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Normalement, lorsqu’un joueur du Canadien qui n’a pas marqué ou pas même récolté le moindre point obtient la première étoile du match, c’est parce qu’il s’appelle Carey Price, Antti Niemi ou qu’il porte le nom de l’un ou l’autres des autres adjoints qui ont défilé devant la cage du Tricolore depuis quelques années.

 

Joel Armia a brisé cette tradition jeudi.

 

Le Finlandais qui s’est trop souvent contenté d’être simplement lourdaud lors de ses 25 premiers matchs avec le Canadien a disputé jeudi un gros match. Une très grosse partie. Il ne s’est pas contenté d’être imposant physiquement, il s’est imposé.

 

Il a gagné des batailles et des courses pour récupérer des rondelles libres, il a remporté des batailles devant le filet adverse et surtout le long des rampes où il n’a été rien de moins qu’impressionnant. En fin de rencontre, alors que les Coyotes mettaient de la pression pour niveler les chances, Armia a écoulé une bonne trentaine de secondes en fond de territoire ennemi alors qu’il s’est assuré de bien protéger la rondelle que deux, voire trois adversaires tentaient de lui ravir. Le temps de cette séquence, il a fait revivre les belles années d’Yvon Lambert qui était maître dans l’art de contrôler la rondelle le long des bandes. Mes excuses aux plus jeunes qui doivent se tourner vers leurs parents ou grands-parents pour saisir la portée de la référence historique...

 

Armia n’a pas marqué en dépit ses trois tirs qui ont atteint la cible sur les cinq décochés. Il n’a pas récolté de passe non plus. Mais c’est son dynamisme qui a permis au Canadien de sortir de sa torpeur du début de rencontre. C’est lui aussi qui a donné le ton en attaque massive alors que le Canadien a finalement marqué un but en avantage numérique.

 

« Il a été de loin notre meilleur attaquant ce soir », a d’ailleurs convenu l’entraîneur-chef Claude Julien après la victoire de 2-1 de son équipe aux dépens des Coyotes de l’Arizona.

 

Une victoire qui, ajoutée aux quatre obtenues lors des cinq dernières parties, permet aux joueurs du Tricolore de partir en congé la tête haute et le torse bombé. Un congé qu’ils amorcent au troisième rang de la division atlantique; un point seulement derrière les Maple Leafs de Toronto et deux devant les Bruins de Boston. Des rivaux de division qui ont deux matchs en mains, c’est un fait, mais que le Canadien oblige à gagner en enfilant les victoires comme il l’a fait depuis le début du mois de décembre (17-9-0).

 

Œil vif = contestation gagnée

 

Si Joel Armia a obtenu une première étoile peu orthodoxe, bien que pleinement méritée, Mario Leblanc et Éric Gravel méritent eux aussi une étoile pour le rôle crucial qu’ils ont joué dans la victoire.

 

Les noms de ces deux « joueurs » ne vous disent rien ou pas grand-chose? C’est normal. Parce qu’ils jouent dans l’ombre. Ils jouent sous les gradins et non sur la patinoire.

 

Bien campés dans leur bureau devant les ordinateurs qui enregistrent les matchs du Canadien sur tous les angles possibles afin de mieux les comprendre, les analyser, les disséquer, Mario Leblanc et Éric Gravel ont relevé le hors-jeu qui a mené au deuxième but des Coyotes. Un hors-jeu très serré que les juges de lignes n’ont pas été en mesure de constater à la vitesse normale du jeu.

Merci à l'équipe vidéo!

 

Comme ils le font chaque fois qu’ils ont un doute, Leblanc et Gravel ont vite revisé l’entrée de zone des Coyotes pour constater que la rondelle avait quitté la zone du Canadien avant d’y revenir après l’entrée en territoire ennemi des patins d’un joueur des Coyotes.

 

Pendant qu’Alex Galchenyuk célébrait le but qui nivelait les chances 2-2 en fin de troisième, le but qui lui permettait de célébrer de belle façon son retour à Montréal, Leblanc et Gravel contactaient Dominique Ducharme pour lui souligner que le but n’était pas bon.

