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MONTRÉAL - De tous les avantages qui me poussaient à favoriser les Golden Knights à l’aube de la série les opposant au Canadien, la supériorité de leurs défenseurs trônait tout en haut de la liste.

 

Menés par Alex Pietrangelo, les arrières des Knights en ont fait la preuve par 100 lors du premier match.

 

Ils ont marqué trois des quatre buts dans une victoire convaincante de 4-1 qui leur permet de prendre les devants 1-0 dans la série qui se poursuivra mercredi.

 

Ils ont récolté six des 12 points obtenus sur ces quatre buts.

 

Ils ont décoché 33 des 62 tirs dirigés vers la cage du Canadien. Ils ont obtenu 18 des 30 tirs cadrés des Golden Knights.

 

Grand leader de cette brigade défensive, Alex Pietrangelo n’a pas marqué. Il n’a pas même obtenu de point. Il a toutefois été au centre de l’action dans plusieurs des 28 présences qu’il a effectuées. De fait, il a dominé tous ses coéquipiers défenseurs et tous ses coéquipiers tout court, avec ses 25 minutes et 26 secondes de temps d’utilisation, avec ses sept tirs cadrés, avec ses 13 tirs décochés. Oui : 13 tirs décochés!

 

Chez le Canadien, aucun défenseur n’a mis Marc-André Fleury à l’épreuve. Aucun!

 

Shea Weber (la blessure à la main le hante peut-être toujours) n’a pas même tenté un seul tir. Les cinq autres arrières en ont décoché un grand total de 9, soit quatre de moins de Pietrangelo.

 

Forte des buts de Shea Theodore, d’Alec Martinez et de Nick Holden, la brigade défensive des Knights a maintenant donné neuf buts et 37 points aux Golden Knights depuis le début des séries. Tous les défenseurs employés par l’entraineur-chef Pete Deboer affichent un différentiel collectif de plus-34.

 

Des statistiques énormes quand on les compare à celles des défenseurs du Canadien qui ont conjointement marqué un but, récolté 13 points et présentent un différentiel combiné de moins-5.

 

L’absence de Jeff Petry rend plus inégales encore les comparaisons entre les deux brigades défensives. C’est clair.

 

Mais il est important ici de rappeler que le Canadien a clairement gagné les bataillent des blessures depuis le début de séries : en première ronde, les Leafs ont perdu John Tavares lors du premier match, n’ont jamais pu compter sur un Nick Foligno en santé en plus de perdre Jake Muzzin pour le match décisif. En deuxième ronde, les Jets n’ont pu compter sur leur meilleur joueur et grand leader offensif après que Mark Scheifele se soit rué sur Jake Evans et ait écopé une suspension pleinement méritée de cinq matchs pour son assaut aux dépens du petit attaquant du Tricolore.

 

Fleury bien protégé

 

En plus de contribuer à l’attaque sur une base régulière, les défenseurs des Knights s’assurent aussi très bien protéger leur gardien Marc-André Fleury.

 

« Ce que vous avez vu ce soir, mes défenseurs le font depuis le début des séries, depuis le début de l’année », que Marc-André Fleury a lancé en guise de compliment lancé à l’endroit de ses protecteurs.

 

Cette protection était quelconque en début de rencontre alors que le Canadien a mieux amorcé la partie que ses adversaires. D’ailleurs, Fleury a réalisé quelques très bons arrêts sur les 12 réalisés au cours du seul premier tiers pour éviter que le Canadien ne prenne les devants dans un huitième match consécutif. Mais après cette première période au cours de laquelle « Flower » a tenu le fort, ses défenseurs et le reste de l’équipe l’ont très bien défendu en limitant au minimum les occasions de qualité du Canadien.

 

« C’est la marque de commerce de Marc-André depuis le début de l’année. Il nous permet de rester dans le coup lorsque nous n’avons pas nos jambes en début de rencontre. Il a été, de loin, notre meilleur joueur en première. Le Canadien aurait pu prendre les devants 1-0 ou même 2-0 en première. Avec les conséquences que l’on connaît, car cette équipe joue très bien lorsqu’elle prend les devants dans un match. Mais les arrêts de Marc-André nous ont permis d’enfiler ce premier but et cela a vraiment changé l’allure de la rencontre, car personne n’avait forcé le Canadien à revenir de l’arrière depuis un bon moment », a convenu Pete DeBoer après la partie.

 

En passant, c’était la 90e victoire en carrière de Marc-André Fleury en séries éliminatoires. Il n’est plus qu’à deux gains de Grant Fuhr et du troisième rang dans l’histoire de la LNH. Patrick Roy (151) et Martin Brodeur (113) occupent les deux premières places.

 

Price, Caufield, Danault à la hauteur...

 

Battu 4-1, le Canadien est loin d’avoir disputé un match affreux. Il a simplement été battu dans plusieurs facettes du jeu par un club qui a simplement plus de ressources.

 

Cole Caufield, sous les yeux de ses parents présents au T-Mobile Arena, a marqué son premier but en carrière en série. Un but enfilé en avantage numérique quelques secondes après qu’il eut raté une occasion en or devant une cage désertée par Marc-André Fleury.

 

Caufield a marqué sur l’un de ses six tirs cadrés de lundi. L’un des neuf qu’il a décochés. Il avait obtenu 22 tirs au fil de ses neuf premières parties.

 

Ce n’était qu’une question de temps avant que ce premier but n’arrive. Et d’autres suivront, c’est certain.

