Il faut passer à autre chose
Canadiens lundi, 3 nov. 2014. 13:20 lundi, 3 nov. 2014. 15:29BROSSARD – Michel Therrien avait retrouvé le sourire au lendemain de la cinglante défaite encaissée par son équipe aux mains des Flames de Calgary.
Mais son air détendu n’était pas compatible avec celui d’un homme qui prend à la légère les récents insuccès de son club. C’est plutôt un fort désir de mettre en perspective la séquence infructueuse que traverse le Canadien depuis une semaine qui caractérisait les propos de l’entraîneur, lundi.
Après avoir remporté sept des huit premiers matchs à son calendrier, le Tricolore a perdu trois de ses quatre suivants, mais Therrien s’empresse d’éteindre toute allusion de crise.
« Personne ne panique ici! », a-t-il calmement insisté après l’entraînement des siens, tentant de faire changer le ton peu flatteur des questions dirigées à son endroit.
« Je sens un vent de panique, mais des mauvais matchs, ça arrive à toutes les équipes. Le match d’hier nous a déçus et on en a pris très bonne note. Mais dans la Ligue nationale, il faut passer à autre chose et le plus important présentement, c’est le match de demain », a développé Therrien, les yeux déjà fixés sur les Blackhawks de Chicago, qui seront les visiteurs au Centre Bell mardi.
Sur la patinoire lundi, le calme du pilote se traduisait par une stabilité au sein de ses effectifs. Tout le monde a retrouvé ses partenaires de jeu selon les combinaisons échafaudées dans la défaite aux mains des Flames, mais Therrien a prévenu que toute déduction était accompagnée d’une part de risque.
« Il y a une possibilité qu’on fasse des changements pour le match de demain », a-t-il laissé entendre.
Après tout, c’est Therrien qui affirmait il n’y a pas si longtemps qu’il jugeait malsain d’attendre la tempête avant de prendre les moyens pour redresser le navire. Même si les deux jeunes n’ont que temporairement intégré les trios réguliers à Brossard, on pourrait donc assister au retour au jeu de Jiri Sekac, laissé de côté depuis six matchs, où aux premiers coups de patin de Michaël Bournival, qui n’a vu de l’action que dans la Ligue américaine depuis le début de la saison.
« Ce n’est pas la fin du monde »
Même si les succès du Canadien ne reposent généralement pas sur une attaque dévastatrice, on peut certainement imputer une partie des problèmes actuels au manque de punch offensif. Avant de partir pour l’Ouest canadien, le club marquait grosso modo trois buts par partie, mais il n’en a généré que six à ses quatre derniers matchs.
Montréal vient présentement au 24e rang de la LNH avec une moyenne de 2,33 buts marqués par rencontre depuis le début de la saison. Les trois clubs de l’Association Est qui emplissent les filets adverses à un rythme plus lents – les Hurricanes, les Panthers et les Sabres – montrent un dossier combiné de 9-17-6.
« Ça n’a pas été le cas hier, mais en général, on est capable de créer assez d’attaque pour se donner des chances de marquer », a toutefois désamorcé Therrien.
« Ce n’est pas la fin du monde, a quant à lui relativisé Max Pacioretty, qui a marqué dans chacune des deux plus récentes défaites des siens. Au final, il nous suffit de travailler plus fort. C’est l’acharnement à l’ouvrage qui nous apportera des résultats. »
Son joueur de centre partageait le constat. « On se fait battre dans les coins, confessait David Desharnais. Il faut gagner nos batailles à un contre un et devant le but, il faut travailler fort pour rendre la vie difficile au gardien adverse. On veut revenir sur la bonne voie… mais en même temps on veut quand même garder dans l’optique qu’on est 8-3-1. »
Desharnais n’a que deux petites mentions d’aide depuis son but vainqueur en prolongation contre les Red Wings de Detroit, son seul de la saison, mais les résultats décents obtenus par ses compagnons de trio – Pacioretty et Dale Weise ont chacun quatre points à leurs cinq derniers matchs – l’aident à garder le sourire.
« Je compare souvent mes saisons à celles qui ont précédé. Alors quand je pense à l’an dernier, je suis bien content! », a rigolé le jeune vétéran de 28 ans, qui avait marqué son premier but à son 21e match l’an dernier.
« On veut toujours en faire plus, aider l’équipe davantage. Je veux contribuer à l’attaque un peu plus, mais Max a cinq buts et on a eu des ailiers droits différents. Il y a toujours place à l’amélioration, mais si je compare à l’an passé, c’est positif. »
Pour Gallagher, la pire des léthargies
L’un des ailiers mentionnés par Desharnais est Brendan Gallagher, qui cherche présentement sa touche aux côtés d’Alex Galchenyuk et de Tomas Plekanec.
On parle beaucoup de Lars Eller et Rene Bourque, mais Gallagher n’a récolté aucun point à ses sept derniers matchs, sa plus longue léthargie depuis le début de sa carrière dans la LNH.
« Je ne laisse pas la frustration s’emparer de moi parce que les chances de marquer sont là. Toute ma carrière, j’ai marqué des buts en préconisant un certain style de jeu, je n’ai pas l’intention de changer maintenant. Je suis confiant qu’en continuant avec la même recette, la rondelle finira par trouver le fond du filet. »
Gallagher n’est pas le seul en quête de solutions. Parenteau, l’as de la fusillade chez le Canadien cette saison, n’a lui non plus aucun point depuis ses deux buts contre les Bruins de Boston. Plekanec est toujours le meilleur marqueur de l’équipe même s’il n’a rien généré en quatre matchs.
« Il y a un petit peu de tout qui cloche, je pense, concède Parenteau. Ce n’est rien de gros, des petits détails. Mais dans le dernier match, on peut certainement dire qu’on n’a pas travaillé assez fort. »
« Il faut garder en tête la formule qui nous apportait du succès en début de saison, rappelle Carey Price, qui a reçu au moins 30 lancers à chacune de ses trois dernières sorties. On ne gagnait pas seulement en se pointant à l’aréna. On chaussait nos bottes de travail et on se mettait à l’ouvrage. On a gagné beaucoup de matchs serrés et ce n’est pas par hasard. Il faut retrouver cette recette. »
« On n’a jamais eu la prétention qu’on était un groupe au-dessus de tout le monde, lance Therrien, sentant peut-être le besoin de défendre ses troupes contre des accusations camouflées d’excès de confiance. On a connu un bon camp d’entraînement et on a réussi à aller chercher des victoires en début de saison, mais on est très conscient qu’on fait partie d’un groupe qui va se battre jusqu’à la fin. On s’attend à ce que ça soit très serré jusqu’aux séries. »