BOCA RATON - Confirmer les retours de Claude Julien à la barre de l’équipe, de Carey Price comme pierre d’assise du club et de Shea Weber dans son rôle de capitaine et de pilier à la ligne bleue, c’est bien beau.

 

Marc Bergevin devra toutefois faire davantage pour maximiser les chances du Canadien d’éviter une quatrième exclusion consécutive des séries la saison prochaine.

 

Le directeur général le reconnaît d’emblée. Et s’il est demeuré fidèle à son plan à la date limite des transactions alors qu’il a simplement monnayé les joueurs qui frappaient à la porte de l’autonomie complète, Marc Bergevin convient que des transactions sont à prévoir.

 

« Il est hors de question de montrer mon jeu et de contribuer à lancer des rumeurs, mais il est évident qu’une fois la saison terminée nous devrons nous asseoir et regarder les moyens qui s’offrent à nous pour améliorer l’équipe. Le premier juillet est une date dangereuse parce que c’est la journée au cours de laquelle les clubs commettent le plus d’erreurs au cours de l’année, mais c’est une avenue qu’on regardera », a indiqué Bergevin qui a même rouvert la porte à la possibilité qu’il puisse présenter des offres hostiles à certains joueurs autonomes avec compensation en dépit la tentative qui a avorté l’été dernier alors que Sebastian Aho est demeuré avec les Hurricanes en Caroline.

 

C’est donc par le biais de transactions que le Canadien aura le plus de chances, l’été prochain, de changer de visage ou à tout le moins de colmater quelques brèches. Surtout à la ligne bleue.

 

De fait, Marc Bervegin a parlé de transactions « positionnelles » lorsqu’il a été questionné sur les changements potentiels qu’il pourrait apporter.

 

Max Domi

 

Bien qu’il n’ait pas encore amorcé de discussions avec le clan Max Domi, Marc Bergevin assure ne pas être préoccupé par des négociations que certains envisagent difficiles.

 

« Je n’ai pas entrepris de négociations avec Max et son agent (Pat Brisson) et je n’ai pas l’intention de les amorcer avant la fin de la saison. Max a eu une très bonne saison l’an dernier. Il a eu des hauts et des bas cette année. En ce moment, il joue du très bon hockey pour nous. On va s’asseoir à la fin de l’année pour déterminer quelle est la meilleure solution pour Max et pour l’équipe. Un contrat à long terme? Un contrat plus court? Je ne sais pas encore. Mais nous déposerons une offre de qualification et les négociations suivront ensuite », a indiqué Bergevin.

 

Après sa saison de 28 buts et 72 points de l’an dernier, Domi affiche 17 buts et 44 points cette année. Il tentera de ce soir de prolonger à six sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point (4 buts, 3 passes). Domi a d’ailleurs fonctionné par bourrées cette année avec des séquences de neuf (6 buts, 12 points) et de sept (2 buts, huit points) matchs consécutifs avec au moins un point récolté.

 

Joueur autonome avec compensations, Domi sera aussi admissible à l’arbitrage l’été prochain si lui et le Canadien n’arrivent pas à s’entendre. Marc Bergevin s’est assuré de préciser qu’il y avait bien des mois devant lui pour s’entendre sans les services d’un arbitre. Et si les deux parties doivent se rendre jusque-là, le directeur général a souligné qu’il préférerait alors que ce soit Domi et non le Canadien qui réclame l’arbitrage.

 

Kotkaniemi : rétrogradation bénéfique

 

Pendant que le Canadien s’accroche à d’infimes chances d’accéder aux séries, Jesperi Kotkaniemi continue sa progression à Laval où il a été cédé à la fin du mois de janvier. Une rétrogradation bénéfique assure Bergevin en parlant de son premier choix qui affichait alors six buts et huit points en 36 rencontres avec le grand club.

 

« KK joue mieux. Il doit encore apprendre à mieux gérer la rondelle, à être plus fort dans ses batailles à un contre un et à minimiser les revirements qu’il commet. C’est normal qu’un joueur de talent coure plus de risques avec la rondelle. Il doit apprendre à maximiser ses chances en les prenant à de meilleurs moments. C’est tout ça que KK apprend à Laval. Et ce sera bénéfique pour lui et pour l’équipe », a indiqué le DG du Tricolore.

