MONTRÉAL – En le voyant célébrer avec ses adjoints derrière le banc du Canadien, Martin St-Louis n’a laissé aucun doute sur la signification de sa première victoire dans ce rôle scruté à la loupe. 

« C’est sûr que je suis très fier et très content. Mais s’il y a une personne encore plus contente, que moi, c’est mon père. Il était bien stressé que je n’aie pas encore gagné. Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter, que ça s’en venait », a raconté St-Louis en riant.  

« Ce fut une grosse semaine pour moi, il y a 10 jours, je pratiquais avec des joueurs bantam et je suis déjà rendu à quatre matchs comme entraîneur », a-t-il enchaîné. 

Les joueurs n’ont pas tardé à récupérer la rondelle pour lui remettre. Après une illustre carrière de joueur, où se classe ce souvenir ?  

« Qu’est-ce qu’elle symbolise ? Ma vie a beaucoup changé en une semaine. Quand tu investis les efforts, c’est le fun d’être récompensé. Je vais toujours me souvenir de cette rondelle. Tu peux gagner de plusieurs manières, mais en comptant en retirant le gardien, ça rend le tout spécial », a décrit l’entraîneur. 

Mais ce qui était sans équivoque, c’est que St-Louis se réjouit de l’intégration de ses concepts par ses joueurs. Il l’a exprimé de différentes façons durant son point de presse. 

« Quand t’es récompensé pour tes efforts physiques et mentaux, c’est vraiment le fun. Les trois matchs précédents, on a quand même joué du bon hockey. Ça fait une semaine que je suis ici, je suis très exigeant pour eux du côté mental, j’amène de nouvelles affaires. On commence à s’améliorer collectivement, on joue mieux ensemble, on a des concepts qui nous aide à jouer un match avec plus de confiance », a ciblé l’ancien attaquant. 

L’autre chose indiscutable, c’est qu’il ne s’agit que de la première phase. 

« On progresse jour après jour, on applique les choses dont on parle sans amener trop d’éléments en même temps. J’essaie d’être patient avec eux, de ne trop leur en donner. Mais quand je vois ce match, je sens que je dois leur en donner plus, pour avoir de meilleures chances de gagner », a exposé St-Louis qui se fiera sur l’avis de ses adjoints à ce sujet.

Depuis son arrivée, St-Louis ne manque jamais d’exemples concrets pour appuyer ses dires. C’était fort intéressant de l’entendre parler de l’exécution idéale venant de Chris Wideman sur le but égalisateur de Cole Caufield. Un tir aurait été correct, mais une passe était l’option parfaite. 

St-Louis prône l’approche avec ses joueurs selon laquelle ils doivent tenter de trouver le meilleur jeu. Même si parfois, selon la situation, ça veut dire de se débarrasser de la rondelle. 

Des progrès rassurants pour Caufield et Petry

Caufield a beau prétendre qu’il a joué de la même manière tout au long de la saison, c’est évident qu’il le fait de manière plus efficace. Le petit attaquant a expliqué que l’approche de St-Louis aide son équipe en zone offensive. D’un côté, l’entraîneur prêche de bien jouer sans la rondelle, mais il veut aussi que ses protégés conservent le disque plus longtemps pour générer plus d’attaque. 

« Je l’ai dit auparavant, mais depuis qu’il est de retour de la COVID-19, c’est le joueur le plus constant. On peut voir son niveau d’énergie et sa confiance, il veut la rondelle sur son bâton, comme il devrait. Il y a de belles choses à venir pour lui », a commenté Josh Anderson. 

Le gros ailier ne peut que s’en réjouir car il obtient la chance de compléter le trio avec Caufield et Nick Suzuki qui retrouvent graduellement leur chimie. 

L’entraîneur a l’œil vif derrière un banc et il s’attarde, dès la première période, à récompenser ses joueurs qui s’imposent. 

« En fin de match, on a eu deux punitions. Quand j’ai vu que ça faisait une secousse que Cole était au banc, je savais qu’il avait encore de l’énergie pour la fin du match. Quand tu comptes le but égalisateur, ça te donne tellement d’énergie. Je suis revenu tout de suite avec lui ce qui a donné le but », a expliqué St-Louis.  

Du côté de Jeff Petry, c’était soulageant de le voir retrouver de l’aplomb contre les Blues. Sa percée offensive et sa passe à Caufield sur le but victorieux faisaient penser à la saison dernière. Il n’est pas impossible que ce jeu le relance et St-Louis est épaté par sa résilience. 

« C’est sûr que ça pourrait faire ça, il reste une trentaine de matchs. S’il parvient à finir la saison en jouant de cette façon, il va se dire que son année n’a pas été si pire. Sur ce but, ça faisait longtemps qu’il allait sur la glace, je crois qu’il voulait changer, mais il a vu une opportunité. Ce que j’admire de lui, c’est que, même s’il peut se faire assommer par les médias, il a la confiance de revenir et d’essayer jeu. Ce n’est pas facile quand t’es entouré de négativité, tu peux te dire que tu ne prendras pas cette chance tout d’un coup ça tourne mal, je respecte ça. », a décrit St-Louis.