 

« Dès qu’on m’a informé, j’ai regardé la bande vidéo qu’ils m’ont soumise parce qu’avant de faire une telle contestation, je voulais d’abord être convaincu moi-même », a lancé Claude Julien.

 

Avec raison.

 

Car si un entraîneur-chef perd simplement son temps d’arrêt lorsqu’il conteste un but prétextant une obstruction sur son gardien de but, il écope une pénalité mineure dans le cas d’une contestation erronée en matière de hors-jeu.

 

Les Coyotes qui ont marqué et nivelé les chances tout juste à la sortie du cachot de Joel Armia auraient donc obtenu une deuxième attaque massive consécutive si la reprise n’avait pas été concluante.

 

« La reprise était claire. On voyait clairement du blanc entre la rondelle et la ligne bleue. J’avais même gelé l’image pour être prêt à la montrer aux arbitres si la décision n’avait pas été de notre bord », a ajouté Claude Julien en concluant, avec raison que ce fait saillant représentait le jeu du match, car il avait grandement contribué à concrétiser la victoire de son équipe.

 

Enfin un but en attaque à cinq

 

En plus de Joel Armia et de la vigilance des deux responsables du vidéo, l’attaque à cinq s’est enfin élevée au rang de bonne étoile du Tricolore jeudi.

 

Vous direz qu’il n’était pas trop tôt. C’est vrai. Mais dans un match serré comme celui opposant le Canadien aux Coyotes, ce but en attaque massive a joué un rôle très important.

ContentId(3.1305938):Canadiens : Jonathan Drouin capitalise enfin en AN (LNH)
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Car bien qu’ils en étaient à un troisième match en quatre soirs, ce sont les Coyotes qui ont le mieux entrepris la rencontre. De fait, on pourrait même avancer que les Coyotes ont mieux joué dans l’ensemble que le Canadien qui s’est rendu coupable de nombreux revirements, mauvaises passes et sorties de zone boiteuses.

 

Mais l’attaque à cinq, pour une rare fois, a fait pencher la balance du côté bleu-blanc-rouge.

 

« Nous comptons sur une arme redoutable avec le tir de Shea Weber. L’important est donc de converger au but pour maximiser nos chances de profiter du tir de Shea sur un retour, en faisant dévier la rondelle ou simplement en nuisant au travail du gardien. Dans le fond, nous sommes revenus à une façon bien simple de jouer au hockey. Et c’est sans doute la meilleure », a admis candidement Brendan Gallagher en ajoutant cette grande pensée philosophique que je vous transmets en anglais : «keep it simple, stupid!»

 

Croisé de l’autre côté du vestiaire, j’ai demandé au capitaine Shea Weber s’il tentait toujours d’atteindre la cible sur ses tirs frappés ou s’il lui arrivait parfois de volontairement rater le filet pour offrir la rondelle à un coéquipier par le biais du rebond accordé par la bande.

 

« Ça dépend des situations. Ma première et principale priorité est d’éviter le joueur qui fonce sur moi pour bloquer mon tir. Je tiens absolument à éviter ce joueur. Après, j’ai moins de contrôle sur ce qui arrive. Pour éviter ce premier joueur, je dois souvent glisser d’un côté ou de l’autre. Si je vois que je n’ai aucune chance d’atteindre la cible, il peut arriver que je rate volontairement le but. En fait, je prends ce que l’autre club m’offre », m’a indiqué Weber.

 

Sur le but en attaque massive marqué par Jonathan Drouin au premier tiers jeudi, Weber a raté le filet. Et ce n’était pas volontaire. « La rondelle a dévié sur le bâton de Panik (Richard) mais comme il y avait beaucoup de vélocité sur le tir, la rondelle a maintenu sa course et a pu revenir devant le filet », a commenté Weber qui n’a pas obtenu de passe sur le but puisque Tomas Tatar a hérité de la rondelle après une bataille avec un joueur des Coyotes qui l’avait interceptée.

