MONTRÉAL – Dire que le Canadien croyait, au camp d’entraînement, que l’absence de Joel Edmundson ne serait pas longue. L’influent défenseur a plutôt renoué avec l’action au 58e match de sa troupe qui aurait eu cruellement besoin de son aide plus tôt cette saison. 

L’athlète de 28 ans a été rattrapé par des reculs dans sa remise en forme et la COVID-19. La plus grande épreuve aura toutefois été la perte de son père. Ainsi, ce match avait un cachet très spécial à ses yeux. 

« Ce fut une journée émotive, je pense à lui tous les jours. J’espérais marquer pour lui, mais je vais lui dédier le prochain. Je sais qu’il me regarde du ciel et il sera avec moi pour le reste de ma carrière », a commenté Edmundson avec émotion dans la voix. 

Face au Kraken, Edmundson a obtenu 16:38 de temps d'utilisation avec deux lancers au filet et six mises en échec, au deuxième rang de son équipe. Lundi, il suivra les conseils de l'équipe médicale en n'affrontant pas les Flyers pour ne pas trop pousser la note et risquer une blessure.  

Au cours des derniers jours, plus particulièrement, on a mieux saisi l’importance d’Edmundson dans le vestiaire du Tricolore. Les contraintes de la COVID-19 ont éloigné les journalistes des secteurs névralgiques de l’équipe et c’était moins facile de percevoir l’étendue de son influence. 

Ses coéquipiers ont vanté son apport au sein du groupe alors qu’il essayait de conserver une attitude positive malgré l’adversité personnelle et collective. 

« Ce n’est jamais facile d’être blessé, mais si tu te laisses abattre par la situation, ça draine ton énergie inutilement. J’ai tenu à me présenter avec un état d’esprit positif. Ce fut difficile (sa longue absence), mais j’ai aimé investir tout ce travail », a-t-il réagi. 

Selon ses dires, il n’était pas tant conscient qu’il exerçait à ce point un leadership positif. 

« Pas vraiment. On a traversé plusieurs journées éprouvantes, mais pourquoi être négatif en commençant une nouvelle journée. C’est simplement mon approche car il n’y a rien de mieux que de se présenter à l’aréna. Ce sont nos frères dans le vestiaire », a mentionné le gaucher. 

Samedi soir, ce fut au tour de Brendan Gallagher d’exprimer son point de vue sur Edmundson et il n’a pas hésité à établir un parallèle avec Shea Weber. 

« Il a traversé tellement d’épreuves cette année, il a été près de revenir au jeu à trois ou quatre reprises. Il est un membre important de notre équipe, les gars l’adorent. C’est un bon meneur et il exerce une présence sur la glace », a-t-il entamé. 

« On disait ça de Weber. C’est difficile à décrire, mais je me souviens d’avoir joué contre lui au niveau junior et il n’y avait jamais d’espace dans les coins, le long des bandes ou devant le filet. Bref, il fait sentir sa présence, il joue de manière physique et il est très intelligent. On est contents de le revoir », a précisé le numéro 11. 

Quant à son leadership, Gallagher le décrit avec ces mots. 

ContentId(3.1402955):LNH : Kraken 4 - Canadiens 3 (Tirs de barrage)
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« C’est un coéquipier qui aime s’assurer qu’on fasse les choses ensemble, il implique tout le monde et il aime être entouré des autres. C’est facile de bien s’entendre avec lui. Il peut parler autant avec les plus jeunes que les plus vieux. C’est important », a noté le vétéran. 

En étant blessé, et donc parfois à l’écart du groupe, ce n’est pas évident d’aider le club. 

« Quand tu es blessé, tu ne vois pas tes coéquipiers aussi souvent, mais ils essaient de te décrire l’ambiance. J’essayais d’en parler avec eux. Notre première moitié a été très difficile, mais je leur disais de continuer de pousser. Martin a transmis un nouvel état d’esprit à l’équipe, il aime tellement le hockey. Dès son arrivée, on a pu voir le vestiaire changer et les gars s’amusent de nouveau. Il a exercé une immense différence jusqu’à présent », a indiqué Edmundson. 

Pour sa première partie sous les ordres de St-Louis, Edmundson était très attentif à ses commentaires. 

« C’était plaisant d’être sur le banc avec lui, j’essayais toujours d’écouter ce qu’il disait. Normalement, les entraîneurs-chefs parlent davantage aux attaquants, mais il s’adresse à tout le monde. Il parle beaucoup et il est très intelligent. On l’écoute tous quand il parle. Il a lancé le tout avec un gros discours dès le premier jour et on a adhéré à son approche », a confié Edmundson qui, on le rappelle, devient un candidat propice au rôle de capitaine. 

Ce qu’ils ont dit 

« Il avait compté dans le match, c’est un très bon coéquipier et on me disait sur le banc qu’il possède une très bonne feinte en fusillade. Vous avez vu la réaction de la foule, j’ai trouvé que c’était une bonne décision avant même qu’il ne s’élance. Je pense qu’il a eu la plus grosse ovation », a réagi St-Louis à propos de la sélection de Michael Pezzetta en fusillade. 

« Non, l’équipe se sent bien. On a joué 13 matchs (7-5-1) et ce n’est jamais parfait, mais on a été pas mal bons dans l’ensemble », a ajouté St-Louis à savoir s’il trouvait que son club jouait comme une équipe du dernier rang de la LNH.