 

Autre point encourageant pour le Canadien: en dépit les quatre buts qu’il a accordés, Carey Price a été très solide devant sa cage. Il ne pouvait rien sur l’un ou l’autre des filets des Knights et s’est permis des arrêts du tonnerre sur les 26 qu’il a réalisés. Il a même ajouté Mark Stone et Jonathan Marchessault à la liste de joueurs à qui il a volé des buts depuis le début des séries.

 

Bien que le Canadien soit sorti gagnant de la guerre des mises en jeu – 32 duels gagnés sur les 57 disputés, efficacité de 56 % –, il s’est fait poivrer deux des quatre buts encaissés lundi immédiatement après des mises en jeu perdues en zone défensive.

 

Malgré ces quatre buts, Carey Price a donc été à la hauteur.

 

Tout comme le trio de Phillip Danault flanqué d’Artturi Lehkonen et Brendan Gallagher. Non seulement ce trio a mis des bâtons dans les roues du premier trio des Knights – Mark Stone s’est fait volé un but sur son seul tir de la rencontre et Max Pacioretty n’a obtenu qu’un tir lui aussi – mais ils ont généré quelques bonnes occasions à l’autre bout.

 

Brendan Gallagher s’est aussi assuré de tenter de déstabiliser Marc-André Fleury en prenant d’assaut son demi-cercle à quelques reprises au cours de la première partie. « Flower » a d’ailleurs répliqué à une ou deux occasions alors que des mêlées ont éclaté après un brin ou deux de « picossage » de la part de Gallagher.

 

« Je le connais bien. Je m’attendais à ça de sa part et je m’en attendrai lors des prochains matchs également », philosophait le gardien sorelois après la partie.

 

La profondeur des Knights en évidence

 

Si le Canadien a trouvé un moyen de contenir les meilleurs marqueurs des Knights, il s’est fait éclipser par les six défenseurs des Knights et aussi par les membres de leurs trios de soutien.

 

Le troisième trio – Mattias Janmark, Nicolas Roy, Alex Tuch – a réduit au silence de trio de KK, Paul Byron et Josh Anderson. Ce dernier a continué à distribuer des mises en échec avec cœur et énergie. Mais exception faite d’une belle poussée au terme de laquelle Marc-André Fleury a eu le dessus sur lui, Anderson a été bien calme en attaque.

 

L’implication physique est là. Elle saute aux yeux. Et elle est certainement importante.

 

Mais Anderson a été blanchi de la feuille de pointage dans un 11e match de suite en séries. Il n’a pas marqué et n’a pas récolté de passe depuis la première rencontre face aux Leafs en première ronde. Et ce n’est pas comme s’il avait terminé la saison régulière en force. Car à ses 15 dernières rencontres, Anderson s’est contenté de deux buts. Des buts enfilés au cours d’une seule et même partie face aux Oilers d’Edmonton.

 

« Nous n’avons pas un gros premier trio comme les premiers trios des Oilers d’Edmonton ou de l’Avalanche du Colorado. Nous avons besoin de la contribution de tout le monde pour gagner. Et nous l’avons obtenue tout au long de la saison. Ce soir, c’est le trio Tuch, Roy et Janmark qui a été notre trio le plus efficace », a insisté DeBoer.

 

« Après une première période au cours de laquelle on a peiné à trouver notre rythme, j’ai adoré nos deuxième et troisième périodes. Nous n’avons pratiquement rien donné au Canadien sauf en fin de match lorsqu’ils ont retiré leur gardien. Il faudra jouer comme on l’a fait dans les deux dernières périodes dès le début du prochain match », a souligné le coach des Golden Knights.

 

Bien qu’ils aient remporté une victoire somme toute facile lors du premier match contre le Canadien, les Golden Knights savent que la série est loin d’être déjà jouée.

 

Et pas seulement parce que le Canadien a effectué une remontée gagnant après qu’il eut tiré de l’arrière 1-3 en première ronde contre Toronto.

 

C’est la première fois des séries que les Knights remportent la première partie.

 

Et après avoir pris les devants 3-1 en première ronde contre le Wild, les Knights ont dû gagner la septième partie pour passer en deuxième ronde.

 

Cette deuxième ronde, ils l’ont amorcé avec pas un, mais deux revers aux mains de l’Avalanche qui les avait « défoncés » 7-1 lors de la première rencontre. Après être tombés en arrière 0-2, les Knights ont gagné les quatre matchs suivants.

 

« En série, il ne faut jamais ruminer une défaite et encore moins passer du temps à la savourer. Une fois le match terminé, tu dois immédiatement te concentrer sur le suivant. C’est ce qu’on a fait lors des deux premières et c’est ce qu’on fera encore même si on a gagné le premier match », a conclu Nick Holden.

 

Le Canadien devra utiliser la même technique. Il devra analyser ce qu’il a fait de bien et de mal afin de répéter le bon et corriger le mauvais dès le deuxième match.

 

Il devra trouver une manière de se tirer des griffes de l’échec avant des Knights et établir des stratégies qui lui permettront de prendre de la vitesse en zone neutre au lieu d’y frapper un mur comme cela est arrivé bien trop souvent dans ses transitions offensives lors du premier match.

 

Il devra surtout trouver une manière de contenir l’attaque des Knights, peu importe si elle vient des attaquants ou des défenseurs.

 

Car si l’une des vérités du hockey stipule qu’un club n’est jamais en sérieux problème en séries tant qu’il n’a pas perdu à la maison, il faut admettre que contre des Golden Knights beaucoup plus forts que les Maple Leafs et les Jets, le Canadien serait dans le trouble dans l’éventualité d’un doublé des Knights après deux rencontres disputées devant leurs partisans dans la forteresse très animée qu’est le T-Mobile Arena...