 

Début d’un temps nouveau?

 

Avec un but en deux attaques massives jeudi, le Canadien a maintenant 21 filets en 161 occasions. Ça ne donne qu’une efficacité de 13,04 %, mais bon, puisque c’était le premier du Tricolore en trois matchs, le deuxième en six rencontres et le troisième seulement en 12 parties, Claude Julien et ses hommes ne bouderont pas leur plaisir. Surtout qu’ils ont trimé dur à l’entraînement pour secouer leur torpeur.

 

Le Canadien a connu trois séquences potables en attaques massives cette saison. Une de cinq matchs de suite avec au moins un but (six buts en 23 occasions) en début de calendrier, une autre de cinq matchs en sept avec au moins un but (cinq buts en 21 occasions) à la fin du mois de novembre et une autre de quatre parties en cinq avec un but en attaque à cinq (quatre en 15 occasions) à la fin du mois de décembre.

 

À noter que le Canadien n’a marqué plus d’un but en attaque massive qu’une seule fois cette saison. Il l’a fait le 23 octobre, au Centre Bell, alors que l’attaque massive avait donné deux buts dans une victoire de 3-2 aux dépens des Flames de Calgary.

 

En bref

 

  • Carey Price et son visà-vis Calvin Pickard ont disputé des matchs solides jeudi. Fort d’une soirée de 30 arrêts, Price a obtenu la deuxième étoile de la rencontre. Bien que moins occupé que le gardien du Canadien, Calvin Pickard a réalisé de très gros arrêts sur les 22 qu’il a effectués. Il a gardé son équipe dans le match en se dressant devant le Canadien lors de ses meilleures séquences offensives. À mes yeux, il aurait pleinement mérité une étoile lui aussi...

 

  • Utilisé au sein d’un trio piloté par Jesperi Kotkaniemi et complété par Joel Armia – il a aussi obtenu 52 secondes d’utilisation en attaque à cinq – Charles Hudon a disputé un bon match de hockey. Il a décoché neuf tirs en direction du filet – Claude Julien avait justement réclamé plus de tirs de sa part – dont trois ont atteint la cible. Il a affiché beaucoup de combativité en plus de se faire complice du but gagnant. Un but marqué par Mike Reilly sur un tir de la pointe après que Hudon eut gardé la rondelle en zone ennemie et que Jeff Petry eut effectué une passe parfaite à son coéquipier défenseur. Estce que ce sera suffisant pour garder Hudon au sein de l’alignement? La réponse viendra après le congé seulement lorsque Paul Byron reviendra de sa suspension de trois matchs et qu’Andrew Shaw reviendra de sa blessure...

 

  • Alex Galchenyuk s’est fait retirer – avec raison – le but qu’il a marqué en fin de troisième, mais il pourra toujours gardé en mémoire l’hommage que le Canadien lui a rendu par le biais d’une bande vidéo projetée à l’écran géant lors de la première pause publicitaire au premier tiers. Choix de première ronde du Canadien (troisième sélection) en 2012, Galchenyuk a visiblement apprécié l’hommage et la réaction positive de la foule qui l’a ovationné et qu’il a ensuite saluée de la main en se levant au banc des Coyotes...

 

  • Bien que Joel Armia ait obtenu la première étoile, c’est Tomas Tatar qui, à titre de deuxième étoile, a accordé au collègue Marc Denis l’entrevue d’aprèsmatch sur la patinoire. Pourquoi? Simplement parce que l’anglais du joueur finlandais est un brin trop approximatif pour accorder ce genre d’entrevue à chaud devant 15 000 partisans qui seraient sans doute demeurés sur leur soif d’informations...

 

  • Le Canadien est en congé jusqu’au 2 février alors qu’il recevra les Devils du New Jersey et les Oilers d’Edmonton le lendemain dans le cadre du week-end du Super Bowl...

 

 

 

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