SOMMAIRE

 

MONTRÉAL - On va se le dire sans détour : le Canadien disputait un match atroce après une période.

 

De Charlie Lindgren devant son filet, à Christian Folin qui faisait la preuve par mille que c’est dans l’uniforme du Rocket et non celui du Canadien qu’il devait jouer, en passant par des attaquants qui ne généraient rien de rien, en fait rien de positif on s’entend, le Tricolore était vraiment tout croche.

 

Et il n’était pas mieux en première moitié de deuxième période non plus.

 

De fait, le Canadien jouait tellement mal qu’il transmettait sa fièvre, ses maux de cœur et ses épisodes de « va-vite », à des fans qui vomissaient – avec raison – sur lui à qui mieux mieux. C’était du moins le cas sur les médias sociaux et j’imagine que ce l’était aussi dans les salons, les restos et les bars où les amateurs regardaient le triste spectacle que le Canadien offrait et que mes collègues et amis Pierre Houde et Marc Denis tentaient du mieux qu’ils le pouvaient de décrire, d’analyser et d’expliquer.

 

Gros défi!

 

Le Canadien était tellement mal en point qu’il devait aussi être contagieux.

 

Car dès que Joel Armia a surpris Louis Domingue et un peu tout le monde en marquant le premier but du Tricolore pendant que Max Domi écoulait une pénalité mineure et que Nate Thompson s’est surpris lui-même avec une feinte du tonnerre pour ramener le Canadien à un but, ce sont les Devils qui sont tombés malades.

 

Ils ont gelé sur place.

 

Et on a alors vite compris pourquoi ils n’affichent que sept victoires à domicile cette saison. Sept! Vous allez me dire que le Canadien n’en affiche que 11 et que ce n’est pas beaucoup non plus.

 

C’est vrai.

 

Mais simonac! Même les Red Wings de Detroit qui n’ont gagné que 12 fois jusqu’ici cette année, ce qui est six gains de moins que les Devils, ont quand même trouvé le moyen de gagner huit fois devant leurs partisans. Ou ce qu’il leur reste de partisans...

 

Des erreurs : en voulez-vous en v’là!

 

Comment deux équipes peuvent avoir offert des performances aussi diamétralement opposées en première et deuxième moitiés de match?

 

Ça dépasse la grippe et les conséquences, aussi néfastes soient-elles, du virus qui affecte les joueurs des deux clubs.

 

C’est d’abord et avant tout une question de talent. Ou de manque de talent puisque c’est ce dont il est question ici.

 

En première moitié de match, le Canadien a fait ce qu’il a fait de mieux – c’est une figure de style bien sûr – cette saison : il s’est rendu coupable de gaffes atroces qui se sont traduites par des buts de l’adversaire.

 

Lindgren mal placé devant son filet et Folin battu comme un enfant d’école sur le premier but; Lehkonen qui fait la toupie au lieu de bien lire le jeu dès les premières secondes de l’attaque massive des Devils en début de période médiane; Lindgren a joué de malchance sur le troisième but alors que Jesper Bratt a complètement raté son tir, mais comment diable la défensive du Canadien a pu concéder autant de temps et d’espace aux Devils sur la séquence qui a précédé ce tir raté qui s’est transformé en but?

 

Et que dire des sept joueurs sur la patinoire en fin de rencontre alors que le Canadien tentait de protéger sa mince avance d’un but? Déjà que les Devils avaient rappelé Domingue au banc à la faveur d’un sixième attaquant, était-il vraiment nécessaire de leur offrir en plus une attaque massive pour les aider à niveler les chances?

 

Je sais. J’ironise. Peut-être trop!

 

Mais c’est comme ça que le Canadien a bousillé sa saison. Les blessures n’ont pas aidé. C’est clair. Les mauvaises sorties de Price en novembre ont fait mal elles aussi. Sauf que toutes les erreurs bêtes multipliées par les joueurs du Tricolore depuis le début de la saison, toutes ces gaffes, ces distractions, ces pertes de concentration mises les unes derrière les autres ont coûté autant de points, plus même, que les blessures aussi nombreuses et sérieuses qu’elles l’ont été.

 

Encore trop de joueurs sur la glace!

 

Le Canadien a écopé sa 11e pénalité de banc de la saison en fin de troisième période mardi. C’était sa septième pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire.

 

Plusieurs partisans qui cherchent des coupables pour expliquer les cafouillages en cascade qui chasseront leurs favoris des séries pour une troisième année de suite et une quatrième fois en cinq saisons, pointeront du doigt Claude Julien pour ces pénalités de banc.

 

Les coachs, pas juste Julien, ont le dos large. Ils sont habitués d’encaisser des critiques, mais dans le cas de la pénalité écopée en fin de match mardi – comme la très grande majorité des autres pénalités pour avoir eu trop de joueurs sur la glace – il est clair, et les reprises le démontrent très bien, que les joueurs qui devaient entrer au banc changent d’idée à la dernière seconde alors que ceux qui devaient les remplacer étaient déjà impliqués dans l’action ou tout juste sur le point d’y être.

