Le Canadien a donné à ses partisans ce qu’il se devait de leur offrir pour aider à minimiser les contrecoups d’une autre exclusion des séries : une deuxième consécutive; une troisième en quatre ans.

 

Il leur a offert une victoire aux dépens de ses éternels rivaux de Toronto et de l’espoir en vue de saisons meilleures.

 

ContentId(3.1315016):Canadiens : Le nom de Poehling sur toutes les lèvres (LNH)
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L’espoir est venu de la lame du bâton de Ryan Poehling. À son tout premier match en carrière, l’Américain a marqué l’histoire du Tricolore. Il est devenu le deuxième joueur de l’ère moderne après Alex Smart en 1943 à inscrire un tour du chapeau dès sa première rencontre.

 

Le but décisif qu’il a ajouté en tirs de barrage l’assure d’une place bien à lui dans le grand livre de faits marquants du Canadien.

 

Vrai que Joe Malone a marqué cinq buts lors de son premier match avec le CH dans la Ligue nationale, en décembre 1917, mais il avait alors 27 ans et comptait sept années d’expérience dans l’Association nationale de hockey, ancêtre de la LNH.

 

Choix de première ronde du Tricolore en 2017 – 25e sélection – Poehling ne pouvait mettre la barre plus haute. Non seulement a-t-il marqué trois buts en temps réglementaire, mais il les a marqués dans chacune des trois périodes qu’il a disputées. En prime, il l’a fait sur les trois tirs qu’il a obtenus. Son quatrième but ne sera pas ajouté à sa fiche personnelle – les buts décisifs en tirs de barrage s’ajoutent au total des équipes et non à celui des joueurs qui les marquent – mais le jeune joueur a quand même fait mouche quatre fois sur quatre tirs.

 

Difficile de mettre la barre plus haute. Pratiquement impossible même…

 

Surtout qu’il a fait tout ça en obtenant seulement 10:47 de temps d’utilisation au sein d’un quatrième trio en compagnie de Jordan Weal et Nicolas Deslauriers.

 

Cette entrée fracassante obtenue parce que la partie n’avait aucune signification pour le Canadien – croyez-vous vraiment que Poehling aurait joué si le Tricolore avait encore eu une chance simplement mathématique d’accéder aux séries samedi? – lui vaudra une attention particulière lors de son premier camp d’entraînement avec le grand club l’été prochain.

 

Parce qu’il est impossible de faire meilleure première impression que celle que Poehling a effectuée samedi soir, cette entrée fracassante lui vaudra aussi des attentes de la part des partisans qui ont découvert «un sauveur» dans le cadre du dernier match de la saison. Un sauveur dont ils pourront parler abondamment au cours des prochaines semaines et qui attisera certainement les espoirs en vue d’une saison meilleure l’an prochain.

 

Au-delà ses trois buts en temps réglementaire et celui qui a donné la victoire de 6-5 aux dépens des Leafs, Ryan Poehling a démontré de belles aptitudes dans le cadre de son premier match. Il a un bon coup de patin. Il a un bon sens du jeu. Il fonce au filet et s’assure d’aller au-devant des occasions de marquer au lieu d’attendre qu’elles se présentent à lui. Il a de bonnes mains qu’il a su maximiser dans le cadre de sa première partie. Il a aussi déjà une maturité physique qui le place devant Jesperi Kotkaniemi sur cet aspect bien précis.

 

Est-ce que tout ça l’assurera d’une place au sein de l’alignement dès le début de la saison prochaine?

 

Plusieurs amateurs s’empresseront de répondre oui à cette question. Mais une fois la frénésie du premier match passée, le plus difficile reste à venir : celui de s’installer pour de bon dans la LNH et d’être bon sur une base régulière.

 

Il faudra du temps avant d’obtenir le portrait réel de ce que sera Ryan Poehling dans la LNH, mais disons qu’il s’est offert un surplus de capital de sympathie avec cette première rencontre.

 

Une revanche aigre-douce

 

Si la performance de Ryan Poehling attise avec raison l’espoir en vue de la saison prochaine, la victoire aux dépens des Leafs laisse un goût aigre-doux dans la bouche des partisans.

 

Poehling comble ses nouveaux partisans

Car dans la très longue liste des «si» qui auraient pu propulser le Canadien en séries – s’il avait marqué quelques buts de plus en attaques massives, si Carey Price avait effectué quelques arrêts de plus en début de saison, si Antti Niemi avait accordé quelques mauvais buts de moins en deuxième moitié de saison, si Jonathan Drouin avait été juste un peu plus constant en matière de production offensive – sa fiche contre les Maple Leafs occupe une place de choix.

 

Non seulement le Canadien a signé une première victoire cette saison contre Toronto, une première après sept revers de suite (0-4-3), le duel de samedi a ravivé les souvenirs douloureux du match du 9 février dernier.

 

Après avoir pris une avance de 3-0 aux dépens de l’ennemi venu de Toronto, le Canadien s’était fait poivrer trois buts de suite en temps réglementaire avant que John Tavares ne complète la remontée victorieuse des Leafs en prolongation.

 

Des points perdus, d’autres trouvés

 

Ces deux points perdus ont fait très mal au Canadien. Pis encore, cette défaite avait mis un terme à une séquence de huit gains en dix matchs (8-1-1) du Tricolore tout en pavant la voie à une glissade désolante de six gains en 17 rencontres (6-10-1), séquence au cours de laquelle le Canadien s’est grandement compliqué la vie et a hypothéqué ses chances d’accéder aux séries.

