L’entraîneur-chef Claude Julien portait un masque lorsqu’il s’est présenté au banc des joueurs. Il l’a toutefois retiré avant de poser les patins sur la glace.
Au banc, les responsables de l’équipement et les membres de l’équipe médicale portaient des masques et des visières de protection.
Mais une fois les exercices amorcés, les attaquants (16), défenseurs (8) et gardiens (4) étaient au coude à coude sur les deux bancs des joueurs. On était très loin de la distanciation physique de deux mètres réclamée par la Santé publique pour minimiser les risques de propagation.
Situation précaire pour tous
L’éclosion avec laquelle le Canadien doit composer n’est pas dramatique. Le Lightning de Tampa Bay, les Blues de St.Louis et les Maple Leafs de Toronto pour ne nommer qu’eux ont déjà été frappés. Ils pourraient l’être encore.
Ce sont les risques de propagation au sein des équipes et d’une à une autre formation qui pourraient rapidement mettre le plan de relance de la LNH en péril. Le commissaire Gary Bettman et son bras droit Bill Daly ont reconnu en fin de semaine qu’ils s’attendaient à ce que des cas positifs soient relevés au sein des équipes. Ils ont ajouté qu’ils n’hésiteraient à stopper la relance si la décision devenait hors contrôle.
Mais ils sont demeurés vagues sur les paramètres qui forceraient l’arrêt des activités.
Combien de joueurs devront être aux prises avec la COVID-19 pour obliger la LNH à mettre ce club en quarantaine et non seulement les joueurs infectés?
Combien de clubs devront composer avec plusieurs cas de COVID19 avant que la LNH ne soit obligée de garder les équipes loin de la patinoire?
Impossible de répondre pour le moment.
Mais la propagation des cas démontre que le plan, aussi bien ficelé soit-il, demeure fragile. Et il le deviendra davantage lorsque les joueurs des 12 équipes et les membres des organisations seront réunis à Toronto et Edmonton où seront disputés les matchs dès le premier août prochain.
Domi : Bergevin sera patient
Les joueurs de la LNH ont jusqu’à 17 h lundi pour refuser de prendra part à la relance des activités dans la LNH.
Le vétéran défenseur Karl Alzner a déjà annoncé son intention de se prévaloir de ce privilège accordé aux joueurs dans le cadre des négociations entourant le retour au jeu. «C’est sa décision et nous la respectons», a indiqué le directeur général Marc Bergevin avant d’ajouter que c’était «la dernière fois qu’il parlerait de Karl Alzner.»
Dans le cas de Domi, Bergevin s’est montré beaucoup plus conciliant.
«C’est une question de prévention et nous lui donnerons tout le temps de décider. Ça pourrait même s’étaler sur plus de sept à 10 jours, mais je suis confiant qu’il va être ici», a admis le DG du Canadien qui a obtenu l’accord de la LNH dans ce dossier.
Si Domi décide de rester à l’écart de la patinoire après la date limite, le Canadien ne sera pas pénalisé, a assuré Marc Bergevin. «J’ai contacté la Ligue il y a deux jours sur ce sujet et nous serons en mesure de composer avec sa décision. Nous avons des joueurs en surplus pour le moment et aurons l’occasion d’avoir le nombre de joueurs permis – limite de 31 – lorsque le tournoi s’amorcera.»
Questionné sur le dossier Domi, Paul Byron, l’un des deux représentants syndicaux du CH, a assuré être en contact régulier avec son coéquipier.
«Il voudrait être avec nous en ce moment. Être avec les gars. Avec le club. Il a une décision très difficile à prendre en raison de sa condition. Il doit penser à sa santé. Peu importe sa décision finale, il aura mon soutien complet et celui de tous les membres de l’équipe.»