Alors que la date limite des transactions approche à grands pas et que le Canadien est à dix points d’une place en séries éliminatoires, le Tricolore se trouve dans une drôle de position. Il sera évidemment vendeur, mais contrairement à la majorité des équipes dans la même situation, le Canadien n’a pas beaucoup de joueurs autonomes sans compensation à transiger.

 

Max Pacioretty et Alex Galchenyuk sont continuellement l’objet de nombreuses spéculations, mais ces deux joueurs ne sont pas à leur dernière année de contrat. Ainsi, même si le Canadien était décidé à les échanger, rien ne presse si la bonne offre n’est pas sur la table.

 

Ales Hemsky sera prochainement joueur autonome sans compensation et le Canadien aurait pu obtenir un petit quelque chose pour ses services, mais il n’a joué que sept parties cette saison en raison d’une commotion cérébrale. De plus, il n’a pas bien performé lorsqu’il n’était pas encore blessé.

 

Jakub Jerabek et Nicolas Deslauriers deviendront également joueurs autonomes sans compensation, mais le Canadien désire probablement conserver les services de Jerabek et je ne serais pas surpris qu’il ait les mêmes intentions à l’égard de Deslauriers.

 

Antti Niemi pourrait être échangé, mais la compensation sera minimale si une formation est intéressée à ses services, considérant qu’il a été soumis au ballotage deux fois cette saison.

 

Le seul contrat arrivant à échéance chez le Canadien, qui pourrait permettre à l’équipe d’obtenir des éléments intéressants, est celui de Tomas Plekanec. C’est une transaction que le Canadien se doit de faire.

 

Un tel départ fera mal au Canadien, alors que Plekanec est encore très utilisé à égalité numérique. Il vient au troisième rang chez les attaquants pour le temps d’utilisation à égalité numérique pour chaque partie jouée. Seuls Max Pacioretty et Jonathan Drouin sont plus utilisés. Nous pouvons débattre à savoir si ce temps de glace de Plekanec est mérité. La réalité est toutefois qu’il a été un élément important de l’équipe pour presque 1000 parties sur une période de 14 saisons, amassant 601 points, ce qui est bon pour le 13e rang dans l’histoire du club.

 

En transigeant Plekanec, il disputerait son 1000e match dans la LNH sous d’autres cieux, ayant maintenant joué 975 parties, alors qu’aucune équipe n’a moins de 26 parties à jouer. Cependant, de la façon dont vont les choses pour le Canadien, l’organisation ne peut pas se permettre de penser avec son cœur, il doit penser avec sa tête.

 

Plekanec est en voie de connaître une saison de 30 points, ce qui est bien loin du rendement de ses meilleures années. Cette production offensive n’est pas impressionnante, excepté que tous ces points aient été récoltés à égalité numérique.

 

Depuis le début de sa carrière, Plekanec présente un rendement offensif intéressant à égalité numérique, sans être nécessairement le joueur qui fera la différence. Sa moyenne en carrière est de 31 points récoltés par saison à forces égales, sa meilleure campagne étant de 45 points à ce chapitre. Par le passé, Plekanec a récolté beaucoup de points sur l’avantage numérique, sa moyenne étant de 15 points amassés par saison en de pareilles circonstances. Aujourd’hui, il ne joue plus sur l’avantage numérique.

 

En combinant cette perte de production offensive de 15 points récoltés sur l’avantage numérique par saison à la chute de son taux de tirs convertis en buts (celui-ci étant respectivement de 10,5%, 7,4%, 7,2% et 4,6% ces quatre dernières saisons), il est facile de comprendre pourquoi la récolte offensive de Plekanec n’a rien de spectaculaire.

 

Cela ne veut pas dire que Plekanec récolterait à nouveau 50 points s’il évoluait sur l’avantage numérique. Ceci contextualise plutôt sa production globale. En effet, chez les attaquants, les 20 points de Plekanec à égalité numérique lui confèrent le 124e rang, ce qui n’est pas extraordinaire, mais ça correspond à la production d’un joueur évoluant sur une deuxième ligne. Chez les centres, ces mêmes 20 points lui confèrent le 20e rang, ce qui correspond au rendement d’un excellent joueur de centre sur un troisième trio.

 

Certes, Plekanec peut remercier ses compagnons de trio pour cette production, ayant essentiellement évolué avec Charles Hudon (maintenant remplacé par Artturi Lehkonen) et Brendan Gallagher, ce qui a été très bénéfique pour Plekanec. Ce que j’essaye de démontrer est que la réputation de Plekanec voulant qu’il soit un mauvais joueur offensif n’est pas méritée.

 

Les équipes souhaitant acquérir ses services veulent réellement savoir quel sera son impact défensif. La réputation du jeu défensif de Plekanec est excellente, mais à 35 ans, les choses peuvent commencer à se détériorer. Ainsi, décortiquons le jeu défensif de Plekanec non seulement à égalité numérique, mais aussi en désavantage numérique.

 

L'impact défensif de Tomas Plekanec.Encore aujourd’hui, même s’il se frotte aux meilleures lignes adverses, Plekanec fait mieux que la moyenne de l’équipe au moment de limiter les chances de marquer à haut risque accordées, tant à forces égales qu’en désavantage numérique. Il paraitrait probablement mieux si le désavantage numérique du Canadien n’était pas horrible.

 

Lorsque Plekanec est sur la glace, les adversaires récupèrent moins de retours de lancers. Cela se traduit par un moins grand nombre de deuxièmes chances. Plekanec excelle aussi au moment de remporter ses batailles à un contre un en zone défensive à égalité numérique, faisant bien mieux que la moyenne de l’équipe et de la ligue.

 

Plekanec a véritablement des ennuis au moment de contrer le mouvement de la rondelle dans l’enclave à égalité numérique et en désavantage numérique. Cela peut être attribuable à son âge qui fait en sorte qu’une perte de rapidité l’empêche de couvrir autant d’espace qu’avant. Son habileté à changer de vitesse, après avoir changé de direction, pour se positionner parfaitement a joué un grand rôle dans les succès offensifs de Plekanec, lui permettant également à l’époque de couper les lignes de passes et de couvrir un plus grand territoire.

 

Cette différence de vitesse me laisse également croire que c’est la raison pour laquelle il ne remporte pas autant de batailles à un contre un en désavantage numérique. Il arrive probablement un peu plus tard qu’à son habitude, ce qui est suffisant pour le désavantager quelque peu.

 

Il y a des faiblesses au jeu défensif de Plekanec, mais il est encore très bon considérant son âge. Il est un meilleur joueur offensif que la majorité ne le croit, même s’il ne marque plus. Frank Seravalli de TSN a estimé que la valeur de Plekanec sur le marché correspondait maintenant à un choix de troisième ronde. Toutefois, considérant son apport offensif sous-estimé, sa contribution défensive dans plusieurs situations et le fait qu’il évolue au centre, je ne serais pas surpris que le Canadien puisse obtenir beaucoup plus que cela, surtout si le CH accepte de retenir une partie de son salaire.