 

Vrai qu’il s’est battu jusqu’à la toute fin malgré cette glissade. La pire de sa saison. Mais si le Canadien avait retenu ne serait-ce que trois points sur la vingtaine qui lui ont glissé entre les doigts, le Tout Montréal préparerait les séries au lieu de préparer un autre bilan hâtif du Tricolore.

 

C’est plate de même...
 

Le Canadien n’est pas le seul club de la LNH à avoir gaspillé des points cette saison. Toutes les équipes l’ont fait. Même le Lightning de Tampa Bay.

 

Et si on passe au peigne fin les 82 matchs disputés cette saison, on verra que le Canadien a même volé quelques points ici et là en surprenant des gros clubs qui l’avaient pris à la légère, ou contre qui il a simplement mieux joué un soir donné. Comme tous les autres clubs le Canadien a aussi vu ses gardiens voler un match ici et un autre là. Il a même signé une ou deux victoires qu’il ne méritait pas vraiment.

 

Mais ce jeu de serpents et d’échelles, ce jeu des points perdus ici et retrouvés là-bas est le même pour toutes les équipes de la LNH.

 

Le Canadien a en juste échappé un peu plus et retrouvé un peu moins que ces rivaux immédiats qui l’ont devancé dans la course.

 

Au-delà des déceptions

 

Ceux et celles qui rêvent des jours glorieux de cette organisation qui a longtemps fait la pluie et le beau temps dans la LNH, qui rêvent aux années ou le Canadien amorçait ses saisons en parlant de soulever la coupe Stanley et non seulement d’espérer se battre pour les séries, dénonceront avec vigueur le travail de Marc Bergevin et de son état-major, de Claude Julien et de son équipe d’entraîneurs et des joueurs qui n’en ont pas assez fait pour atteindre le seuil de la respectabilité propre au Tricolore.

 

Comme si le Canadien avait un statut particulier dans la Ligue et qu’il était la seule organisation à vouloir gagner.

 

Mais au-delà les déceptions normales associées à l’exclusion du Canadien des séries et au fait que cela fait 26 ans qu’il n’a pas gagné la coupe Stanley, il est impératif de souligner les améliorations relevées au cours de la saison.

 

Avec ses 96 points récoltés, le Canadien a ajouté 25 points à sa récolte de l’an dernier. C’est énorme. De fait, c’est la troisième plus importante fluctuation à la haute après les hausses de 33 points en 1943-1944 et de 35 points en 1925-1926.

 

Ça demeure une consolation, mais c’est quand même à prendre en considération.

 

Sans oublier qu’avec ses 96 points, le Canadien affiche plus de points que les deux clubs repêchés dans l’Ouest (Dallas et Colorado) et même que les Golden Knights de Las Vegas qui sont troisièmes dans la division Pacifique.

 

De fait, le Canadien égale les Bruins de Boston – alors dirigé par Claude Julien – de 2014-2015 et les Panthers de la Floride en 2017-2018 qui sont les deux seules autres équipes de la LNH à avoir raté les séries avec une récolte de 96 points.  

 

Avec la soirée de rêve de Ryan Poehling et la victoire aux dépens des Leafs, ces statistiques devraient aider à composer avec le début trop hâtif des vacances du Canadien.

 

Et à croire aux jours meilleurs...

 

En bref

  • Le Canadien a décidé de donner congé à Carey Price pour le dernier match de la saison. Vrai que le match ne voulait rien dire et que Price a été surtaxé dans le dernier droit de la saison. Mais son absence a été soulignée par bien des partisans qui auraient préféré voir le numéro un devant le filet. Surtout qu’il n’avait pas à être reposé en vue d’une éventuelle sollicitation en séries...
     
  • Les performances de Ryan Poehling, les 44 arrêts de Charlie Lindgren et la victoire aux dépens des Leafs ont aidé les amateurs à composer avec l’absence de Price...
     
  • En passant, les détracteurs de Carey Price qui ont profité de son retrait de la formation lors du dernier match pour remettre en question son rapport utilisation/prix, ont tous omis de souligner que Price a terminé la saison avec 66 matchs disputés, un match de moins que Devan Dubnyk qui a dominé tous les gardiens de la LNH avec 67 matchs disputés. Depuis le premier décembre, Price et Dubnyk ont coiffé tous les autres gardiens avec 48 présences devant le filet de leur équipe respective...
     
  • Le Canadien (72) et les Leafs (85) ont décoché un total de 157 tirs au cours des 65 minutes du match de samedi. Les deux clubs ont cadré 49 de ces tirs sur les cages défendues par Charlie Lindgren et Frederik Andersen. Comme le disait le Moose Dupont dans ses belles années : «C’est des tirs en ta...»
     
  • Après avoir reçu le trophée Jacques Beauchamp avant la rencontre pour couronner sa saison à titre de quatrième étoile du Canadien, Phillip Danault a remporté 23 des 33 mises en jeu qu’il a disputées ce qui lui donne une efficacité de 70 %. Il a aussi disputé 33 des 78 mises en jeu du Canadien, soit 42,3 % du fardeau de travail. Ce n’est pas rien...
     
  • Les Maple Leafs avaient donné congé aux défenseurs Jake Muzzin, Nikita Zaitsev, Ron Hainsey et Travis Dermott, ce qui n’a certainement pas aidé leur cause à la ligne bleue. Mais en dépit ces absences, cette équipe semble bien poreuse défensivement pour réussir à rivaliser avec les Bruins de Boston en première ronde...
     
  • Mais bon! Les Leafs sont en séries eux...