Canadiens : Le changement d'attitude de Drouin chiffré
Canadiens dimanche, 13 oct. 2019. 16:36 dimanche, 22 déc. 2024. 06:04Lors de ses deux premières saisons dans la métropole, Jonathan Drouin a été capable du meilleur comme du pire, au plus grand dam des amateurs de la Sainte-Flanelle. Cependant, en ce début de saison 2019-2020, le talentueux Québécois est en voie de rallier les partisans du Canadien alors que son rendement s’avère indiscutable.
Non seulement Drouin est présentement le meilleur pointeur du club avec une récolte de 6 points en 5 parties, il a surtout amassé au moins un point à chacune de ces sorties. C’est un indice probant à l’effet que le numéro 92 soit beaucoup plus constant cette saison.
Le talent de Jonathan Drouin n’a jamais été remis en question. Par le passé, le problème était plutôt que cet attaquant était capable de changer l’issue d’une rencontre avec un coup d’éclat, mais qu’il était trop souvent invisible sur la patinoire, préconisant parfois le rôle de spectateur à celui d’acteur.
Or, Drouin semble avoir grandement muri cet été, comme le confirment les statistiques avancées.
Bien que les manœuvres spectaculaires en possession du disque de Jonathan Drouin soient celles qui frappent davantage l’imaginaire et alimentent les faits saillants, la métamorphose de l’attaquant débute par son implication en zone défensive.
Pour un même temps d’utilisation à forces égales, Jonathan Drouin vient au deuxième rang chez les attaquants du Tricolore pour les tirs bloqués. Le Québécois n’a pas peur de se placer dans les lignes de tir et de sacrifier son corps pour faire dévier une rondelle.
Encore plus impressionnant, seul Phillip Danault se replie plus fréquemment que Jonathan Drouin chez les avants du Canadien en pareilles circonstances. Le numéro 92 patine à pleine vitesse pour venir aider ses défenseurs et il prend régulièrement la place de l’arrière lorsque l’un de ceux-ci se joint à l’attaque.
Ce sont des preuves éloquentes à l’effet que Drouin embrasse à merveille ses responsabilités défensives en ce début de saison. Le Québécois semble s’être donné comme mission de devenir un joueur complet et il ne lésine plus les efforts en ce sens.
Auparavant, Jonathan Drouin avait tendance à y aller de montées à l’emporte-pièce depuis son propre territoire défensif, ce qui provoquait régulièrement des revirements. Ultimement, ces bévues menaient à des chances de marquer à la faveur de l’adversaire.
Cette saison, Drouin tente moins souvent de traverser la patinoire à vive-allure en possession de la rondelle. Il en résulte qu’il perd nettement moins souvent le disque dans son territoire défensif, lui qui se révélait précédemment être une machine à revirements.
En se repliant davantage et en limitant son nombre de revirements, il en résulte que les adversaires du Tricolore ne parviennent pas réellement à cadrer des tirs depuis l’enclave lorsque Jonathan Drouin est sur la glace. Il s’agit d’un fait d’armes étonnant pour un joueur reconnu avant tout pour son apport offensif.
Offensivement, Jonathan Drouin est l’un des meilleurs fabricants de jeux de la LNH, et ce depuis plusieurs années. Cette saison ne fait pas exception à cette règle alors que le Québécois se classe parmi l’élite de la LNH quant au nombre de passes à haut coefficient de difficulté complétées en zone offensive.
Plus précisément, Drouin repère fréquemment un coéquipier dans l’enclave, manœuvre que seuls les meilleurs passeurs du circuit Bettman complètent avec régularité, considérant que la couverture défensive est très hermétique devant le filet. Lorsque ces passes trouvent preneurs, elles sont généralement synonymes d’occasions de marquer.
De même, Jonathan Drouin complète un nombre hallucinant de passes transversales en zone offensive, ce qui change le flanc sur lequel bourdonne le CH en territoire adverse, obligeant ainsi le bloc défensif à se déplacer et à se désorganiser. Les passes transversales sont généralement faciles à intercepter, car elles doivent parcourir une longue distance avant d’être captées.
En étant de tous les combats, Jonathan Drouin s’implique davantage cette année. Son rendement défensif est conséquemment méconnaissable et en assumant pleinement ses responsabilités défensives, il devient impossible pour Drouin de « prendre une journée de congé ». Cela explique essentiellement pourquoi le numéro 92 fait preuve de constance en ce début de campagne.
Malgré son apport défensif accru, Jonathan Drouin est toujours aussi performant en zone adverse.
Le défi pour Jonathan Drouin sera de poursuivre dans la même lignée sur une saison entière. Si tel est le cas, il ne pourra que faire l’unanimité chez les partisans du Canadien qui savent reconnaître le talent et surtout l’effort des leurs.
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