 

Mais les coachs n’ont rien à voir dans ça.

 

Que voulez-vous! Ils sont des cibles faciles. Surtout quand ça va mal et que les résultats ne sont pas là.

 

À ce titre, je me demande bien si tous ceux et celles qui fustigeaient Claude Julien en le lapidant de critiques et en réclamant son congédiement sur-le-champ alors que le Canadien tirait de l’arrière 3-0 en première moitié de rencontre au New Jersey ont changé leur fusil d’épaule après la victoire aux dépens des Devils.

 

Une première pour Lindgren

 

Charlie Lindgren a signé sa première victoire de la saison avec le Canadien. Il a repoussé 20 tirs dans le cadre d’une performance inférieure à celle offerte le 31 décembre dernier en Caroline face aux Hurricanaes.

 

Lindgren a donné au Tricolore le troisième gain seulement offert cette saison par les trois auxiliaires envoyées dans la mêlée. Derrière Carey Price (22-18-4), Lindgren (1-3-0) et Keith Kinkaid (1-1-3) ont été incapables d’offrir des performances soutenues. Du moins jusqu’ici.

 

Quant à Cayden Primeau (1-1-0), que le Canadien a rappelé d’urgence, mais gardé sur le banc pour donner à Lindgren un match qui lui revenait et peut-être aussi pour le ménager un peu en raison de l’état de santé lamentable de plusieurs joueurs – la direction s’attendait peut-être à une performance plus moche encore de l’équipe – il est encore trop jeune pour qu’on puisse statuer sur ses chances d’offrir à Carey Price et au Canadien le soutient qui est nécessaire d’obtenir de la part des auxiliaires dans la LNH d’aujourd’hui pour maximiser les chances d’accéder aux séries et d’aller loin une fois en séries.

 

L’heure des grandes décisions autant dans le cas de Primeau que de l’ensemble des autres joueurs de l’organisation approche rapidement.

 

Car en dépit DE sa victoire arrachée en tirs de barrage au New Jersey mardi, le Canadien est encore et toujours aussi loin des séries.

 

Pour le meilleur, ou pour le pire...

 

En bref

 

  • Le Canadien a signé sa quatrième victoire en tirs de barrage cette saison. Carey Price, avec deux buts accordés seulement sur les 13 tirs qu’il a affrontés a gagné les trois premières et encaissé le seul revers. Avec les trois arrêts effectués par Charlie Lindgren mardi, le Canadien n’a accordé que deux buts en 16 tirs de barrage ce qui donne une efficacité de 87,5 % aux gardiens du Tricolore...

 

  • Seul joueur des deux équipes à avoir marqué en tirs de barrage mardi, Ilya Kovalchuk a enfilé son deuxième but en deux essais depuis qu’il s’est joint au Canadien. Il a récolté son premier but décisif alors que les autres sont allés aux dossiers de Jonathan Drouin, Paul Byron et Tomas Tatar...

 

  • Le but de Joel Armia était son deuxième, cette saison, marqué en désavantage numérique et le quatrième à court d’un homme marqué par le Canadien cette saison. Ce but a mené à un premier gain après des revers de 54 en prolongation à Buffalo – premier but d’Armia – et de 4-3 à Edmonton et Detroit où Jeff Petry et Artturi Lehkonen ont enfilé les deux autres buts marqués à court d’un homme...

 

  • Joel Armia et Nate Thompson ont marqué deux  fois en 3:38 en deuxième alors que Nick Cousins et Christian Folin ont aussi marqué deux buts rapides (2:13) en troisième période. Ces buts ont permis au Canadien de mousser à 153-1 sa fiche, cette saison, lorsqu’il marque deux buts rapides (en moins de cinq minutes) dans une rencontre...

 

  • C’était la troisième fois de la saison mardi que le Canadien se retrouvait avec un déficit de 0-3 sur les bras. Il a signé sa première victoire en pareille circonstance après des revers de 4-1 et 3-2 contre les Stars à Dallas et l’Avalanche au Centre Bell...

 

  • C’était aussi la neuvième fois cette saison que le Canadien se retrouvait avec un recul de trois buts – peu importe le score – à combler. Il a signé sa deuxième victoire seulement en pareille circonstance (2-7-0). En plus des Devils, mardi, le Tricolore a battu les Maple Leafs 6-5 en tirs de barrage lors du deuxième match de la saison, le 5 octobre à Toronto...

 

  • Le Canadien a accordé deux buts en désavantage numérique pour la septième fois cette saison. Il a signé sa première victoire (1-4-2) en pareille circonstance...

 

  • Avec sa remontée victorieuse orchestrée en troisième période et confirmée en tirs de barrage, le Canadien a signé sa deuxième victoire seulement cette saison (2-7-2) lorsqu’il tire de l’arrière par un but après 40 minutes. Globalement, il présente maintenant un dossier de 3-17-2 lorsqu’il accuse un retard – sans égard au pointage – après deux périodes...