Saku Koivu aurait retardé les débuts de Jesperi Kotkaniemi dans la LNH
Canadiens mardi, 3 déc. 2019. 22:02 vendredi, 22 nov. 2024. 13:23MONTRÉAL – Si la décision avait appartenu à Saku Koivu, Jesperi Kotkaniemi n’aurait pas entamé sa carrière avec le Canadien la saison dernière. À ses yeux, son compatriote finlandais a entamé ce chapitre de sa carrière trop rapidement.
Une fois que Kotkaniemi avait été repêché au troisième rang en 2018, Koivu avait déjà émis le souhait qu’il obtienne du temps pour se développer.
« Il faut aussi connaître son propre potentiel. J’imagine qu’il se sentait prêt pour la LNH à 18 ans et qu’il était prêt à partir de la maison. Ce n’est pas juste le hockey qu’on doit considérer quand on parle d’un jeune de 18 ans. C’est tout un choc de partir de la maison et de changer de pays. Personnellement, j’aime toujours mieux voir un joueur passer une saison de plus dans les rangs juniors ou dans son pays d’origine. C’est souvent mieux de porter les couleurs de l’équipe nationale et d’y jouer un rôle important comme d’être le centre numéro un de ton club. Il faut acquérir de l’expérience. De cette façon, tu deviens un joueur plus complet à tes débuts dans la LNH », a exposé Koivu qui a reçu l’une des ovations les plus chaleureuses des anciens capitaines présentés à la foule.
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« Mais il a tellement bien fait la saison dernière que je ferais mieux de me la fermer je présume », a enchaîné Koivu en souriant.
Puisque c’est impossible de réécrire le passé, l’ancien numéro 11 prône la patience et encore la patience envers Kotkaniemi.
« Je suis arrivé à 20 ans dans la LNH et Teemu (Selanne) à 21 ans. Bref, Jesperi continue d’apprendre. Il a besoin de temps pour assimiler une saison de 82 matchs », a comparé Koivu.
« Il en est seulement à sa deuxième saison, ça prend du temps avant de devenir un bon joueur. Quand j’avais 18 ans, je n’aurais jamais pu jouer dans la LNH. J’ai profité de deux ans de plus en Finlande avant de venir à Montréal. Il y a des moments où nous oublions à quel point il est jeune. Quand tu as du talent, tu peux faire des choses offensivement. Mais je suis surtout surpris par son jeu défensif, il est responsable pour un jeune joueur », a poursuivi le choix de première ronde (21e au total) du Tricolore en 1993.
Koivu n’avait pas fini de prononcer des propos intéressants sur celui qui souhaite connaître une carrière aussi glorieuse, sinon plus, dans l’uniforme du Canadien. S’il ne croit pas en la fameuse « guigne de la deuxième année », il assure qu’une formule mathématique ne s’applique pas pour prévoir la production d’un jeune joueur.
« Si tu marques 15 buts à ta saison recrue, ça ne veut pas dire que tu en marqueras 25 à ta deuxième saison. Il faut de la patience avec le développement d’un jeune joueur », a noté Koivu.
Présentement, Kotkaniemi essaie de se sortir de sa torpeur et il retrouve graduellement une partie de ses moyens après une blessure. Koivu ne refuserait pas de le conseiller, mais il prône une forme d’indépendance.
« Je pourrais lui donner tous les conseils que je voudrais, mais c’est à lui de traverser les moments même ceux qui sont moins faciles. Il doit expérimenter cette pression et demeurer lui-même. Je ne suis pas inquiet, il est très responsable », a-t-il plaidé.
Le Finlandais de 45 ans se souvient que son adaptation à la vie nord-américaine n’avait pas été aussi facile qu’il aurait voulu. Pour ceux qui s’en souviennent, on pourrait dire que ce fut laborieux comme la prononciation de son nom au micro pendant le repêchage.
« À ma première saison, je ne peux pas dire que c’était difficile, mais ce n’était pas facile. J’ai reçu l’aide des Mike Keane, Mark Recchi et Pierre Gervais (le gérant de l’équipement), ils m’ont tellement facilité la vie et ils ont eu un impact sur ma carrière », a remercié Koivu.
« À mon époque, c’était différent. Je débarquais au Canada pour une première fois. Il n’y avait pas encore d’Internet et je ne pouvais pas parler à ma famille au téléphone tous les jours. Je ne connaissais rien du Canada ou des États-Unis », a enchaîné Koivu.
C’est en repensant à tout ça et en passant la soirée avec de grands noms de l’histoire du CH qu’il a senti les émotions l’envahir.
« On m’a tellement aidé à mes débuts. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. C’est une réunion très émotive pour moi », a admis Koivu qui a également tenu à insister sur l’influence positive de Serge Savard, Pierre Turgeon et Vincent Damphousse.
Questionné sur la possibilité que son numéro soit retiré, un jour, par l’organisation, Koivu s’est montré discret.
« Ha... Je ne sais pas. J’ai connu une longue carrière et j’ai porté le « C » pour plusieurs saisons ici à Montréal. Mais comme équipe, nous avons connu des saisons difficiles. Quand tu regardes dans le toit du Centre Bell, il y a des joueurs remarquables. J’étais heureux de la soirée qu’on m’a réservée il y a quatre ans, je ne l’oublierai jamais », a préféré répondre Koivu.
En plus de cet arrêt à Montréal, Koivu a eu le privilège d’aller assister au 1000e match de son frère, Mikko, dans la LNH.
« Je me souviens quand il avait 13 ans, à ma première année avec le Canadien, on avait été au Forum et il avait pu patiner sur la glace. J’espère que l’équipe pourra retrouver des photos de ce précieux souvenir », a raconté Koivu qui était vraisemblablement heureux de ce passage au Centre Bell.