Quand le CH évite la catastrophe
Canadiens dimanche, 14 nov. 2021. 08:00 vendredi, 22 nov. 2024. 21:19Le Canadien a une fois encore raté une occasion de coller deux victoires. Pis encore, il a bousillé cette quatrième opportunité malgré le fait qu’il croisait des Red Wings de Detroit qu’il avait pulvérisés 6-1 et blanchi 3-0 plus tôt cette saison à Montréal.
Après 16 matchs, l’attente commence à être difficile à endurer.
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Cela dit, il vous faudra peut-être aiguiser davantage votre patience. Car non seulement il faudra au moins attendre jusqu’à mardi pour que vos favoris réalisent un premier doublé victorieux cette saison, le fait qu’ils croiseront les Bruins, dimanche, à Boston avant d’aller rendre visite aux Rangers à New York mardi, pourrait vous obliger à attendre plus longtemps encore.
Vous êtes déjà tannés d’attendre? Vous êtes sur le point de jeter l’éponge?
Consolez-vous avec le fait que même s’il a été incapable de signer une deuxième victoire de suite samedi, à Detroit, le Canadien a trouvé le moyen de récolter au moins un point dans une troisième partie de suite puisque c’est en prolongation qu’il s’est incliné 3-2 aux mains des Wings.
C’est au moins ça de gagné.
Mieux encore, ce point prime obtenu dans une cause perdante est le tout premier récolté cette saison dans le cadre d’un match au cours duquel le Canadien tirait de l’arrière après deux périodes. Un premier point après huit défaites consécutives à la régulière.
Pourquoi chercher du positif alors que le Canadien a quand même encaissé une 12e défaite en 16 matchs disputés jusqu’ici dans le cadre de l’un des pires débuts de saison de l’histoire du Canadien?
Parce que samedi soir à Detroit, le Canadien a peut-être perdu en prolongation, mais à mes yeux, il a évité rien de moins qu’une catastrophe.
Je ne parle pas ici de la blessure qui a chassé Jake Allen du match en fin de première période alors qu’il a été renversé par Dylan Larkin que Jeff Petry a poussé sur son gardien alors qu’il fonçait à vivre allure vers le but du Canadien.
Ou pas juste de cette blessure. Car avec Carey Price qui est toujours à quelques semaines d’un retour au jeu après son mois passé en cure de désintoxication, c’est clair que la perte d'Allen même pour quelques matchs pourrait être catastrophique pour le Canadien.
Je parle surtout de l’effondrement qui a menacé le Tricolore dès que Samuel Montembeault, venu en relève, a été victime de deux buts sur les deux premiers tirs qu’il a affrontés.
Montembeault n’a pas seulement accordé deux buts rapides en tout début de période médiane, il a très mal paru en accordant un très mauvais but à Larkin qui l’a déjoué avec un tir décoché du coin de la patinoire. Un tir parfait j’en conviens, mais un tir que le gardien se devait de stopper. Ce que Montembeault n’a pas fait.
C’est bien plus que l’avance de 1-0 acquise au cours d’une première période au fil de laquelle le Canadien avait très bien joué qui s’est envolée avec ce très vilain but offert en cadeau aux Wings et à leur capitaine.
C’est la confiance de l’équipe tout entière qui s’est volatilisée.
Et quand, 45 petites secondes plus tard, les Wings ont profité du fait que le Canadien était sur les talons en zone défensive et que Montembeault s’est fait traverser par une rondelle qui s’est faufilée sous son bras gauche, pour marquer leur deuxième but, on a aussitôt eu l’impression que plusieurs autres suivraient.
Mais non!
Très généreux sur les deux buts, trop même, le gardien québécois s’est ressaisi. En réalisant un, deux, voire trois gros arrêts au lieu d’offrir d’autres cadeaux, Montembeault a gardé ses coéquipiers dans le match. Il leur a permis de s’accrocher, de retrouver leurs esprits, de conclure la période médiane en évitant le pire pour ensuite revenir en force en troisième période.
Non seulement le Canadien a nivelé les chances en troisième, il s’est même offert quelques bonnes occasions de marquer et de se sauver avec la victoire. Il l’a aussi fait en prolongation.
L’ennui, et il est de taille, c’est que les Wings ont su profiter de leur première occasion de marquer ce que le Canadien n’a pas été en mesure de faire quelques secondes plus tôt.
Avec les résultats qu’on connaît.
Mais à défaut de signer deux gains consécutifs pour la première fois de la saison, le simple fait d’avoir évité la catastrophe qui le guettait, d’avoir poussé le match en prolongation et réussi à soutirer un premier point cette saison alors qu’il tirait de l’arrière après 40 minutes de jeu nous obligent à voir un verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
Du moins pour le moment...
Si Montembeault n’avait pas été en mesure de retrouver sa concentration et de bien se dresser devant la cage du Canadien après avoir accordé deux buts sur deux tirs, je me retournerais illico vers Cayden Primeau à qui j’offrirais le départ face aux Bruins dimanche soir.
