MONTRÉAL – On est loin de la mémorable montée de lait que Michel Therrien avait orchestrée au début de son passage chez les Penguins de Pittsburgh en 2006. Mais Claude Julien a quand même prononcé le fameux « S-word », ce reproche qui piquera l’amour-propre de tout athlète qui se respecte, après la défaite du Canadien aux mains des Red Wings de Detroit samedi.  

 

« C’est sûr qu’on a raté des bonnes occasions de marquer, il faut donner crédit au gardien de l’autre côté qui a été très bon », a reconnu d’entrée de jeu Julien après avoir vu ses hommes dominer les visiteurs 43-20 dans la colonne des tirs au but dans un revers de 2-1.

 

Une défaite difficile à encaisser

« Mais en même temps, il faut aussi se regarder et se demander ce qu’on aurait dû faire un peu mieux. Dans les situations de bagarres pour la rondelle, pendant au moins deux périodes, ce que j’ai trouvé, c’est qu’on était plus ou moins ‘soft’. On aurait dû jouer un peu plus dur. Quand tu joues de cette façon-là, tu joues avec le feu. »

 

« Certains gars sont allés devant le filet, mais il y en a plusieurs qui n’ont pas voulu rentrer à l’intérieur, a ensuite ajouté Julien quand est venu le temps de répéter ses impressions du match en anglais. On s’attendait à un match plus facile et à cause de ça, on s’est brûlé. »

 

« Toutes les équipes représentent un gros défi, il n’y a pas de soirée facile dans cette ligue, pestait Brendan Gallagher dans le vestiaire. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais si on ne joue pas assez bien, on ne gagnera pas. Ce soir, on a eu plus de lancers, mais [les Wings] étaient probablement la meilleure équipe. Beaucoup de nos tirs provenaient de l’extérieur. On ne s’est pas créé assez de chances de qualité et quand on l’a fait, on n’a pas su en profiter.

 

Julien s’est aussi dit déçu du rendement de son équipe à domicile. La défaite de samedi était la 11e – huit en temps réglementaire et trois en bris d’égalité - que le Canadien subissait en 19 matchs au Centre Bell. À l’étranger, la fiche du CH est de 7-4-3.

 

« On joue bien sur la route, mais on doit s’améliorer à domicile. Ce n’est pas acceptable qu’on joue pour ,500 à domicile », s’est positionné Julien.

 

Avare de compliments

 

Tout n’a pas été noir pour le Canadien dans la défaite. Le rendement de ses deux attaquants recrues est un point positif que tout observateur averti aura retenu en dépit du contrariant résultat.

 

ContentId(3.1352684):LNH : Red Wings 2 - Canadiens 1 (Hockey)
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Mais Julien n’était pas d’humeur à distribuer des fleurs. Quand un collègue lui a demandé un commentaire sur la soirée de Ryan Poehling, qui a connu une autre sortie de qualité au sein du quatrième trio, l’entraîneur a répondu en trois mots : « Il a été bon ».

 

Cette laconique évaluation a pris des allures de discours de présentation lors d’une intronisation au Temple de la renommée quand un autre journaliste a questionné Julien au sujet de Nick Suzuki, qui s’est lui aussi distingué au centre de Nick Cousins et Jordan Weal.

 

« Honnêtement, ce soir, c’est un des joueurs que j’aurais aimé voir jouer un peu plus en dedans. Il a encore des choses à apprendre. C’est un bon joueur, mais il ne faut pas partir en peur et penser que c’est devenu une vedette. »

 

Gallagher se pose des questions

 

Mercredi dernier, contre les Sénateurs d’Ottawa, Brendan Gallagher avait écopé de deux pénalités mineures en troisième période. Vingt-deux secondes après sa première entrée au cachot, Brady Tkachuk avait réduit l’avance du Canadien de moitié. Le Bleu-blanc-rouge avait finalement eu besoin de la prolongation pour l’emporter.

 

Gallagher est encore une fois tombé dans l’indiscipline samedi. En première période, il a été puni pour un double-échec à l’endroit de Mike Green au plus profond de la zone offensive. Puis, en troisième période, le fougueux numéro 11 a saboté les efforts de remontée des siens en servant la même médecine à Patrik Nemeth, encore en zone des Red Wings, alors qu’il restait trois minutes et demie au cadran.

 

À fleur de peau après la rencontre, Gallagher ne plaidait pas l’innocence, mais dénonçait l’absence de constance dans le jugement des officiels.

 

« C’était une pénalité, mais honnêtement, si vous regardez notre match contre le Colorado il y a une semaine, la même chose est arrivée sans qu’il y ait de conséquence. Ça change d’un match à l’autre; parfois on s’en sort, parfois non. Quand on vous laisse faire quelque chose pendant plusieurs matchs sans vous réprimander et que finalement on vous punit à la fin d’un match serré... c’est frustrant. »