RDS et RDS Direct présentent le match du Canadien face aux Jets de Winnipeg dès 20 h ce soir.

AVANT-MATCH

MONTRÉAL - Nick Suzuki, Josh Anderson et Cole Caufield jouent du hockey de grande qualité et récoltent des points au rythme d’un premier trio digne de ce nom depuis que Martin St-Louis les a réunis.

 

Suzuki (deux buts, quatre passes), Anderson (trois buts, deux passes) et Caufield (six buts, quatre passes) revendiquent 21 points à leurs huit dernières parties.

 

Flamboyants dans le confort du Centre Bell, ces trois joueurs doivent maintenant trouver une façon de s’imposer sur la route.

 

Samedi, à Ottawa, le trio a été blanchi dans la victoire de 2-1 du Canadien aux dépens des Sénateurs. Ça ne veut pas dire que les trois joueurs ont disputé un mauvais match. Au contraire. Suzuki a été très solide – 14 en 20 pour une efficacité de 70 % – aux cercles des mises en jeu; il a effectué 24 présences totalisant 22 min 35 s de temps d’utilisation; il a distribué des passes savantes à ses ailiers. Cole Caufield a cadré quatre des six tirs qu’il a dirigés en direction de la cage défendue par Matt Murray qui a effectué un arrêt solide à ses dépens sur un tir de l’enclave. Josh Anderson a continué à donner de l’espace à ses compagnons de jeu avec sa vitesse et son implication physique.

 

Mais comme tout premier trio qui se respecte, le premier trio du Canadien doit aussi trouver une façon de marquer sur la route.

 

Après l’escale effectuée à Ottawa, il aura l’occasion de se reprendre dès mardi où le Canadien affrontera les Jets avant de croiser les Flames, les Oilers et les Canucks à Calgary, Edmonton et Vancouver.

 

Des 11 buts et 33 points qu’il revendique cette saison, Nick Suzuki n’a marqué que trois fois – un but à cinq contre cinq – et récolté 13 points en 27 rencontres disputées loin du Centre Bell.

 

L’an dernier, Suzuki a marqué trois buts de plus (9 contre 6) et récolté huit passes de plus (17 contre 9) dans les 28 parties qu’il a disputées à Montréal.

 

En 2019-2020 lors de sa première saison, Suzuki a présenté des statistiques inverses : il a été légèrement plus productif sur les glaces ennemies (sept buts, 23 points) qu’au Centre Bell (six buts 18 points) où il avait pourtant disputé trois matchs de plus.

 

Ces différences sont faciles à expliquer. À sa première saison avec le Canadien, Nick Suzuki jouissait de bien plus d’espace sur la glace. Surtout sur la route où les entraîneurs-chefs adverses concentraient les efforts de leurs meilleurs joueurs défensifs aux dépens des Tatar, Gallagher, Danault, Drouin et Domi pour ne nommer que ceux-là.

 

Deux ans plus tard, à 22 ans seulement et à sa troisième saison dans la LNH, Suzuki est le fer de lance de l’attaque du Canadien. C’est lui et ses compagnons qui voient les meilleurs joueurs défensifs des autres clubs sauter sur la glace dès qu’ils y posent les patins.

 

Le défi est plus difficile à relever. Le principal intéressé en est très conscient. Mais ce défi, aussi colossal soit-il, Suzuki tient à le relever.

 

« Nous croisons déjà les gros trios lorsque nous jouons au Centre Bell. Nous croisons aussi les meilleurs défenseurs. C’est évident que le fait d’avoir le dernier changement facilite les choses au Centre Bell, mais nous devons trouver le moyen de contourner les confrontations que les autres équipes nous imposent sur la route », a indiqué Suzuki.

 

Anderson : à l’aise en territoire ennemi

 

On va se le dire, contourner les confrontations dont Suzuki et ses compagnons de jeu du premier trio sont victimes sur la route, c’est plus facile à dire qu’à faire.

 

Surtout pour des gars aussi jeunes et aussi inexpérimentés que l’est Suzuki et que l’est plus encore Cole Caufield qui n’a marqué qu’un but et récolté six passes sur la route cette année alors qu’il revendique six buts et 11 points au Centre Bell où il a disputé deux matchs de moins.

 

Cela dit, il est trop tôt pour dresser un profil domicile-étranger dans le cas de Caufield. D’abord en raison de son âge et de son inexpérience. Mais aussi parce que sa récente explosion offensive s’est produite lors du long séjour au Centre Bell. Il faudra lui donner plusieurs matchs disputés sur la route, et surtout sous les ordres de Martin St-Louis qui lui a servi un électrochoc plus que bénéfique, avant de dresser une courbe significative.

 

Heureusement pour les deux jeunots, Josh Anderson a plus d’expérience. Et non seulement Anderson a marqué deux fois plus de buts (8 contre 4), récolté cinq points de plus (13 contre 8) et maintenu un différentiel plus intéressant (15 contre -13) sur la route jusqu’ici cette saison, ses statistiques personnelles confirment des récoltes offensives équivalentes, peu importe qu’il évolue à domicile ou à l’étranger.

 

Après avoir qualifié son jeune centre de « joueur au talent spécial dans les deux sens de la patinoire », Josh Anderson a indiqué que Suzuki, Caufield et lui devaient simplement modeler leur jeu sur la route sur celui qu’ils maintiennent au Centre Bell.

 

« C’est clair qu’il est plus difficile de le faire sur la route, mais nous jouons du gros hockey en ce moment. On joue de la bonne façon. Il faut donc être conscient du défi qui nous attend lors de ces matchs sur la route et se dresser devant eux. L’important à mes yeux est de connaître un bon début de partie. Cela permet de calmer la foule en plus de nous donner confiance », a indiqué le vétéran ailier droit.

 

St-Louis un bon conseiller

 

Nick Suzuki et Cole Caufield pourront aussi compter sur l’expérience de Martin St-Louis pour relever les défis qui les attendent sur la route. Sur son expérience comme joueur bien plus que celle comme entraîneur-chef alors que St-Louis devra apprendre à jouer au chat et à la souris avec ses adversaires qui bénéficieront du dernier changement.

 

« Comme joueur, j’aimais le challenge d’affronter les meilleurs joueurs défensifs de l’autre côté. À mes yeux, les succès sur la route sont d’abord et avant tout une question de préparation. Tu dois prendre l’angle que ça va être plus difficile qu’à la maison parce que ton coach n’a pas le dernier changement. L’important c’est de ne pas se dégonfler avant que ça commence », a indiqué St-Louis qui apprendra à connaître ses joueurs lors du voyage dans l’Ouest canadien.

 

« Ça ne fait pas encore trois semaines que je suis ici. On n’a disputé que deux matchs sur la route. Je ne sais pas encore comment les gars se comportent sur la route. Comme je dis souvent, je n’ai pas toutes les réponses, mais donnez-moi le temps et je vais les trouver », que St-Louis a indiqué.

 

Si l’ancien joueur aimait les défis qui se dressaient sur la route, le nouveau coach est conscient qu’il devra apprendre à jongler avec ses trios pour les aider sur la route.

 

« Les dégagements refusés à l’autre équipe me donneront l’occasion de faire des changements et de donner la chance au premier trio d’aller en zone ennemie contre des joueurs plus fatigués. Là aussi je devrai apprendre. Je devrai trouver les réponses et je vais les trouver. »

 

Le Canadien croise les Jets à 20 h ce soir sur RDS.