Les quatre vérités d'Alex Galchenyuk et Nathan Beaulieu
Canadiens lundi, 24 avr. 2017. 18:36 vendredi, 15 nov. 2024. 07:41Cliquez ici pour voir le bilan de tous les joueurs
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BROSSARD – Plus question d’embellir une situation d’une incongruité flagrante ou de se lancer dans une défense aveugle de jeunes qui ne répondent pas aux attentes. C’est plutôt un portrait brutalement lucide qu’ont dressé Marc Bergevin et Claude Julien de la réalité d’Alex Galchenyuk et Nathan Beaulieu lundi lors de leur bilan de fin de saison.
Pour ceux qui ne l’avaient toujours pas compris, le directeur général et l’entraîneur du Canadien ont tour à tour admis que Galchenyuk n’était toujours pas prêt à assumer les responsabilités inhérentes au poste de joueur de centre numéro un qu’on souhaite lui confier depuis son arrivée dans la Ligue nationale il y a maintenant cinq ans.
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« Au moment où on se parle, pour l’avenir à court terme d’Alex, la meilleure place pour lui c’est à l’aile », a mis au clair Bergevin.
À 6 pieds 2 pouces, avec des mains en or et un flair certain pour trouver le fond du filet, Galchenyuk règlerait un urgent problème qui pèse sur les épaules de ses patrons s’il était en mesure de s’imposer comme pivot du premier trio. Mais trop de subtilités au sujet de la position lui échappent encore pour qu’on puisse lui confier pareille responsabilité.
Après des années de va-et-vient et d’entêtement à vouloir se convaincre du contraire, c’est le constat qui est ressorti du point de presse des dirigeants du CH lundi.
« Avec la position de gardien de but, celle de joueur de centre est la plus importante et la plus difficile, a dit Bergevin. Au niveau de la Ligue nationale, les bonnes équipes vont trouver le moyen de t’exposer [si tu ne peux t’en acquitter] et ça peut nuire à l’équipe. »
C’est pourquoi, explique le DG, Galchenyuk a passé les séries éliminatoires sur le flanc des troisième et quatrième trios plutôt qu’au centre du premier, où il semblait s’être installé pour de bon au courant de la saison régulière.
« Idéalement, on aimerait le voir jouer au centre, mais je pense qu’il réalise la même chose que nous, a expliqué Julien avant de défendre sa décision. Un joueur de centre doit être bon dans les deux sens du jeu et être responsable. En ce moment, Alex a du travail à faire pour atteindre cette étape de sa carrière. Il n’est pas prêt à être un premier centre. »
Même s’il n’est âgé que de 23 ans, Galchenyuk en est à sa cinquième saison dans la LNH. S’il n’a peut-être pas tous les torts, certains seraient tentés de remettre en question sa capacité d’apprentissage et de douter de ses chances de saisir, un jour, le message. S’il n’a pas été capable, après plus de 360 matchs parmi l’élite, de mettre en application les nuances d’une position, quelles sont les chances qu’il n’y arrive jamais?
« On pourrait dire la même chose d’un alcoolique ou de quelqu’un qui tente d’arrêter de fumer, a imagé Bergevin. Tant que tu ne réalises pas que tu as un problème, tu ne peux pas le régler. On a eu une bonne discussion avec Alex ce matin. Il est conscient des déficiences dans son jeu et il est prêt à travailler. Il travaillait avant, mais je crois que cette année lui a vraiment ouvert les yeux. On espère qu’il a pris un pas de recul cette saison pour en prendre deux vers l’avant l’an prochain. »
C’est donc un retour à la case départ pour Galchenyuk, qui tentera de réussir sous les conseils d’un nouvel entraîneur où il a échoué à assimiler ceux de Michel Therrien.
« Je ne lui demande pas de devenir un centre défensif. Je lui demande d’être un bon centre dans les deux sens de la patinoire, parce que c’est important, nuance Julien. On veut qu’il améliore son jeu sans la rondelle et on ne veut pas brûler d’étape avec lui. C’est avec la qualité de son jeu qu’il pourra nous aider à prendre une décision. »
Minuit moins une pour Beaulieu
Au même titre que Galchenyuk, Beaulieu pourrait devenir joueur autonome avec compensation le 1er juillet. Avec le repêchage d’expansion qui servira d’ici là de principal pourvoyeur de talent aux Golden Knights de Vegas, l’avenir de cet autre ancien choix de première ronde n’a jamais semblé si incertain à Montréal.
Le défenseur de 24 ans a reçu une gifle au visage en étant écarté de la formation pour le match sans lendemain que le Canadien a perdu à New York samedi soir. Bergevin a confirmé qu’il y avait dans cette décision un message fort à l’endroit du jeune homme.
« Il a beaucoup de potentiel, mais à la fin de la journée, un joueur doit prendre ses responsabilités. Je ne suis pas prêt à pointer du doigt Claude Julien, Jean-Jacques Daigneault, Rob Ramage ou Martin Lapointe... Un joueur doit savoir se prendre en main et se demander où il est rendu dans sa carrière. Est-ce que c’est quelque chose de mental? Comment est-ce que je peux jouer six bonnes parties et ensuite avoir de la misère pendant les douze suivantes? »
« Comme le dit l’expression, Nathan est arrivé à la croisée des chemins et c’est à lui de décider de sa valeur, a conclu Bergevin sans mettre de gants blancs. Est-ce qu’on a lancé la serviette avec lui? Pas du tout. Mais il commence à se faire tard. »