BELLEVILLE – Même si son équipe venait de subir une deuxième défaite en 24 heures, Joël Bouchard a dressé un bilan positif de la fin de semaine d’ouverture du camp des recrues du Canadien, dimanche soir.

« J’ai quand même trouvé que cette année versus l’année passée, on était beaucoup plus compétitif, relativisait l’entraîneur-chef du Rocket de Laval après une défaite de 2-1 contre les espoirs des Jets de Winnipeg. J’ai trouvé que nos jeunes joueurs étaient plus à l’aise. Mais c’est un bilan qui doit tenir compte des attentes qu’on peut avoir dans ce concept-là. »

Si son équipe offre ce genre de performance en novembre, il y a fort à parier que Bouchard piquera une sainte colère. Mais dans le contexte, le coach a fait preuve d’une saine indulgence en mettant cette proposition sans saveur sur le dos de la fatigue.

« C’est une bonne semaine. Il ne faut pas oublier que ces gars-là sont arrivés à Montréal, ils ont eu des tests physiques et quelques entraînements. On est venu ici et on a joué un match à haute intensité hier. On a senti dès le début du match que les jambes étaient pesantes et c’est normal. Des deux côtés, ce n’était pas un match avec une exécution de haute qualité, mais j’ai quand même trouvé que les gars ont travaillé. »

Les recrues du Canadien disputeront un dernier match mardi, à Brossard, contre un assemblage de joueurs issus du réseau universitaire québécois. Une vague de coupes précédera ensuite l’ouverture du camp d’entraînement du grand club.

Voici, en vrac, quelques observations qui découlent du deuxième match des recrues du Canadien.

Suzuki : une pâle copie

Autant il avait été bon contre les Sénateurs, autant Nick Suzuki semblait avoir peu à offrir contre les Jets. Manque d’énergie ou manque d’envie? Qu’à cela ne tienne, le numéro 14 a été le maillon faible du trio qu’il avait complété à merveille la veille avec Ryan Poehling et Rafaël Harvey-Pinard.

« C’est évident que quand tu arrives dans un niveau supérieur, il y a un ajustement. C’est un joueur qui est cérébral, très intelligent. Est-ce qu’il a des choses à améliorer? C’est évident. [...] Augmenter le pace du jeu, c’est standard, mais les bons joueurs s’ajustent. Nick n’est pas paresseux. Doit-il ajuster son pace? Pour lui et tous les autres, oui. »​

En bon leader, Poehling a pris le blâme pour la soirée plus tiède de son trio. « Je ne crois pas avoir joué à la hauteur de mes standards ce soir », a dit le gros numéro 25, déplorant le nombre de revirements dont il avait été victime. En troisième période, Poehling a été remplacé par Jake Evans au centre du premier trio. Bouchard a justifié sa décision en disant que « c’était juste pour changer un peu le vibe. »

Evans, le plus constant

Avec Harvey-Pinard, Evans a probablement été l’attaquant le plus constant du Canadien en fin de semaine. Le doyen de l’équipe a été à l’origine du but d’Alexandre Alain en première période, mais sa contribution s’est fait sentir bien au-delà de la feuille de pointage. Evans est capable de ralentir l’action pour ouvrir les lignes de passes comme il peut utiliser sa vitesse pour s’immiscer dans les espaces. Il a fait les deux dimanche. Il a aussi gagné sa part de mises en jeu, une facette de son jeu qui lui avait donné des maux de tête la veille.

Brook se rachète

Les mauvaises langues diront qu’il n’avait pas placé la barre très haute, mais Josh Brook est l’un des rares à avoir bonifié son rendement dans le clan des perdants. Le défenseur de 20 ans a livré une performance sans bavure. Il a transporté la rondelle comme un chef, a protégé sa ligne bleue avec panache et s’est permis de solides mises en échec. On a aussi apprécié qu’il se porte à la défense de Suzuki lorsque ce dernier a été victime la cible d’un vicieux coup de genou de Luke Green en deuxième période.  

Gianni Fairbrother, qui l’avait lui aussi eu un peu plus difficile contre les Sénateurs, a démontré quelques bons flashes dimanche. Sa plus belle pièce de jeu fut sans aucun doute sa passe à l’aveuglette à l’intention de Michael Pezzetta devant le filet des Jets en première période.

Avis de recherche

On vous parlait en début de journée de Cole Fonstad et Allan McShane, deux attaquants qui joueront gros cet automne en sachant qu’ils sont dans le viseur d’Équipe Canada junior. Mise à jour : pour une deuxième journée consécutive, ils n’ont pas trouvé le moyen d’attirer l’attention pour les bonnes raisons. Fonstad a été utilisé à l’aile gauche d’un trio complété par Samuel Houde et Vincent Marleau tandis que McShane s’est promené dans un rôle de 13^e attaquant. En date d’aujourd’hui, il est difficile de s’imaginer qu’ils termineront la semaine à Montréal.

Programme double pour Primeau

Alexis Shank sera finalement venu à Belleville pour remplir un chandail. Pour un deuxième match de suite, Cayden Primeau a protégé le filet du Canadien. Il a été battu sur un faible tir voilé de Ville Heinola en première et sur un tir du poignet de Johnathan Kovacevic, en désavantage numérique, en deuxième. Il a fait face à un total de 20 lancers.

« On voulait lui donner du millage dans du bon calibre de jeu, a dit Bouchard pour justifier sa décision. Je l’ai trouvé solide. C’est le fun être avec lui. Il a une bonne attitude et je trouve qu’il se comporte bien devant le filet. »