Trevor Timmins ne vise pas une solution rapide
Canadiens samedi, 2 juin 2018. 16:19 dimanche, 24 nov. 2024. 11:43BUFFALO – Trevor Timmins le sait, l’état-major du Canadien le sait et les partisans le savent mieux que quiconque. Disposant de 10 sélections, le repêchage 2018 est crucial pour l’organisation montréalaise et ce n’est pas pour rien que le processus de préparation a été modifié.
Il faut remonter à la cuvée 2003 pour trouver une année qui avait permis au Canadien de repêcher 10 joueurs ou plus. Pour cette première année de Timmins à titre de patron du recrutement, le total s’était arrêté à 11 avec le contesté Andrei Kostitsyn au 10e échelon ainsi que Cory Urquhart (40e) et Maxim Lapierre (61e) en deuxième ronde. Le choix de Jaroslav Halak, en 9e ronde, a été le plus payant.
Cette fois, Timmins peut encore plus se frotter les mains, car lui et ses hommes disposent du troisième tour de parole et de quatre précieux choix en deuxième ronde (les 35e, 38e, 56e et 61e sélections). Bref, difficile de demander mieux pour relancer une organisation où les besoins sont criants.
À lire également
« C’est une énorme occasion pour nous d’acquérir des outils pour fournir de la profondeur à notre équipe », a reconnu Timmins quand on lui a demandé s’il considérait que ce repêchage était crucial pour le clan montréalais.
Évidemment, Timmins a caché son jeu quant à ses préférences pour le troisième choix. Après l’unanimité qui règne à propos de Rasmus Dahlin, Andrei Svechnikov, Filip Zadina et Brady Tkachuk sont souvent mentionnés, mais Timmins a déjà roulé les dés avec des choix plus audacieux et ce serait le cas s’il opte pour un joueur de centre comme Jesperi Kotkaniemi qui a gagné des points récemment.
Timmins a peut-être dévoilé le fond de sa pensée à ce sujet dans sa prochaine réponse. Si Svechnikov, Zadina et Tkachuk semblent plus prêts à court terme, d'autres candidats pourraient nécessiter plus de temps pour s'imposer dans la LNH.
« Dans le milieu du recrutement, on dit souvent que ce n’est pas un sprint, mais un marathon. Le plus important, ce n’est pas ce que les joueurs qu’on va sélectionner vont faire l’an prochain, mais dans les années à venir. On ne veut pas une solution rapide (quick fix), on veut des joueurs qui vont nous aider à bâtir cette organisation vers une équipe qui aspirera à la coupe Stanley année après année », a soumis Timmins.
Mais comment peut-il rassurer les partisans qui recherchent justement un revirement de situation rapide.
« Je vais reléguer ces questions à Marc Bergevin », a-t-il réagi en parlant de l’homme qui peut se tourner vers des joueurs autonomes ou des transactions.
Chose certaine, Timmins n’a pas pu cacher son excitation au sujet des quatre choix en banque pour la deuxième ronde.
« C’est comme si le père Noël passait deux fois dans la même journée. C’est excitant, ça nous procure beaucoup de munitions. On a été quelques années sans avoir beaucoup de choix au total ou pas de choix en deuxième ronde. On va toujours trouver des joueurs qui ont glissé, mais que l’on considère comme des gars de première ronde. On a repêché de bons joueurs en deuxième ronde comme P.K. Subban », a noté Timmins qui a pu s’adresser aux médias pour la première fois dans le cadre du Combine.
Celui qui porte le titre d’adjoint au directeur général a raison et son patron, Marc Bergevin, l’a souligné plus d’une fois dans les derniers mois. Afin de dénicher du renfort, Bergevin a plus d’une fois sacrifié des choix de deuxième ronde.
Un rapide tour d’horizon permet de constater que, depuis 2009, le Canadien s’est retrouvé sans choix de deuxième ronde à six occasions en neuf ans. Cette année, Bergevin pourrait utiliser cette monnaie d’échange pour acquérir un deuxième choix de premier tour.
Le Canadien greffe un psychologue à ses entrevues
En fait, Timmins aurait pu utiliser un argument à sa disposition pour en rassurer certains. Le Canadien a modifié son approche pour les entrevues avec les espoirs. Le grand changement est l’ajout du psychologue David Scott dans ce processus afin que ce dernier puisse déceler des informations précises et pertinentes.
Grâce à un outil - qui a été développé par le Canadien - axé sur la personnalité des joueurs, Timmins et son entourage disposent d’informations sur le profil du candidat avant l’entrevue. Ainsi, Dr. Scott peut intervenir avec des questions spécifiques.
« Il peut avoir détecté des avertissements. Par exemple, si une réponse d’un joueur dénote un manque de confiance, il peut pousser dans ce sens pour voir si ça se confirme », a expliqué Timmins.
On pourrait donc croire que le Canadien se contente de questions très sérieuses au lieu de pencher vers des questions étranges comme certains rivaux.
« Dr. Scott a des questions très différentes, drôles ou bizarres, mais ça permet d’extraire l’information recherchée », a plutôt rétorqué Timmins.
Ces informations ne sont pas à négliger surtout pour un repêchage très imprévisible en dehors du top-10.
« Je pense qu’il y a un portrait assez évident des onze premiers joueurs qui seront sélectionnés. Après, personne ne peut prédire la direction que prendra le repêchage. On croise nos doigts pour que le 12e joueur sur notre liste soit encore disponible au 35e rang (quand le Canadien annoncera sa deuxième prise)», a conclu Timmins.