Il y a des moments cette saison où Paul Byron doit avoir trouvé le temps passablement long. Blessé à un genou à la mi-novembre, le petit attaquant du Canadien n’a pas disputé un seul match en trois mois. Par contre, pendant la pause actuelle des activités dans la LNH, l’ailier du Canadien ne chôme pas. Lui et Brendan Gallagher sont les représentants syndicaux de l’équipe et il ne cache pas que la situation engendrée par la pandémie de la COVID-19 l’a tenu occupé.

 

« C’était beaucoup de travail pour les premières semaines. Deux ou trois fois par semaine, on avait des conférences téléphoniques de trois heures. Tous les joueurs ont des opinions différentes, explique Byron. Tous les joueurs veulent savoir ce qui va arriver. Il y a eu plusieurs sujets d’abordés et je fais de mon mieux pour donner toute l’information à toute l’équipe. Brendan et moi, on parle toujours de ça et on est on disponibles pour les gars. Honnêtement, ce sont des temps durs pour tout le monde. Personne ne sait ce qui va arriver et on fait de notre mieux pour être préparés à toutes les situations. C’est impossible de prévoir ce qui va se produire, c’est seulement le temps qui va nous donner les réponses. »  

 

Au Québec comme à plusieurs endroits dans le monde, des premières mesures de déconfinement commencent à être en vigueur. Dans certaines localités en Europe, des joueurs ont même pu recommencer à s’entraîner sur la patinoire. La LNH et l’Association des joueurs planchent sur différents scénarios pour élaborer une stratégie de retour au jeu. Le premier ministre Justin Trudeau a même abordé le sujet ce week-end en mentionnant que les joueurs américains et européens devront obligatoirement se placer en quarantaine s’ils viennent rejoindre leur équipe au Canada. Bref, on nage dans toutes les directions, mais il est clair que l’on travaille encore de concert pour jouer au hockey cet été... sans savoir si ça sera éventuellement possible.

 

« Honnêtement, je ne sais pas, avoue Byron. Il y a des états ou des provinces où l’on va changer les règlements et on va voir ce qui va arriver avec les équipes qui vont commencer à s’entraîner. Avoir des entraînements, ça c’est la première étape. Pour le moment on est encore loin de ça aujourd’hui, mais je pense que ça peut changer. L’association des joueurs et la ligue doivent trouver un terrain d’entente pour prolonger la saison après le 30 juin, mais pour ça, beaucoup de choses doivent arriver avec les gouvernements et la santé publique. »

 

La santé avant tout

 

Même si les enjeux économiques sont énormes, autant pour les propriétaires que les joueurs eux-mêmes, il ne faut pas oublier que ceux qui portent les patins s’exposeront beaucoup plus que ceux qui regarderont les matchs dans leur loge privée.

 

« On a un joueur comme Max Domi qui est diabétique, rappelle Byron. C’est le cas aussi pour Donald Balmforth notre physiothérapeute-en-chef. La santé, c’est la chose la plus importante pour nous et on va voir ce que la LNH prendra comme décisions. Pour notre équipe, la priorité c’est d’abord la santé et que tout le monde demeure en sécurité. Ça va vite, ça fait déjà six semaines que l’on ne joue plus. Ça passe vite, l’été approche, tout le monde s’est entraîné et on va avoir beaucoup d’énergie si on joue. »

 

Les préoccupations de Byron sont très légitimes. Les informations que l’on retrouve sur le site de Diabète Québec lui donnent d’ailleurs raison car on y explique noir sur blanc que les gens vivant avec le diabète sont considérées comme des personnes à risques. Un athlète comme Max Domi ne court pas plus de risque de contracter la COVID-19, mais il serait toutefois plus à risque de développer des symptômes sévères et des complications s’il était infecté. Depuis le début de la pandémie, les diabétiques sont fortement encouragés à s’isoler à la maison et à ne sortir qu’en cas de nécessité.

 

Une saison frustrante

 

Pour une deuxième année de suite, Paul Byron a passé beaucoup de temps à l’infirmerie. L’an passé une commotion cérébrale l’a tenu à l’écart du jeu pour vingt-six matchs, et cette saison, sa blessure à un genou l’a obligé à rater quarante-deux parties. En plus, personne ne peut dire aujourd’hui si les onze rencontres toujours prévues au calendrier du Tricolore seront un jour disputées.

 

« La saison a été très frustrante, avoue le rapide attaquant du Canadien qui était l’un des invités des Rendez-vous MVP en direct sur la page Facebook de RDS, dimanche. Je voulais jouer, je voulais être sur la glace. Chaque match que tu vois ton équipe perdre, tu te sens coupable. Tu te dis que t’aurais pu être là, que tu aurais pu faire une différence pour l’équipe. Il y a des choses que tu vois et tu te dis que même si tu n’avais pas marqué, tu aurais pu faire un jeu en défensive, un jeu en désavantage numérique. Il y a beaucoup d’aspect du jeu que les gens ne regardent pas mais que tu vois comme joueur. C’était frustrant. J’avais travaillé fort tout l’été et je voulais jouer toutes les parties mais c’est le sport et ça arrive. J’essaie de rester fort mentalement, les choses arrivent pour une raison et je travaille fort pour être un meilleur joueur. »