Un coup dénoncé, le collectif vanté
Canadiens mercredi, 28 mai 2014. 00:50 jeudi, 12 déc. 2024. 09:11MONTRÉAL - Avant de revenir sur la prestation inspirée du Canadien qui ne cesse de repousser ses limites en 2013-2014, le coup de John Moore à l’endroit de Dale Weise impose une attention particulière.
Durant le match, les deux joueurs avaient été impliqués dans quelques confrontations musclées. Le défenseur des visiteurs avait donné le ton avec un coup d’épaule retentissant sur Weise qui a heurté le début de la baie vitrée arrondie au bout du banc des Rangers.
Weise était parvenu à se reprendre avec aplomb pendant la période médiane et cette réplique avait mené à une escarmouche impliquant plusieurs joueurs.
Malheureusement, le dernier acte s’est déroulé de façon regrettable quand Moore - qui devra s'expliquer à LNH mercredi - a violemment frappé Weise à la tête alors qu’il revenait en repli défensif. Le joueur du Canadien était sans défense et il a encaissé la majorité du coup à la tête.
Même Alain Vigneault était le premier à admettre que la sanction sur la patinoire était justifiée.
« La LNH s’occupera de ce dossier et prendra une décision, mais John n’est absolument pas le type de joueur qui veut blesser un adversaire. Par contre, je concède que le coup était tardif et que c’était la bonne décision des arbitres », a commenté l’entraîneur des Blueshirts.
Moore a écopé d’une punition de cinq minutes et il a été expulsé de la rencontre.
« C’est le genre de coups qu’on ne veut jamais voir. C’était comme s’il arrivait de l’arrière pour le frapper et nous allons laisser la LNH trancher », a déclaré Mike Weaver qui continue de se révéler comme une pièce défensive indispensable à son équipe.
« Évidemment, je n’ai pas apprécié ce coup. C’était définitivement tardif et à la tête tandis que (Brandon) Prust a plus frappé le haut de la poitrine. Ce sont des coups dangereux », a admis Brendan Gallagher qui a réussi une manœuvre spectaculaire sur le but de Max Pacioretty.
Tout de même, Weise a pu revenir dans la partie alors qu’il paraissait ébranlé à la suite du contact.
« Il est allé dans la chambre de repos et il a été examiné par les médecins et il se sentait bien pour poursuivre », a noté son entraîneur au sujet d’un protocole qui laisse parfois perplexe.
« Nous comprenons qu’il y a des risques derrière cela, mais nous voulons jouer dans les meilleurs moments comme ceux-ci », a expliqué Gallagher.
De quoi inspirer une équipe
Plusieurs joueurs du CH répétaient que leur équipe n’avait pas encore son erre d’aller dans la série contre les Rangers et que c’était possible d’augmenter la qualité du rendement. Il faut croire que ceux-ci avaient raison, car le Canadien a été plus convaincant dans cet effort.
« Quand on se retrouve dans une position critique, on se soucie des petits détails et de chacune de nos présences. Lorsque nos quatre trios déploient une telle intensité, on parvient à jouer à la hauteur de notre potentiel », a analysé Max Pacioretty qui était le premier à critiquer le travail accompli contre les Rangers avant ce duel.
« Ça ressemblait vraiment plus à notre hockey contre Boston, ce fut définitivement notre meilleur match dans cette série et ça reviendra à nous d’égaler cela dans le sixième match », a-t-il poursuivi.
Derrière le banc, Michel Therrien a dû ressentir différentes palpitations dans cette partie, mais il était satisfait du portrait global.
« On avait besoin d’une solide prestation et outre quelques erreurs défensives, ce fut un bon match dans l’ensemble de notre part surtout dans de telles circonstances », a-t-il soutenu.
« Nous savons comment gagner, il faut simplement continuer dans ce sens et envoyer plusieurs rondelles au filet comme nous avons su le faire dans cette partie. Il faut leur rendre la vie difficile », a suggéré Mike Weaver.
Le coup d’assommoir aurait pu survenir quand les Rangers ont comblé l’écart de trois buts, mais le Canadien a répliqué en seulement 58 secondes via le bâton de Rene Bourque, encore lui.
« Bien sûr, c’était décevant quand c’est survenu, mais on a riposté rapidement pour reprendre le contrôle. Ceci nous a permis de continuer à patiner et travailler avec conviction. Nous sommes une équipe bâtie sur le caractère et nous n’avons pas paniqué », a maintenu Alex Galchenyuk qui gagne en confiance dans le contexte éliminatoire.
L’enjeu devient maintenant de poursuivre dans cette veine pour repousser les Rangers dans les câbles et les obliger à jouer une rencontre ultime dans l’électrisant Centre Bell qui s’anime toujours autant sous la voix de Ginette Reno.
« C’est difficile à expliquer, mais je ressens beaucoup de confiance dans ces séries même quand nous faisons face à l’élimination. Dans de telles circonstances, on donne tout ce que l’on possède et ça paraît », a insisté Pacioretty qui avait retrouvé son aplomb.
« C’est génial de faire partie d’une telle équipe qui garde son contrôle même dans des situations corsées comme celle de ce soir. Après la deuxième période, on ne ressentait pas de panique dans le vestiaire et c’est agréable de participer à un tel effort pour gagner », a confié Weaver qui s’est établi comme une machine à bloquer des tirs.
Bourque et Dustin Tokarski ont chacun été des piliers de cette victoire, mais ils n’ont à aucun moment voulu retirer le bénéfice de ce résultat en soulignant la contribution collective. C’est justement ce qui sera nécessaire pour l’emporter de nouveau au Madison Square Garden jeudi.