Quand je donne des conférences, je parle souvent de la façon pour les gens d’aller plus loin et d’atteindre leurs buts. C’est aussi le cas lorsque je travaille auprès de jeunes hockeyeurs qui ont de vastes ambitions d’avenir dans ce sport.

 

Dans les deux cas, j’explique qu’il faut d’abord identifier l’objectif. Pour les jeunes, ce sera naturellement d’accéder à la Ligue nationale, qui est, comme on le sait, réservée aux meilleurs des meilleurs. Pour d’autres, ce peut être une promotion dans leur emploi, l’obtention d’un nouveau contrat, développer de nouveaux marchés ou acquérir quelque chose qu’on souhaite vraiment. En fait, le but varie autant qu’il y a de gens, mais il doit être clair dans l’esprit avant de commencer toute démarche.

 

L’autre conseil que je leur donne m’a été inspiré par Jim Collins dans son livre « Good to Great », publié en 2016. Il y dépeint des entreprises qui ont réussi leur transformation pour passer de « bonnes » à « excellentes », alors que d’autres ont échoué. En transposant l’expérience de Collins au niveau des personnes, cela se traduirait par : « il faut travailler sur ses forces ».

Il est important de travailler sur ses faiblesses pour qu’elles n’empirent pas et, idéalement, qu’on les corrige. Mais l’essentiel c’est de travailler sur ses forces et de les améliorer encore. Pour reprendre l’exemple d’un jeune joueur de hockey, s’il me dit que sa principale qualité c’est sa vitesse, je lui dirai de continuer à travailler là-dessus et d’aller encore plus vite, parce que c’est cela qui le distingue des autres. C’est ça qui lui ouvrira les portes.

 

Ce que j’ai vu hier dans la victoire du CH sur Tampa Bay, c’est justement cette exploitation des forces du club. Or, quelles sont-elles ces forces?

 

D’abord leur gardien. Carey Price représente une forteresse qu’il est extrêmement difficile de franchir. Les joueurs adverses s’y heurtent régulièrement. Ça laisse un doute dans leur esprit quand ils se retrouvent seuls devant lui. Ils hésitent pendant cette fraction de seconde qui permet à Price de se positionner et faire l’arrêt.

 

L’autre grande force du club réside dans sa vitesse. Quand les joueurs l’exploitent à fond, ils sont très difficiles à contenir. Ils parviennent près du filet adverse et à force d’y frapper, ils réussissent à compter. À ce chapitre, je souligne que le retour de Byron devient un élément qui concrétise cette qualité qu’est la vitesse du club.

 

Une autre des habiletés du CH lui vient de la hargne des joueurs. Ce mot se définit par de l’agressivité, bien sûr, mais aussi par une énorme dose d’intensité et d’efforts. Or, quand les joueurs ont cette attitude, il est difficile de les mettre à genoux. Mardi, le premier but du Ligntning vient d’une rondelle déviée dans son propre but par Domi. Sachant que vous affrontez la meilleure équipe du circuit, sachant que vous êtes dos au mur, sachant aussi que vous avez souvent de la difficulté à revenir de l’arrière, les joueurs auraient pu baisser les épaules et se résigner. Mais ce but a eu l’effet inverse. Les Gallagher, Danault, Tatar ou Lehkonen se sont levés.

 

Donc, le CH a travaillé hier en mettant de l’avant ses grandes forces. C’est comme ça qu’il a gagné. Bien entendu, certains diront que Tampa Bay avait joué la veille et n’alignait pas sa meilleure équipe. C’est possible! Mais profiter de tous les éléments qu’on vous donne, voilà qui fait aussi partie d’un club qui a du caractère.

 

Rien n’est encore joué, mais rien n’est encore perdu. Le CH a gagné ses deux dernières parties et a rempli le mandat qu’il s’était donné jusqu’à maintenant. Il reste deux matchs et l’espoir est encore bien présent.

 

Le festival du bris d'égalité