BROSSARD – Le parcours éliminatoire du Canadien n’est vieux que de quatre matchs, mais la profondeur a déjà rendu de précieux services à l’organisation montréalaise.

En constatant les enjeux provoqués par les Rangers de New York, Claude Julien n’a pas tardé à modifier sa formation pour insérer Torrey Mitchell et Brandon Davidson après deux rencontres.

La contribution de Mitchell n’a pas tardé et son expérience semble plus précieuse que le physique d’Andreas Martinsen pour l’instant. Quant à la présence de Davidson, elle s’avère plus rassurante que celle de Nikita Nesterov en attendant le retour d’Alexei Emelin.

« Ça fait déjà une grosse différence. En ayant pu faire une certaine rotation avant (le début des séries), les gars n’avaient pas attendu très longtemps sans jouer », a exprimé Julien.

Pour Mitchell, c’était vraiment éprouvant d’être relégué à un rôle de spectateur au lancement de cette série. Le vétéran de 32 ans a avalé la pilule de travers, mais avec professionnalisme et il était persuadé qu’il pourrait éventuellement contribuer à sa manière.

« Je ne fais pas des choses extraordinaires, mais j’accomplis mon boulot », a réagi Mitchell qui ne voulait pas se réjouir de son but survenu dans une cause perdante.

« Mon approche est de parler avec Pacioretty »

« Évidemment, il a compté un gros but et il a de l’expérience. Il peut jouer en désavantage numérique, à l’aile ou au centre. Sa polyvalence est très importante pour nous. Quand on a commencé les séries, c’était clair pour tout le groupe qu’il fallait penser à l’équipe en premier. Les gars doivent être prêts quand on a besoin d’eux. Tout le monde a gardé une bonne attitude et espère jouer à un certain point », a détaillé Julien sur le Québécois et le reste des joueurs à sa disposition.

Si Mitchell a bien ri de sa spectaculaire visite sur le banc des Rangers lors du troisième match, il était plus que déçu de la réponse des siens dans la quatrième rencontre.

« On était à plat, ils voulaient plus que nous », rageait encore le patineur originaire de Greenfield Park plusieurs heures après ce revers de 2-1 au Madison Square Garden.

Sur un angle plus positif, il considère que sa troupe peut retrouver son aplomb en se fiant sur les réussites des matchs précédents.

« On a fait de belles choses, on veut s’en inspirer pour la suite de la série », a-t-il commenté en faisant surtout référence aux deuxième et troisième matchs de cet affrontement.

À ses côtés, Paul Byron ne s’expliquait pas plus facilement la prestation décevante de son groupe.

« On n’a pas joué notre style dans le dernier match. On sait qu’on peut jouer du meilleur hockey, on a obtenu passablement de succès au troisième match », a avoué Byron.

Au plan personnel, Byron a marqué une fois, mais il n’affiche pas la même constance que durant la saison régulière et il entend corriger le tir.

« Je pense qu’on joue du bon hockey, mais on sait qu’on peut faire mieux. On peut améliorer plusieurs choses et on travaille dans ce sens », a mentionné le numéro 41 en parlant de son trio complété par Tomas Plekanec et Brendan Gallagher.

La brigade défensive du Tricolore n’a pas connu sa meilleure sortie, mardi soir, à New York. Comme l’écrivait le collègue François Gagnon, ce n’est pas normal que Davidson soit le meilleur défenseur après Shea Weber.

Les attaquants devront leur donner un coup de main en leur offrant un meilleur support. Nathan Beaulieu a également ajouté que la conviction devra atteindre un niveau très élevé dès les premières secondes.

« Ce sera important de se nourrir de nos spectateurs et d’entamer le match en force. La recette ne va pas changer. C’est simplement à nous de mieux jouer », a raconté celui qui affiche un différentiel de -3.

Beaulieu considère que le style physique déployé par les Rangers n’a pas déjoué les plans de son équipe.  

« Ce n’est pas une grosse surprise, ce sont les séries », a-t-il répondu.

Beaulieu a été l’un de ceux à confirmer que la prochaine rencontre sera la plus importante de la série. Il ne s’agit pas d’une déclaration bien étonnante surtout que les statistiques sont éloquentes. Selon Elias Sports, le gagnant du match numéro cinq dans une série égale 2-2 se retrouve très souvent dans le camp victorieux au final (193-54 pour 78,1%).

En observant les données disponibles sur le Canadien et les Rangers, on constate que le clan montréalais affiche un meilleur rendement dans une situation comme celle qui prévaut. En effet, le Tricolore a gagné 28 séries contre 20 défaites après une égalité de 2-2. Les Rangers présentent plutôt un dossier de 15-17 dans leur histoire.

Les deux clubs ont cependant eu le dessus deux fois sur trois lors des plus récentes situations de ce genre. En 2013-2014, Montréal avait vaincu Boston tout comme il l’avait contre Pittsburgh en 2009-10. Cependant, il s’était incliné contre les Bruins en 2010-2011.