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MONTRÉAL – Cinq observations à la suite de la défaite de 6-5 du Canadien face aux Rangers de New York, samedi soir au Centre Bell.

Conclusion cauchemardesque d’une semaine atroce

La perspective de départ était alléchante : trois matchs, dont deux à domicile, contre des adversaires qui n’arrivaient jusque-là pas à maintenir une fiche victorieuse.

Le bilan au terme de cette séquence fait grincer des dents : après un 5-2 décevant à Columbus et un 2-1 contrariant contre Ottawa, le Canadien a fini sa semaine en subissant un innommable affront. En avance 4-0 contre un adversaire qui avait joué la veille, le CH s’est complètement effondré et a, ultimement, subi le sort qu’il méritait.

Les Rangers ont marqué trois buts en l’espace de 3:20 pour réduire l’écart en deuxième, puis en ont inscrit trois autres en un peu plus de six minutes pour compléter la remontée en troisième. Le scénario n’était pas sans rappeler le retour historique que Montréal avait réussi aux dépens des Blue Shirts en 2008. Selon le compte Twitter @SNstats, c’est la première fois depuis le 7 décembre 1995, à son deuxième match suivant l’échange qui avait envoyé Patrick Roy au Colorado, que le Tricolore bousille une avance de quatre buts.

Le Canadien a maintenant perdu quatre matchs de suite depuis son « inspirante » victoire à Washington. Il faudra voir comment ce vestiaire, qui avait des allures de salon funéraire après la défaite, se remettra d’un coup aussi brutal.

La bête noire laissée à elle-même

Le constat sera sans doute impopulaire, mais on l’assume : rarement a-t-on vu un gardien être aussi solide dans une performance au cours de laquelle il a accordé six buts.

Carey Price est le dernier à devoir être pointé du doigt pour le cuisant échec de samedi. Bon, il a déjà mieux paru que sur le but vainqueur de Jacob Trouba, un faible tir de la pointe qui s’est glissé sous son bras droit. Mais il faut noter que sans son cerbère, le Canadien n’aurait jamais laissé filer une avance de quatre buts pour la simple et bonne raison qu’il n’en aurait jamais eu.

Dès la première période, Price s’est dressé deux fois devant Pavel Buchnevich, puis à bout portant devant Brendan Smith et Filip Chytil. Il a aussi été sublime devant Jesper Fast en tout début de deuxième, peu de temps avant que Shea Weber ne procure au CH son avance en apparence insurmontable.

Pour finalement battre Price, les Rangers ont eu besoin d’un tir sur réception à courte distance, d’un tir dévié, de deux 2-contre-1 et d’un imparable tic-tac-toe complété par l’un des meilleurs tireurs d’élite de la LNH.

Price, qui s’était montré pratiquement invincible ces dernières années contre les Rangers (18-7-1/2,06/,931/7 jeux blancs) méritait une performance beaucoup plus solidaire devant lui.

Domi​ débloque

À l’aile ou au centre, il y avait un moment que ça roulait carré pour Max Domi. Avant que les Rangers n’arrivent en ville, la petite bombe à retardement du CH n’avait amassé que deux mentions d’aide à ses neuf derniers matchs. On était encore loin de la séquence de 17 matchs sans marquer qu’il avait traversée en décembre et janvier l’an dernier, mais il y avait quand même matière à se questionner sur ce qui clochait avec le numéro 13.

De retour dans un rôle de pivot après un éphémère retour comme ailier, Domi a réduit ses critiques au silence en marquant deux fois en première période. Il a ouvert la marque dès la troisième minute, poussant le disque dans une cage ouverte sous les yeux de Brendan Lemieux, puis a déjoué Alexandar Georgiev d’un tir voilé dans les dernières secondes de l’engagement. Chaque fois, sa réaction en disait long sur l’ampleur de son soulagement : on suggère à l’équipe d’entretien du Centre Bell d’aller s’assurer que les baies vitrées dans lesquelles il s’est rué soient toujours bien rivées dans leur ancrage.

Domi a sans doute réussi son plus beau jeu sur le deuxième but de la soirée d’Artturi Lehkonen, lorsqu’il s’est précipité le long de la bande pour intercepter une tentative de sortie de zone avant de repérer sans traîner le Finlandais dans l’enclave.  

Domi a terminé la rencontre avec dix tentatives de tirs et un taux de réussite de 53% (8-en-15) aux cercles de mises en jeu.

Duel de recrues : avantage à l’ainé

D’un côté, Nick Suzuki. De l’autre, Kaapo Kakko. Deux des recrues les plus en vue de la Ligue nationale s’affrontaient sur la glace du Centre Bell. Le duel fut inégal.

Suzuki a livré le genre de performance qu’on commence à attendre de sa part. Il a attiré deux joueurs sur lui avant de servir à Domi le premier but du match à Domi sur un plateau d’argent. Il a aussi récolté la première passe décisive sur le deuxième de son joueur de centre. Suzuki a trois buts et trois aides à ses six derniers matchs.

Kakko, qui est arrivé à Montréal avec quatre points à ses cinq derniers matchs, a été pratiquement invisible. Il était sur la glace pour trois des quatre premiers buts des locaux et a fini sa soirée avec un rendement défensif de -3.

Les deux visages de Hudon

Charles Hudon a connu sa soirée la plus occupée depuis son premier rappel de la saison, cumulant un temps d’utilisation de 12:49 sur un trio complété par Jesperi Kotkaniemi et Joel Armia. Le Québécois a montré de bons flashes en attaque. En début de deuxième période, il a servi une savante passe dans l’enclave à Armia, puis a failli surprendre le gardien Alexandar Georgiev en contournant rapidement son filet. Ses efforts ont été récompensés par l’attribution d’une mention d’aide sur le but de Weber. Hudon a aussi été un bon contribuable sur les unités spéciales alors qu’il a servi pendant près de quatre minutes sur l’avantage numérique.

Mais des largesses défensives ont entaché son match. Sa mauvaise lecture du jeu a créé un surnombre qui a mené au deuxième but des Rangers et son effort pour gêner le travail de Trouba sur le but vainqueur fut insuffisant. Hudon a terminé la rencontre avec un différentiel de -3.

Quand même, on aurait aimé le voir sur la glace lorsque le Canadien tentait de créer l’égalité avec un joueur supplémentaire dans les dernières minutes de la partie. De sa position de prédilection au cercle droit, prêt à décocher le tir sur réception qui l’a si bien servi pendant son séjour avec le Rocket de Laval, le Québécois aurait pu avoir un impact positif sur le résultat final.