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MONTRÉAL – Avec 52 secondes à faire en troisième période et un déficit d’un but à combler, Claude Julien, qui avait déjà retiré son gardien, a délégué ses hommes de confiance pour une mise en jeu en zone adverse.

Shea Weber et Jeff Petry, à la surprise d’absolument personne, sont allés se placer à la ligne bleue. Philip Danault, qui allait terminer la soirée avec un taux de réussite de 71% aux cercles des mises en jeu, s’est présenté au point rouge à la droite du gardien adverse. Nick Cousins et Tomas Tatar, deux spécialistes dans leur domaine respectif, ont pris place dans l’enclave.

Comme sixième joueur, Julien a désigné la recrue Nick Suzuki, 20 ans et 17 matchs d’expérience dans la Ligue nationale. Venant d’un entraîneur à qui on a souvent reproché son approche conservatrice, le choix pouvait surprendre, mais Julien l’a défendu avec conviction après la victoire de 3-2 de son équipe aux dépens des Blue Jackets de Columbus.

« Ce n’est pas un gars nerveux du tout. Ce n’est pas son genre, a révélé Julien au sujet de Suzuki. Il est très confiant en ses moyens. Même quand tu le vois sur le jeu de puissance, c’est un gars qui fait des très bons jeux, des très bonnes décisions avec la rondelle. D’ailleurs, c’est l’un de nos meilleurs de ce côté-là. C’est naturel pour lui. Alors il n’y a aucune gêne à le mettre dans ces situations parce qu’il est capable de bien les gérer. »

Julien pouvait bien se confondre en louanges à l’endroit de son jeune attaquant : ce dernier venait de le faire passer pour un génie. Après une mise en jeu remportée par Danault, Suzuki a reçu une passe de Weber en haut du cercle de mise en jeu et a immédiatement commencé à scruter l’horizon en quête d’options.

Dans l’enclave, Danault était entouré de quatre chandails blancs, une congestion qui rendait impossible toute connexion avec Tatar de l’autre côté du bouchon. Suzuki a donc reculé vers le coin, un déplacement qui a eu comme effet de rompre la symétrie de la boîte défensive. Danault s’est alors avancé pour s’offrir en option. Suzuki lui a remis une rondelle qui lui est immédiatement revenue, un échange en apparence banal qui a toutefois délié les liens défensifs dans l’enclave.

Soudainement, un corridor juste assez large reliait Suzuki à Tatar, qui avait réussi à se faire oublier derrière. La passe transversale qui a rejoint le Slovaque était de toute beauté.

« En échangeant la rondelle avec Phil, la ligne de passe s’est ouverte, a confirmé Suzuki dans le vestiaire des vainqueurs. Ils faisaient du bon boulot jusque-là pour limiter toutes mes options. ‘Tuna’ a fait du bon travail pour trouver l’ouverture. »

« J’essayais de rester caché, a témoigné Tatar. Je ne faisais pas de bruit, je cherchais l’endroit idéal pour recevoir une passe. Puis il y a eu un contact visuel entre nous deux, je savais qu’il m’avait vu. J’essayais juste d’être patient. »

« On l’a joué un peu comme le power play et ça a porté fruits, a dit Danault. On a tous joué un rôle sur ce but-là et écoute, une solide passe de ‘Suz’ pour ‘Tats’. »

Suzuki, pour qui c’était un septième point en 18 matchs cette saison, n’a pas caché que le mandat que lui a confié Claude Julien agissait comme un tonique pour sa confiance.

« Je veux être impliqué dans ce genre de situations et je veux être capable de les faire fructifier. Aujourd’hui, on a réussi à créer l’égalité. J’espère que je pourrai obtenir quelques autres occasions comme celle-là dans le futur. »  

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