BROSSARD – Humble, déterminé et confiant, Paul Byron est devenu l’une des plus belles histoires des dernières années dans l’entourage du Canadien de Montréal. Si les contrats assortis de plusieurs millions font parfois grincer des dents l’amateur moyen, l’entente consentie à ce marchand de vitesse fait l’unanimité.

 

Pour la valeur du récit, rappelons que Byron a été récupéré au ballottage par le Tricolore en provenance des Flames de Calgary. Byron était amoché physiquement en vue de la saison 2015-2016 et l’équipe albertaine a couru le risque de le soumettre à cette procédure.

 

Mais de là à croire qu’il serait en mesure de réussir deux saisons consécutives de 20 buts et plus, il y avait toute une marge. Trois saisons plus tard, le club montréalais a récompensé Byron comme il se doit avec une prolongation de contrat de quatre années d’une valeur moyenne de 3,4 millions de dollars.  

 

Comme il fallait s’y attendre, Byron s’est pratiquement présenté à reculons devant les médias pour commenter ce pacte plus que justifié. Bien sûr, il était habité par une grande fierté, mais il voulait tout faire sauf se pavaner.

 

« Je suis tellement content, ça fait beaucoup d’années que je travaille fort pour ça. C’est un très beau feeling d’avoir cette confiance de l’organisation », a mentionné le sympathique gaucher de 29 ans.

 

Terre à terre comme pas un, Byron a tout de suite songé à sa femme et ses enfants.

 

« Ça fait un monde de différence dans ma vie pour la sécurité et la stabilité de ma famille. Je me sens chanceux et fier », a lancé celui qui se promet quand même de petites célébrations prochainement et loin d’un repas du PFK comme l’a suggéré un collègue à la blague. 

 

C’était si facile de l’imaginer repenser à ce revirement de situation avec les Flames quand il a apposé sa signature au bas de cette entente.

 

« Je n’essayais pas de trop penser au futur, mais j’ai toujours cru que j’étais un bon joueur et que je pourrais m’établir dans cette ligue. Ma situation a été difficile pendant quelques années. Je me souviens que chaque fois que je recevais un contrat, c’était à un prix inférieur que la valeur que je pensais avoir », a noté Byron à propos de cette période moins facile.  

 

« J’ai été chanceux que Bob Hartley soit l’entraîneur à Calgary parce que c’est certain que j’aurais opté pour un contrat en Europe s’il n’avait pas été là. Mon temps à Montréal est superbe et j’espère que ça continuer à être encore meilleur », a ajouté le Franco-Ontarien.

 

Byron vise juste, il a trouvé le moyen d’inscrire 96 points (53 buts et 43 aides) en 225 rencontres avec le Canadien. De plus, il s’est avéré d’une immense utilité en vertu de sa vitesse autant à égalité numérique qu’en infériorité numérique.

 

Au final, Claude Julien se fait un plaisir de parler de lui comme une inspiration.

 

« C’est un gars qui le mérite bien avec ce qu’il a fait pour le Canadien depuis son arrivée. Il possède beaucoup de qualités. Il est une inspiration pour plusieurs et il inspire souvent l’équipe par ses performances, son éthique de travail et son dévouement. Je suis très heureux pour lui. Je suis content que Marc (Bergevin) ait pu retenir ses services pour cinq autres saisons en incluant celle-ci  (la dernière de son contrat actuel). C’est un petit joueur qui patine très bien, je ne le vois pas ralentir d’aucune façon d’ici cinq ans », a vanté Julien.

 

Lorsqu’on lui refile l’information selon laquelle Julien a associé son nom au terme inspiration, Byron convient qu’il sent que ce rôle lui revient en partie et il ajoute ceci.  

 

« Il y a beaucoup de gens qui travaillent fort dans la vie. Plusieurs personnes ne pensaient pas que je deviendrais un joueur de la LNH. Quand j’ai eu une opportunité de jouer ici, je l’ai saisie. »

 

Mais le mot inspiration fait encore plus de chemin. En effet, Byron est devenu un joueur grandement apprécié et plusieurs partisans, jeunes et moins jeunes, sont charmés par son exemple.

 

« Quand j’étais plus petit, j’ai vu beaucoup de personnes qui ont été récompensées par leur travail. Ça fonctionne comme ça dans la vie. Plusieurs personnes partent de rien et finissent par très bien s’en tirer. Ça exige beaucoup de travail », a réagi Byron par rapport au fait qu’il inspire bien des partisans.

 

Quant à la pression qui accompagnera ce contrat, on peut déjà confirmer qu’il ne ralentira pas la cadence.  

 

« Je sais que des attentes viennent avec un tel contrat. Ce n’est pas juste de travailler fort, il faut contribuer aussi. Mais je suis confiant en mes capacités, je peux continuer comme lors des dernières années. Chaque année, je sens que je suis un meilleur joueur. Je travaille tellement fort durant l’été pour améliorer des choses dans mon jeu.

 

« Tout le monde pense que tu es fini à 29-30 ans et que tu es dans le déclin, mais pas moi. Je sais que si tu travailles fort, tu peux encore progresser. Je souhaite jouer encore plusieurs années », a-t-il précisé.

 

L’ancien des Olympiques de Gatineau se sent libéré d’un poids sur les épaules. Il voulait éviter les distractions d’écouler la dernière année d’un contrat. Ça peut devenir lourd quand on souhaite bien faire comme lui. Nul doute, ses coéquipiers ont aussi accueilli cette nouvelle avec enthousiasme.  

 

« C’est génial, je ne crois pas qu’il reçoit assez de mérite pour ce qu’il accomplit. Avoir ce niveau d’habiletés en pouvant jouer à cette vitesse, c’est juste killer. C’est toujours difficile de jouer contre lui. S’il prend une enjambée d’avance, personne ne peut le rattraper. Les gars comme lui ne sont pas assez appréciés », a conclu Karl Alzner.