Jonathan Drouin inspire le Canadien dans un gain de 5-2
Canadiens samedi, 26 oct. 2019. 23:33 dimanche, 24 nov. 2024. 22:50MONTRÉAL – Voici cinq observations à la suite de la victoire de 5-2 du Canadien face aux Maple Leafs de Toronto, samedi soir au Centre Bell.
Julien gagne aux échecs
Lorsque les deux équipes s’étaient affrontées pour la première fois de la saison, le 5 octobre, le trio composé de Philip Danault, Tomas Tatar et Brendan Gallagher avait été dominant, affichant un différentiel de +11 (17 c. 5) au chapitre des tentatives de tirs à 5 contre 5. Mike Babcock avait réussi, pour la majeure partie du match, à l’éloigner de ses deux principales unités offensives, mais le trio de Danault avait complètement effacé celui de John Tavares durant les quelque trois minutes où ils s’étaient retrouvés simultanément sur la patinoire.
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Bénéficiant de l’avantage du dernier changement pour les retrouvailles, Claude Julien a lancé les hostilités avec un plan aussi clair que prévisible : opposer Danault et ses partenaires à Auston Matthews, Andreas Johnsson et William Nylander. Et ce plan a fonctionné à merveille. Les deux trios ont été opposés pendant près de douze minutes à forces égales, douze minutes au cours desquelles les canons torontois ont été réduits au silence. Un exemple : selon Natural Stat Trick, Matthews a été sur la glace pour 16 tentatives de tirs du Canadien pendant qu’il était surveillé par le trio de confiance de Julien.
Le trio de Matthews n’a pas été complètement muselé. Johnsson a en effet profité d’un moment de confusion en zone montréalaise pour créer l’égalité en début de deuxième, mais une partie du crédit revient ici à Mike Babcock, qui a réussi à créer une confrontation inégale en envoyant ses tireurs d’élite contre Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki et la troisième paire de défenseurs de son vis-à-vis.
Il s’agissait d’une douce revanche pour Babcock. En première période, il avait commis l'erreur de laisser son quatrième trio prendre une mise en jeu en zone défensive contre Danault et ses copains. La rondelle s’est retrouvée dans le fond du filet des Leafs en sept secondes.
Un autre but tardif
Pour la huitième fois de la saison, le Canadien a concédé un but dans la dernière minute d’une période. Il restait 16 secondes à un premier tiers outrageusement dominé par le Canadien quand Jake Muzzin est venu cracher dans le punch. Au lieu de rentrer au vestiaire avec une avance de deux buts et un sentiment d’invincibilité, les locaux ont quitté la tête basse et ne l’avaient pas encore toute à fait relevée quand ils sont réapparus pour le début de la deuxième. L’engagement médian aura, selon toutes les unités de mesure possibles, appartenu aux Leafs.
« C’est le prochain problème que je dois régler », a répondu Claude Julien, pince-sans-rire, quand cette fâcheuse tendance lui a été mise sous le nez dans son point de presse d’après-match.
« On a donné 40% de nos buts dans les deux premières ou dernières minutes d’une période. Je suis conscient de cette statistique, a poursuivi Julien. C’est beaucoup trop et il faudra trouver une solution. »
Des visiteurs généreux
On pourrait écrire une dissertation sur la machine offensive que représentent les Leafs, mais la marge de progrès de cette équipe demeurera limitée tant qu’elle ne trouvera pas le moyen de resserrer sa défense. Samedi, le Canadien a marqué trois buts sur des échappées et un autre sur une descente à 2 contre 1.
Jonathan Drouin s’est présenté deux fois seul devant le pauvre Michael Hutchinson. Si on se demande encore où était parti rôder Tyson Barrie sur la première, on sait exactement où il était sur la deuxième puisque c’est lui qui a perdu le disque au profit du 92 à la ligne bleue du CH. Muzzin n’a pas eu l’air plus fin quand il s’est fait enlever le disque par Joel Armia tout de suite après la mise en jeu initiale de la troisième période.
Et devinez qui sont les deux défenseurs qui étaient sur la glace quand le quatrième trio du Canadien a fermé les lumières à mi-chemin en troisième...
En deux matchs contre Montréal cette saison, les Maple Leafs ont été bombardés de 80 tirs au filet.
La bête noire des réservistes
Victorieux la veille contre les Sharks de San Jose, les Maple Leafs ont décidé d’envoyer Hutchinson devant le filet pour ce deuxième match en 24 heures. C’était la quatrième fois en cinq matchs que le Canadien affrontait le gardien auxiliaire de son adversaire. Au cours des dix derniers jours, les tireurs montréalais ont affronté Alex Stalock (Wild), Jake Allen (Blues), Aaron Dell (Sharks) et Hutchinson, qui obtenait son deuxième départ de la saison contre le Bleu-Blanc-Rouge. La fiche du Canadien dans ces quatre parties : 3-1-0.
Depuis le début de la campagne, le CH montre une fiche de 1-2-2 avec 17 buts pour et 19 buts contre quand l’adversaire lui réserve son gardien numéro 1. Contre les cerbères substituts – catégorie dans laquelle on s’est permis d’inclure Jonathan Bernier, des Red Wings, même s’il partage également le filet avec Jimmy Howard depuis le début de la saison – la fiche du CH est de 4-2-0 avec 24 buts pour et 17 buts contre.
Jouer les probabilités
Le Canadien a peut-être trouvé la solution à ses problèmes bien documentés en désavantage numérique : la discipline. Le Tricolore n’a écopé que d’une seule pénalité mineure contre les Leafs, une sentence pour coup de bâton rendue à Drouin en fin de deuxième période. Il a concédé quatre tirs pendant ces deux minutes à court d’un homme, dont un seul a atteint la cible.
C’est seulement la troisième fois en onze matchs que le désavantage numérique supervisé par l’entraîneur-adjoint Luke Richardson connaît une soirée parfaite.