MONTRÉAL – Si le Canadien souhaite relancer sa saison, la contribution de Nick Suzuki sera essentielle. L’état-major a dû ressentir un soulagement en voyant le jeune joueur de centre rebondir de cette manière contre les Red Wings de Detroit. 

Suzuki l’avait dit lui-même, il avait des choses à se faire pardonner après sa contre-performance contre les Ducks d’Anaheim. Pour ce retour au Centre Bell, il a eu l’air du Suzuki dans lequel l’organisation a choisi d’investir massivement. 

« Il n’y a pas de meilleure façon (de rebondir) comme individu et comme équipe. On peut dire ce que l’on veut, mais c’est ce qu’on fait sur la glace qui compte. C’est ce qu’il a fait dans ce match, lui et l’équipe », a reconnu l’entraîneur Dominique Ducharme. 

« Voilà ce que les gars doivent faire individuellement après un mauvais match. On voulait se reprendre rapidement surtout à domicile », a commenté Josh Anderson sur son jeune coéquipier. 

« Il est encore bien jeune et il a tout un avenir devant lui. Dans ce match, il a démontré pourquoi il est un centre de premier trio. Il a joué tout un match et on sait qu’il peut le faire », a exprimé Jake Allen à son sujet.  

Même si le vol de retour de la Californie a été long pour toute l’équipe, Suzuki a raconté qu’il parvient à tourner la page assez rapidement vers la prochaine partie. Il a ajouté que ce fut agréable de renouer avec les partisans du club. 

Mais ce qui impressionne dans son cas, c’est son honnêteté dans son auto-évaluation publique. Peu de joueurs avouent leurs torts aussi ouvertement que lui. 

« Chaque joueur devrait réfléchir à ses performances, on peut toujours progresser », a expliqué Suzuki. 

Le centre de 22 ans a révélé qu’il avait eu une séance vidéo très pertinente avec l’adjoint Trevor Letowski. 

« Il m’a montré des exemples sur lesquels je m’éloigne de confrontations pour la rondelle et des occasions dans lesquelles je devrais sortir avec le disque », a-t-il précisé. 

Dans son cas, le talent n’est nullement le problème. À vrai dire, ce l’est un peu, mais plutôt dans le sens qu’il tombe parfois dans le piège de trop vouloir prévoir le prochain coup sur la patinoire.  

« Je sais exactement quand ça m’arrive. J’ai eu beaucoup de conversations avec Dominique là-dessus. Quand je ne pense pas et que je laisse aller mes instincts, c’est là que je joue le mieux. Dernièrement, je me suis trop battu avec la rondelle », a confié Suzuki. 

La corrélation ne tient pas toujours la route, mais Ducharme considère que Suzuki se débrouille mieux quand il connaît une bonne soirée au cercle des mises au jeu (68% contre Detroit). 

« C’est important pour lui. Quelle situation reflète mieux le niveau de compétition dans une confrontation individuelle ? Quand il lutte ainsi, il patine mieux, il est plus impliqué, il soutire plus de rondelles à l’adversaire... C’est une bonne indication pour lui », a expliqué Ducharme. 

Belle démonstration de caractère Gallagher, Petry et compagnie

Suzuki est loin d’avoir été le seul à démontrer le caractère recherché. On pense à Anderson qui a fourni l’effort nécessaire, au trio de Jake Evans qui a procuré de l’énergie au club, mais surtout à Jeff Petry et Brendan Gallagher qui ont joué en dépit de blessures. 

Dimanche à Anaheim, Gallagher avait participé à l’échauffement avant que la décision soit prise de le retirer de la formation. 

« Je peux vous dire que j’ai entendu quelques sacres. C’est un meneur, il veut être sur la glace, se battre pour qu’on s’en sorte. Il n’était pas content. Cette fois, il aurait fallu que je l’attache pour qu’il ne joue pas », a confié Ducharme. 

« On voit tous le grand caractère qu’il a, c’est pourquoi il est l’un des meneurs de ce club. Il donne toujours tout ce qu’il peut et les gars se nourrissent de ça », a souligné Anderson. 

« Il sera toujours prêt quand il joue et il s’investira tout le temps à 110% même quand il est blessé », a vanté Suzuki. 
 
Ce qu’ils ont dit 

« Bien des joueurs ont de l’expérience avec cette équipe et on a également des jeunes qui seront des meneurs de ce club éventuellement à commencer par Nick. Présentement, on assiste à beaucoup plus de leadership en donnant l’exemple qu’en criant dans le vestiaire. Dans ce match, les gars ont joué de la bonne manière. Quand tu vois (Tyler) Toffoli et Suzuki jouer ainsi, c’est contagieux et les quatre trios en font autant », a constaté Allen. 

« Quand on en arrache, c’est quand on est trop dispersés dans notre zone. Les passes sont difficiles à compléter dans cette ligue. C’est crucial d’utiliser le milieu de la glace, mais ça exige de la confiance pour le faire. Suzuki a donné le ton dans ce match et ça procure de la confiance à nos défenseurs. Notre écart était merveilleux avec leurs joueurs dans ce match », a exprimé Allen. 

« J’étais vraiment excité pour lui quand il a été rappelé. J’adore sa façon de jouer et je lui ai parlé un peu quand il avait été envoyé avec le Rocket. C’est un gars qui joue avec son cœur. Il a effectué du bon travail dans son premier match », a déclaré Anderson au sujet de Michael Pezzetta.