Une autre défaite du Canadien après l'hommage à Guy Lafleur
Canadiens dimanche, 24 avr. 2022. 22:05 samedi, 7 déc. 2024. 05:23
MONTRÉAL – Alors que les « Guy ! Guy ! Guy ! » résonnaient encore au paradis, le Canadien a manqué de la magie de sa dernière légende partie. Résultat, les puissants Bruins de Boston l’ont emporté 5 à 3 au Centre Bell.
Voici nos observations de cette soirée qui démontrait, sans équivoque, que les partisans du Canadien n’étaient pas prêts à laisser quitter le grand et important Guy Lafleur si jeune.
Une remontée, mais un manque de talent offensif
Croupissant au dernier rang du classement, le Canadien est loin de miser sur une fraction du talent qui permettait aux éditions des meilleures années de Lafleur de terroriser les adversaires de la LNH.
Les visiteurs ont profité de ce contexte pour s’imposer offensivement et les deux équipes ont échangé des gestes physiques même si c’était loin de ressembler à l’époque durant laquelle Lafleur faisait payer la hargne des opposants avec ses buts.
Au moins, le Canadien, qui a perdu un neuvième match d'affilée, a permis à ses spectateurs de croire à une victoire avec une poussée de deux buts (Mike Hoffman et Suzuki) au dernier tiers.
Uniquement pour le plaisir des chiffres, on fera remarquer que c’était le 21e de Suzuki à sa troisième saison avec le Canadien. En 1973-1974, Lafleur avait aussi compté 21 buts à sa troisième campagne dans l’uniforme du Tricolore.
Patrice Bergeron (deux buts et une aide) a toutefois mis fin au débat avec un but dans un filet désert.
Josh Anderson, qui semblait être l’un des joueurs les plus inspirés par l’hommage, a marqué le premier but de sa troupe. Retiré de nouveau du premier trio, Anderson a fait sentir sa présence physiquement et il a touché la cible en avantage numérique.
À défaut d'obtenir la victoire, l'entraîneur Martin St-Louis a facilement constaté qu'une telle soirée vaut plus que tous ses discours par rapport à l'importance du Canadien, et ses grands joueurs, pour cette communauté.
« Si les gars ne le savaient pas, je pense qu’ils l’ont senti. Ce fut une très belle soirée émotive en l’honneur de Guy. On sentait en troisième qu’il était avec nous, c’est passé proche. C’est le fun d’avoir les légendes derrière le banc. C’était une soirée très mémorable. Comme je disais aux gars, 'Tu joues tellement de matchs dans ta carrière, tu te rappelles d’une poignée de ceux en saison régulière, mais je te jure, tu vas te souvenir de celui-ci' », a confié St-Louis.
« Évidemment, on a pu voir ce qu’il signifie pour cette ville. Guy est une légende et c’était merveilleux de faire partie de cet hommage et de la longue ovation. Personne sur la glace n’oubliera ça », a décrit Nick Suzuki.
Un match discutable des arbitres
Heureusement que cette rencontre n’était pas cruciale pour le Tricolore, puisque les arbitres ont éprouvé des ennuis à plus d’une occasion.
Avant tout, il y a eu la décision étonnante d’accorder un lancer de punition aux Bruins quand Hoffman semblait avoir réparé, dans la mesure du légal, sa gaffe avec la rondelle. Mais Erik Haula a pu s’élancer et il a marqué après le moment gênant d’avoir « oublié » la rondelle en s’élançant.
« Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Je ne connaissais pas le règlement disant qu’il fallait qu’il frôle la rondelle pour ne pas que ça compte. (Brad) Marchand, l’an dernier contre les Flyers, avait fait la même chose et ça n’avait pas compté. Je me demandais ce qui se passait. Même la foule s’est mise à crier. Lui non plus, je pense, qu’il ne comprenait pas, il n’avançait pas vite. C’était vraiment bizarre, mais il aurait quand même fallu que je l’arrête », a réagi Montembeault.
« C’était une soirée assez spéciale. Le lancer de punition, je ne l’ai pas compris. Comme vous l’avez remarqué, ça n’a pas été facile pour les arbitres. On va laisser ça comme ça », a répondu Mathieu Perreault.
Ensuite, Jake Evans a exprimé son mécontentement aux officiels quand il a été malmené par un opposant. Quelques minutes plus tard, Evans a été chassé pour avoir exagéré sa réaction. Vous pensez qu’il y a un lien ? On vous laisse trancher.
Finalement, Anderson a été puni en même temps que Marchand qui était, sans contredit, celui qui avait été le plus dérangeant avec son bâton. Marchand semblait encore amer du coup asséné par Jeff Petry à l’endroit de son partenaire Bergeron.
Enfin une production des unités spéciales
Parmi les points faibles du CH cette saison, il y a bien sûr le rendement en avantage numérique. En cette soirée hommage à Lafleur, il était opportun de se secouer cette léthargie. Pour la première fois depuis 24 rencontres, le Canadien a inscrit deux buts en de telles circonstances et Petry a été complice des deux réussites.
Avant ce duel contre les Bruins, les protégés de Martin St-Louis n’avaient compté que deux buts en supériorité numérique à leurs 14 dernières parties.
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Montembeault en relève à Price
Puisque Carey Price a besoin de repos après une si longue absence de l’action, Samuel Montembeault a été délégué pour cette confrontation contre l’équipe face à laquelle Lafleur adorait s’illustrer.
Montembeault a, une fois de plus, démontré qu’il peut camper un rôle de réserviste. Face à plus de 40 tirs des Bruins, le gardien québécois a limité les dégâts.
« On gère le tout au quotidien. On l’écoute pour savoir quand il veut jouer et on a fait la même chose, il ne pouvait pas être au banc pour ce match », a précisé St-Louis à propos de la situation de Price.
Soirée importante pour Harris et Lagesson
Pour la première fois de sa jeune carrière, Jordan Harris a vécu le privilège d’affronter l’équipe de sa région natale.
Le défenseur gaucher a été jumelé à William Lagesson qui n’avait pas joué depuis le 26 mars.
Mercredi, le Canadien jouera son avant-dernier match de son calendrier au Madison Square Garden et vendredi, au Centre Bell, il terminera sa saison face aux Panthers.