Si, bien sûr, Allen n’est pas en mesure de jouer.
Mais Montembeault s’est ressaisi. Il a même donné une chance de gagner à son équipe au dernier tiers. Pour toutes ces raisons, c’est lui que j’enverrais en mission au TD Garden dimanche soir.
Suzuki marqué
Bien qu’il ait évité une débandade qui aurait pu être très difficile à encaisser, le Canadien n’a pas fait que du bon samedi soir à Detroit.
Même que devant des troisième et quatrième trios qui ont été très efficaces, les trios de Nick Suzuki et Christian Dvorak ont été très discrets. Trop même.
Après un séjour à domicile de cinq matchs au fil desquels il a marqué quatre buts, dont deux filets victorieux, et ajouté cinq mentions d’aide, Suzuki a dû composer à nouveau avec les conséquences de jouer sur la route. Au lieu de profiter du dernier changement qui permettait à Dominique Ducharme de le sortir des griffes des adversaires les plus efficaces en défensive, Suzuki s’est retrouvé à la merci des duels imposés par l’entraîneur-chef des Wings Jeff Blashill.
Cela explique en partie pourquoi Suzuki a été aussi effacé samedi. Pourquoi ses compagnons de trio Tyler Toffoli et Mike Hoffman – malgré les 10 tirs cadrés que le trio a obtenus et les 18 tentés – n’ont pas été en mesure de représenter de véritables menaces au cours du match.
Ils ont eu des chances en fin de troisième, ont orchestré une belle attaque en prolongation et généré quelques bonnes occasions sur les neuf tirs obtenus en trois supériorités numériques, mais ils n’ont jamais été en mesure d’imposer leur rythme comme ils l’ont fait lors du dernier séjour au Centre Bell.
C’est normal! Et ce sera plus difficile dimanche à Boston si Suzuki est confronté à Patrice Bergeron. Et encore très difficile au Madison Square Garden de New York mardi.
Mais il faudra que Suzuki apprenne à composer avec la réalité des marquages bien plus serrés sur la route qu’à la maison. Il faudra aussi que lui, Toffoli qui disparaît souvent de l’action en raison de son manque de vitesse et Hoffman, un poison en avantage numérique – il a marqué deux de ses quatre buts et récolté cinq de ses sept points en attaques massives – qui devient trop souvent invisible à forces égales, aident leur jeune centre en mettant plus d’efforts et de conviction qu’ils ne l’ont fait samedi.
Cela dit, un deuxième trio capable de générer de la menace offensive, un deuxième trio susceptible d’obliger les entraîneurs adverses à les avoir à l’œil au lieu de concentrer leurs énergies sur le «premier» trio du Canadien pourrait aussi grandement aider Suzuki.
Un jeune centre qui est encore en apprentissage est-il besoin de le rappeler.
Poehling engagé
En fait, les trios de Suzuki et de Dvorak mousseraient grandement leurs chances de réussite à l’attaque s’ils déployaient l’énergie et affichaient l’efficacité des troisième et quatrième trios.
Jake Evans, avec Joel Armia d’un côté et Artturi Lehkonen de l’autre, ont été d’une grande efficacité au fil du match de samedi. Non seulement ont-ils contribué au but égalisateur de Chris Wideman tôt en troisième, mais ils ont été plus visibles en zone offensive que les gros canons des deux premiers trios.
Même le trio du Rocket, le trio piloté par Ryan Poehling et complété par Michael Pezzetta et Alex Belzile, a donné de bonnes présences au Canadien.
Et ce commentaire dépasse le fait que Poehling ait marqué. Les trois joueurs de soutien ont provoqué des choses lorsqu’ils étaient sur la glace. Bon! Pezzetta a une fois encore écopé deux pénalités mineures. Il devra trouver l’équilibre entre la fougue nécessaire pour se faire remarquer positivement afin d’être invité par le grand club et la discipline nécessaire pour y rester. Mais il donne au Canadien une fougue qui ne vient pas d’ailleurs dans le vestiaire.
Exception faite d’une présence en fin de période médiane, présence au cours de laquelle Belzile, Poehling et Pezzetta ont été battus par un même joueur qui en a profité pour décocher un bon tir que Montembeault a bloqué, le 4e trio mérite une évaluation positive.
Et cette présence un brin négative en fin de deuxième est peut-être plus encore attribuable au bien-fondé ou non du plan d’avoir le 4e trio sur la glace à la fin d’un engagement – décision du coach – que des qualités ou défauts des trois joueurs.
Entre les lignes
Le Canadien n’a toujours pas gagné cette saison (0-8-2-0) lorsqu’il accorde deux buts sans riposte à un adversaire au cours d’une même partie...
Le Canadien a perdu les cinq matchs (0-3-2-0) au cours desquels l’adversaire a nivelé les chances après un but marqué par le Tricolore...
Le Canadien n’affiche qu’une victoire dans les neuf matchs au cours desquels il n’a pas marqué en attaques massives (1-6-2-0)...