Le CH endormi par Bernier et les Red Wings, qui l'emportent 2-1
Canadiens samedi, 14 déc. 2019. 21:38 samedi, 14 déc. 2019. 22:30MONTRÉAL – Cinq observations à la suite de la défaite de 2-1 du Canadien face aux Red Wings de Detroit samedi soir au Centre Bell.
Des défaites, mais du talent
Les Red Wings montrent peut-être une fiche collective médiocre, mais leur formation n’est pas dépourvue de talent pour autant. Avec le retour au jeu d’Anthony Mantha, l’entraîneur-chef Jeff Blashill était en mesure d’aligner un top-6 qui n’était vraiment pas piqué des vers dans lequel Mantha était jumelé à Filip Zadina et Valteri Filppula tandis que Robbi Fabbri faisait équipe avec les inséparables Dylan Larkin et Tyler Bertuzzi.
La belle entente entre ces deux derniers s’est manifestée sur le premier but du match. À la quatrième minute, Larkin a furtivement dérobé la rondelle à Shea Weber derrière le filet de Carey Price. Le temps que le capitaine s’aperçoive de ce qui lui était arrivé, Larkin était déjà en train d’évaluer ses options dans la zone dangereuse. Désormais surveillé par Ben Chiarot, il a repéré Bertuzzi qui échappait à la couverture de Phillip Danault. Carey Price n’a eu aucune chance.
Ce qui s’annonçait comme une soirée potentiellement périlleuse pour les deux costauds défenseurs du CH ne s’est finalement pas si mal passé. Larkin et ses ailiers ont eu une influence négligeable sur le déroulement du match après cette séquence, mais le mal était fait.
Bernier et ses poteaux
Ils sont bons, ces jeunes attaquants, mais ils sont loin d’être parfaits. À preuve, les Wings sont arrivés à Montréal avec le pire écart entre les buts marqués et les buts accordés de la LNH à -59. Au chapitre individuel, quatre de leurs joueurs avaient leur place dans le top-10 des pires différentiels du circuit (un cinquième, le défenseur Dennis Cholowski évolue présentement dans la Ligue américaine), le frigorifique -33 d’Andreas Athanasiou s’élevant en référence dans ce triste palmarès.
Quelles étaient alors les probabilités que le CH tombe en sécheresse devant ces poreux rivaux?
La malchance explique en partie ce sort cruel. Trois fois, les joueurs du Canadien ont roulé les yeux après avoir vu leur tir toucher le poteau. Jordan Weal a frappé la barre horizontale lors du premier jeu de puissance des siens, en fin de première. Tomas Tatar a subi le même affront au début de la deuxième période et Joel Armia est pratiquement allé déposer un tir du revers sur le cadre quelques minutes plus tard.
Mais n’enlevons pas à Jonathan Bernier le mérite qui lui revient. Le cerbère québécois, qui avait signé une victoire dans la même enceinte le 10 octobre, a été absolument fumant. Il s’est notamment surpassé en stoppant Danault sur une échappée et Nick Cousins sur une superbe mise en scène de Nick Suzuki. C’est toutefois Suzuki qui a été victime de son plus beau larcin sur un plongeon désespéré au cours d’un fort début de troisième des locaux.
Bernier a cédé sur le 41e tir qu’il a vu, mais les Wings ont été en mesure de résister pour lui offrir une victoire méritée.
Des ailes contre les Wings
Tomas Tatar ne déteste pas affronter son ancienne équipe. L’ancien choix de deuxième ronde des Wings avait amassé neuf points en six matchs contre le club qui l’a échangé aux Golden Knights de Vegas il y a deux ans avant le match de samedi.
Tatar avait des ailes sur la glace du Centre Bell. Impliqué et dynamique, il a été crédité de six tentatives de tirs. Tout naturellement, c’est lui qui a brisé le blanchissage de Bernier avec un tir de la pointe dans la dernière minute de la troisième période.
S’il maintient sa cadence actuelle (12 buts en 33 matchs), le Slovaque flitera avec le plateau des 30 buts pour la deuxième fois de sa carrière. Il en avait marqué 29 à sa troisième saison avec les Wings, en 2014-2015.
Poehling en hausse
Suzuki, qui a connu une autre grosse soirée aux côtés de Cousins et Weal, n’a pas été la seule recrue à se signaler chez les Rouges.
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Après une difficile entrée en matière et une nécessaire remise en question, Ryan Poehling semble véritablement être sorti de sa coquille. Rappelé du Rocket de Laval pour la deuxième fois de la semaine pour pallier l’absence de Paul Byron, dont le retour au jeu attendu avait été repoussé de quelques semaines en début de journée, Poehling a été aussi bon, sinon meilleur, qu’il ne l’avait été trois jours plus tôt contre les Sénateurs d’Ottawa.
Particulièrement à partir de la deuxième période, l’attaquant de 20 ans a utilisé sa vitesse dans les corridors pour s’offrir de bonnes lignes de tir et menacer le gardien adverse. Il s’est fait dangereux deux fois sur une même séquence dans la deuxième portion de l’engagement médian. À sa présence suivante, il a vaillamment gagné un duel le long de la rampe avant de repérer un coéquipier dans l’enclave.
Poehling (9:26) n’a toujours pas dépassé le cap des dix minutes d’utilisation dans un match cette saison. S’il continue de jouer de la sorte, ce n’est qu’une question de temps avant que sa charge de travail augmente.
Leskinen descend, Vejdemo monte
Le défenseur Otto Leskinen n’a passé que 8 minutes 35 secondes sur la patinoire. Après la rencontre, le Canadien a annoncé sa rétrogradation dans la Ligue américaine ainsi que le rappel de l’attaquant Lukas Vejdemo.
Choix de troisième ronde du Canadien en 2015, le Suédois de 23 ans a obtenu 16 points en 29 matchs cette saison avec le Rocket.
Le Canadien quittera dimanche pour l’Ouest canadien où il amorcera son plus long voyage de la saison, un périple de sept matchs qui débutera mardi à Vancouver.