 

À moins que le Canadien ne soit une fois encore frappé par des blessures, Kotkaniemi terminera la saison à Laval. Tout comme Cale Fleury qui avait pourtant amorcé la saison en force avec le Canadien.

 

« Plus la saison avance plus c’est difficile pour les jeunes. Pour les nôtres comme pour ceux des autres équipes. Quand nous avons réalisé que nos jeunes n’apprenaient plus, qu’ils étaient gardés hors de l’alignement et que l’équipe gagnait quand même ce qui prolongeait leur retrait de la formation, il valait mieux les envoyer à Laval. Cale et KK reviendront plus fort l’an prochain et mieux préparés encore qu’ils ne l’étaient cette année. »

 

Ce qui est vrai pour Kotkaniemi et Fleury l’est aussi pour Ryan Poehling. Ce dernier pourrait toutefois revenir plus rapidement à Montréal que les deux autres.

 

« Notre plan est de garder Ryan à Laval. Tout dépendra des performances de Jake (Evans). Il joue bien depuis qu’il a pris la relève après le départ de Nate – Nate Thompson a été échangé aux Flyers de Philadelphie le 24 février – mais si Jake baisse de régime, peut-être que Ryan sera rappelé. On ne sait pas. Cela dit, il est important que nos partisans comprennent que c’est loin d’être un échec de voir nos jeunes avec le Rocket en ce moment. C’est une phase importante de leur développement et ce sera bénéfique pour eux et le club à long terme. C’est tout ce qui compte », a tranché le directeur général du Canadien.

 

« On affiche beaucoup de confiance en nos jeunes qui seront meilleurs l’an prochain. On espère bien sûr que Nick (Suzuki) puisse maintenir le rythme de cette année. Que KK soit plus fort. Que Cale et Ryan puissent jouer un rôle toute l’année. On verra. Mais ce sont ces jeunes qui nous donneront la profondeur dont on aura besoin si nous sommes à nouveau frappés par les blessures. On a été durement frappé cette année. Ce n’est pas une excuse, car tous les clubs passent par là. Le fait que nos jeunes n’aient pas été en mesure de prendre la relève nous a démontré qu’ils avaient besoin de plus de temps pour atteindre leur maturité. »

 

En bref

  • Marc Bergevin a nuancé des propos qu’il a tenus la semaine dernière selon lesquels Cole Caufield passerait assurément la saison prochaine dans les rangs universitaires américains. « La décision finale n’est pas encore prise. Et cette décision viendra de lui, car c’est à lui de décider s’il reste ou non dans la NCAA. Nous allons nous asseoir avec lui, sa famille et son agent afin d’analyser sa progression et surtout d’analyser les impacts positifs et négatifs de la décision qu’il prendra... »
     
  • Le Canadien souhaite toujours pouvoir faire signer un contrat au défenseur russe Alexander Romanov et compter sur sa présence dès la saison prochaine. Mais Marc Bergevin invite les partisans à un peu de retenue. « Alexander est un bon défenseur qui jouera avec nous et nous aidera s’il traverse dans la LNH l’an prochain. Mais les amateurs ne doivent pas s’attendre à voir un Cale Makar dès son arrivée. On espère qu’il nous donne du hockey solide, mais ce n’est pas le type de joueur susceptible d’être candidat au (trophée) Calder », a avisé le DG du Canadien...
     
  • Marc Bergevin tentera bien sûr de régler une fois pour toutes la question de l’auxiliaire la saison prochaine. Après l’expérience qui a tourné au cauchemar avec Keith Kinkaid – il a été prêté au club-école des Hurricanes à Charlotte – Charlie Lindgren entend prouver qu’il mérite enfin l’occasion d’assumer ce rôle. Mais rien n’est acquis...
     
  • Parlant de Lindgren, le Canadien comme les 31 autres formations doivent se préparer en vue de l’entrée de la 32e équipe dans deux ans. Ces clubs doivent surtout préparer le repêchage d’expansion. Afin de respecter les règles régissant ce repêchage, le Canadien et les autres formations doivent s’assurer d’avoir des patineurs et des gardiens qui auront assez d’expérience – en année de service et en matchs joués – pour être offerts à Ron Francis, le directeur général du club qui s’installera à Seattle. C’est pour cette raison qu’un gardien comme Cayden Primeau et d’autres jeunes pourraient prolonger leur apprentissage à Laval afin d’utiliser, à Montréal, des joueurs plus faciles à « sacrifier » dans le cadre du repêchage d’expansion...