Après une solide saison recrue l’an dernier au cours de laquelle il a marqué 10 buts et ajouté 20 mentions d’aides, Charles Hudon connaît une deuxième année difficile. L’attaquant de 24 ans n’a joué que 29 des 54 matchs du Canadien cette saison et n’a récolté que 5 points.

Hudon est dans une zone grise dans la formation du CH. Il est sans aucun doute l’un des 12 meilleurs attaquants du Canadien selon moi, mais son style de jeu ne s’applique pas au 4e trio et les trois premiers trios sont déjà établis.

Lorsqu’il n’est pas laissé de côté par Claude Julien, il fait habituellement partie du 4e trio avec Nicolas Deslauriers et Matthew Peca. C’est un changement drastique pour lui par rapport à l’an dernier, lorsque ses compagnons de trios les plus communs étaient Tomas Plekanec (289 minutes), Brendan Gallagher (253 minutes), et Max Pacioretty (208 minutes).

Malgré sa présence semi-régulière sur le 4e trio cette année et son faible total de point, Hudon est l’un des joueurs du Canadien qui se rend le plus régulièrement dans la zone payante.

Charles Hudon offensivementLes chances sont là pour Hudon. Seuls Gallagher, Joel Armia et Tomas Tatar ont plus de tentatives de tirs de l’enclave que lui relativement au temps de jeu, mais atteindre le filet est une tout autre histoire pour l’attaquant de deuxième année. Il était pourtant l’un des meilleurs joueurs du Canadien à ce chapitre l’an dernier, quand plus de 65 % de ses tirs de l’enclave ont atteint le filet, bon pour le 2e rang parmi les attaquants de l’équipe. C’est une chute drastique de près de 20 %, mais une chute qui n’est pas inexplicable.

L’an dernier, Hudon n’était pas le fabricant de jeu principal de ses trios ni le marqueur le plus dangereux. Lorsqu’il était sur la glace la saison dernière, la défensive adverse devait concentrer leurs efforts sur Gallagher ou Pacioretty plutôt que sur Hudon, ce qui lui permettait de se glisser dans les espaces libres laissés par les défenseurs qui tournaient leur attention vers les autres joueurs. Son 2e but de la saison 2017-2018 est un exemple parfait.

Pendant que les Sénateurs sont occupés à regarder la rondelle qui se dirige vers Shea Weber, Hudon se glisse derrière la défense et est complètement seul à l’embouchure du filet, où il récupère une rondelle libre et marque son 2e but du match.

Cette situation lui permettait d’utiliser les talents offensifs qui lui ont permis d’obtenir 162 points en 207 matchs dans la Ligue américaine sans nécessairement être le joueur clé de son trio, une situation parfaite pour un jeune joueur.

Ce genre de chances ne se présentent plus lorsque Peca et Deslauries sont sur la glace avec lui puisqu’il est maintenant le meilleur marqueur et le meilleur fabricant de jeu du trio et donc la priorité des défenses adverses. Hudon est talentueux, mais il ne peut pas faire des miracles sur le 4e trio.

Peca et Deslauriers à égalité numériqueDeslauriers apporte de la robustesse et du jeu physique dans la formation, mais il n’offre pratiquement rien dans la zone offensive. Il est 15e parmi les attaquants du Canadien dans plusieurs catégories offensives importantes. Considérant que seulement 15 joueurs ont joué au moins 5 matchs avec le Canadien, cela le place au dernier rang dans quatre des cinq catégories. Les statistiques de Peca sont plus respectables, mais ce ne sont pas des performances qui peuvent détourner l’attention des défensives adverses.

Hudon est donc forcé de jouer au-delà de ses habiletés et il tente d’en faire trop, ce qui explique le nombre de tirs ratés et le taux de revirement de 28,8 % en zone offensive (12e chez les attaquants du CH à égalité numérique). Hudon a joué aux côtés de Max Domi contre les Ducks, mais dès le match suivant contre les Jets, il était de retour au 4e trio avec Deslauriers et Michael Chaput.

Avec Andrew Shaw qui se rapproche d’un retour au jeu, Hudon restera sur le 4e trio, si Claude Julien ne décide pas de le laisser de côté. Tant et aussi longtemps qu’il sera confiné dans le bas de la formation, le potentiel offensif de Hudon restera limité et, à moins qu’une vague de blessures ne frappe le Canadien, ses chances de patiner dans le top-9 du club sont presque nulles. Claude Julien n’a simplement pas besoin de Hudon dans sa formation en ce moment.