Le Canadien de Montréal a-t-il vraiment besoin de se grossir?
Canadiens samedi, 30 mai 2015. 17:16 mardi, 26 nov. 2024. 22:24Vitesse et habiletés : c’était ce que la Ligue nationale de hockey souhaitait mettre en valeur quand elle a établi de nouvelles règles pendant le lock-out de 2004-2005. Ce fut mission accomplie, alors qu’on a vu des joueurs comme Martin St-Louis s’épanouir et Patrick Kane émerger. Était-ce la fin pour les gros bonshommes dans la LNH?
La LNH a peut-être tenté d'accommoder les plus petits joueurs, mais ce n’était pas le cas ailleurs sur la planète sportive. Vous ne pouvez survivre bien longtemps dans la NFL sans un receveur éloigné grand et longiligne. Et toutes les équipes de baseball rêvent de compter sur un puissant lanceur frôlant les 6 pieds 6. Au basketball, les meneurs de jeu sont plus grands, mais les golfeurs et les hockeyeurs aussi. Les directeurs généraux ont réalisé une chose après les changements de règlement de 2005 : les équipes ont non seulement besoin de vitesse et de rapidité, mais imaginez les possibilités si vous aviez tout ça en plus du gabarit.
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Plusieurs formations se targuent d’être costaudes. À l’occasion de quelques présences durant une période, elles envoient dans la mêlée leur ligne d’énergie. Elles comptent sur une défense imposante qui va éreinter l’adversaire. Ce sont là des attributs clés pour n’importe quelle équipe dans l’ère actuelle, mais est-ce que cela se traduit en buts?
Cette quatrième ligne dont on dit qu’elle joue de précieuses minutes chaque soir, quel pourcentage du match influence-t-elle vraiment? Ces défenseurs format géant, de quelle façon s’impliquent-ils statistiquement? Ce n’est pas juste une question de grandeur. C’est une question de faire grandir l’équipe dans des sphères importantes du jeu. On doit ajouter des pouces aux endroits où ça compte le plus, aux joueurs qui sont le plus souvent en contrôle de la rondelle ou ceux qui remplissent le filet.
Il ne suffit pas de faire la somme de la taille de chacun et de diviser par 18. Cela ne ferait que donner une moyenne qui ne prend pas en considération le statut du joueur. Nous avons donc fait cette distinction dans les calculs qui suivent.
Disons qu’une équipe ne compte que deux joueurs et qu’ils ont cumulé ensemble quatre buts pendant la saison. Le joueur A mesure 6 pieds et a marqué trois buts. Le joueur B mesure 5 pieds et a marqué une seule fois. Vous pouvez déterminer le ratio de l’équipe en multipliant le pourcentage de buts marqués par la taille du joueur, puis en additionnant le résultat de chaque joueur. Par exemple : (75 % x 6’) + (25 % x 5’) = 5’9”
J’ai appliqué cette équation pour chacune des équipes lors de la saison régulière 2014-2015. Quant aux joueurs qui ont été échangés, j’ai ajouté leur production à celle de l’équipe avec laquelle ils ont terminé la saison. Par exemple, j’ai inclus les cinq buts que Devante Smith-Pelly a marqués avec Anaheim dans la colonne de Montréal.
Les Canadiens de Montréal sont représentés en rouge et sont parmi les dernières du circuit. Les équipes en bleu sont les autres formations de la division Atlantique. Le meneur au chapitre des buts, Max Pacioretty, mesure 6 pieds 2, ce qui améliore la moyenne. Mais plusieurs joueurs importants sont sous les 6 pieds comme Tomas Plekanec (5 pieds 11), Brendan Gallagher (5’9”) et David Desharnais (5’7”). Même les plus productifs en défense – P.K. Subban et Andrei Markov – sont à seulement 6 pieds.
Le prochain tableau est similaire au précédent, mais cette fois, j’ai analysé la taille en fonction du Corsi pour à 5 contre 5 (le total de tirs au but, tirs ratés et des tirs bloqués quand un joueur donné est sur la glace). Cela démontre le taux de contrôle de la rondelle. Encore une fois, la troupe de Michel Therrien est derrière.
On remarque que des adversaires de division comme Tampa Bay, Buffalo et Detroit ont fait un grand bond contrairement à Montréal.
En bref, le CH est non seulement petit, mais il l’est à des positions clés. Comment Marc Bergevin peut-il régler ce problème? Peut-être en regardant du côté du club-école, mais c’est peu probable si on analyse le top-4 des meilleurs buteurs des Bulldogs en 2014-2015.
Daniel Carr – 24 buts – 6’
Gabriel Dumont – 20 buts – 5’10”
T.J. Hensick – 19 buts – 5’10”
Charles Hudon – 19 buts – 5’10”
L’autre alternative est de passer par la voie des échanges et du marché des joueurs autonomes. J’ai donc analysé le lot de joueurs autonomes sans compensation et tenté d’identifier des cibles potentielles. Je ne me suis attardé qu’aux joueurs dépassant les 6 pieds 1 et qui ont marqué au moins 10 buts en 82 matchs lors de la dernière campagne. J’ai ensuite appliqué la règle du Corsi pour sélectionner les meilleures options.
Dans un monde idéal, les joueurs en vert sont ceux que vous aimeriez avoir dans votre équipe, soit ceux qui ont la meilleure moyenne de buts et le meilleur Corsi pour par match. Les joueurs en jaune ne sont pas à négliger non plus.
Les meilleures options à un prix raisonnable seraient Eric Fehr (29 ans, 6’4”, moyenne de 1.5 million $), Michael Frolik (27 ans, 6’1”, 3.3 M$) et Blake Comeau (29 ans, 6’1”, 0.7 M$). Mike Fisher (6’1”), Erik Cole (6’2”), Joel Ward (6’1”), Justin Wiliiams (6’1”) et François Beauchemin (6’1”) sont aussi intéressants, mais plus âgés et plus chers.
Tout dépend si Bergevin recherche un grand gaillard pour du long terme ou une solution rapide dans le but d’accéder rapidement aux plus hauts sommets.