Le Canadien s'incline 4-3 en prolongation
Canadiens mercredi, 12 mai 2021. 16:10 mercredi, 12 mai 2021. 20:26
MONTRÉAL – Le Canadien a conclu sa saison avec une défaite de 4-3 en prolongation face aux Oilers d’Edmonton mercredi soir au Centre Bell. Voici nos observations.
Un revers honorable
Honnêtement, on s’attendait à ce que ça soit laid.
Vu l’absence totale d’enjeu pour son équipe, déjà assurée du quatrième rang au classement de la division Nord, l’entraîneur-chef Dominique Ducharme avait décidé de donner congé à quelques vétérans amochés. Les noms de Tyler Toffoli, Josh Anderson et Eric Staal s'étaient donc ajoutés à ceux de Brendan Gallagher et Phillip Danault sur la liste des attaquants indisponibles. En défense, le répit offert à Jeff Petry et Joel Edmundson combiné à l’absence de Shea Weber donnait une brigade qui donnait froid dans le dos avec une première paire formée de Brett Kulak et Ben Chiarot. De la passerelle, on a cru entendre Connor McDavid se lécher les babines en consultant le feuille de match avant la période d’échauffement. Chez les Oilers, le plus gros morceau dont on avait décidé de se priver était Kailer Yamamoto.
Mais de carnage il n’y a point eu. Au contraire! Les Oilers ont été limités à 21 tirs au but en temps réglementaire. Le premier qui a déjoué Cayden Primeau a dévié sur un coéquipier. Les deux suivants sont survenus alors que Montréal se défendait à court d’un homme. Le Canadien a dominé la troisième période, au cours de laquelle il est parvenu à créer l’égalité. Ce point qui résulte de sa défaite en temps supplémentaire, il ne l’a pas volé.
On ne sait pas trop ce que ça veut dire pour la suite. Bien peu de choses, sans doute. Mais à défaut d’être entrés en séries par la grande porte, les joueurs du Canadien pourront y entrer la tête haute.
Suzuki-Caufield : expérience concluante
L’expérience la plus intéressante découlant de ce remaniement des effectifs a été le jumelage de Nick Suzuki et Cole Caufield, qui se sont retrouvés sur un même trio complété par Joel Armia. Et Dieu qu’elle fut concluante.
Les deux jeunots ont chacun marqué un but en première période. Caufield a intercepté une mauvaise tentative de passe du défenseur Tyson Barrie dans le cercle des mises en jeu et a rapidement trouvé l’ouverture entre les jambières du gardien Mike Smith. Suzuki a marqué sur une descente à 2-contre-2 en désavantage numérique avec un tir précis sous la mitaine de Smith.
Fréquemment confronté au trio de Leon Draisaitl, Ryan Nugent-Hopkins et Kyle Turris, celui de Suzuki a dominé des grands pans de la deuxième période. Caufield et son joueur de centre ont gardé leur plus belle séquence pour le dernier vingt, le petit ailier se transformant en passeur pour offrir à Suzuki son 15e but de la saison sur un plateau d’argent. Caufield a terminé la rencontre avec huit tirs vers le filet, dont cinq cadrés. Suzuki en a quant à lui dirigé quatre sur la cible.
Et pour ce qui est de leur présence sur la glace sur le but décisif de Dominik Kahun dès les premières secondes de la prolongation, on préfère voir là une belle preuve de confiance de la part de Ducharme envers ses deux jeunes vedettes.
Quand Evans se prend pour Danault
Le seul trio qui est demeuré inchangé est celui composé de Jake Evans, Artturi Lehkonen et Paul Byron. Les trois comparses avaient fait un tabac dans la défaite de lundi et sans être aussi productifs – restons réalistes, quand même – ils ont une fois de plus été d’une grande efficacité.
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Evans a été en action pendant près de huit minutes à 5-contre-5 contre Connor McDavid et six autres contre Draisaitl. Malgré l’inégalité apparente des duels, le Canadien a décoché plus de tirs (9) qu’il n’en a concédé (7) lorsqu’Evans était sur la glace. Le jeune pivot a aussi remporté 75 % de ses mises en jeu contre McDavid (6-en-8) et 60 % de celles qu’il a prises contre Draisaitl (3-en-5).
Byron a suivi McDavid comme son ombre. Ça lui a valu quelques taloches dans les angles morts des officiels, mais le jeu en a valu la chandelle. McDavid n’a obtenu que deux tirs au but et n’a pas été un facteur à forces égales.
Quant à Lehkonen, on s’est dit que le naturel était revenu au galop lorsqu’on l’a vu gaspiller quelques occasions en or à l’orée du but adverse. Mais le petit Finlandais a été fidèle à lui-même dans ses missions défensives.
Les débuts d’Ylönen
N’est pas Ryan Poehling qui veut! Jesse Ylönen n’a pas réussi de tour du chapeau à son premier match dans la LNH mais, blague à part, la recrue de 21 ans n’a pas à rougir de sa performance après avoir vécu son baptême des grandes ligues.
Portant le numéro 56 aux côtés d’Alex Belzile et Michael Frolik, le plus récent gradué de l’Académie Joël Bouchard – aussi appelée le Rocket de Laval – a semblé gagné en confiance à mesure que le match progressait. Il y a eu les inévitables longues présences embouteillées en zone défensive, mais il y a aussi eu quelques bons flashes à l’autre extrémité. Ducharme a même eu la belle idée de lui donner une présence en avantage numérique, sur unité avec Belzile et Xavier Ouellet, en troisième période.
Ylönen a encore besoin de polissage, mais il possède la vitesse et les instincts pour faire sa place dans la LNH.
Tyler Toffoli : un bilan
En étant laissé de côté pour ce dernier match de la saison, Toffoli a dû faire son deuil du plateau des 30 buts dont il s’était dangereusement approché au cours des trois dernières semaines.
Toffoli termine sa première saison à Montréal avec 28 buts en 52 parties, un rythme de production (0,54 but/match) qui le place en très bonne compagnie dans l’histoire moderne du Canadien. Depuis la première expansion de la Ligue nationale en 1967, seulement huit autres joueurs du Tricolore ont rempli le filet adverse avec autant sinon plus de régularité tout en ayant joué un minimum de 40 parties. Guy Lafleur l’a fait à six reprises, Yvan Cournoyer et Steve Shutt cinq fois chacun. Stéphane Richer (2), Frank Mahovlich, Pierre Larouche, Mats Naslund et Mark Napier sont les autres membres du club.
Pour aider les plus jeunes à mettre tout ça en perspective, Max Pacioretty avait produit à un rythme de 0,53 but par match lors de sa saison de 39 buts en 73 matchs lors de la saison 2013-2014, sa plus productive avec le CH.
Toffoli a inscrit un point dans dix de ses douze derniers matchs en saison régulière et comme il n’est historiquement pas du genre à se défiler en séries éliminatoires – 25 points en 54 matchs en carrière – il est raisonnable de s’attendre à ce qu’il ait encore quelques buts dans les gants ce printemps.