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RALEIGH - Je doute encore des chances du Canadien d’accéder aux séries. Mais s’il dispute les 81 prochains matchs avec la vitesse et l’intensité qu’il a affichées dans la défaite de 4-3 encaissée, jeudi, en tirs de barrage aux mains des Hurricanes, en Caroline, la saison sera enlevante.

Quel match les deux équipes nous ont offert!

 

L’exécution n’était pas parfaite. Ça non! Mais après trop de pénibles et insignifiants matchs préparatoires, il faisait bon voir les joueurs des deux camps y aller à fond.

 

Pourquoi autant d’enthousiasme malgré un revers? Un revers en tirs de barrage qui garantit un point, mais un revers quand même?

 

Parce que oui un revers encourageant c’est possible. Tout comme il est possible d’accueillir une victoire avec beaucoup de scepticisme quand elle est loin de couronner une bonne sortie.

 

En Caroline jeudi, le Canadien, de Carey Price aux jeunes Suzuki et Fleury qui baptisaient leur carrière dans la LNH, a été solide.

 

Price a réalisé 40 arrêts en plus de compter sur ses poteaux une, deux et trois fois. Il a affiché dans le cadre de ce premier match une forme qui permet de croire qu’il commencera la saison en même temps que le reste de l’équipe cette année. Qu’il n’aura pas de problèmes de confiance comme ceux qu’il affichait à la même époque l’an dernier avant de créer une onde de choc et une hystérie collective lorsqu’il a admis qu’il avait des problèmes de confiance – entre les deux oreilles – après un revers en prolongation aux mains des Sabres de Buffalo.

 

C’est ça de gagner.

 

Drouin-Kotkaniemi-Armia : les meilleurs

 

Le Canadien a repris ses bonnes habitudes de l’an dernier y allant de deux buts rapides – Tatar en avantage numérique s’il vous plaît, et Kotkaniemi qui a inscrit son premier but sur la route en carrière – en début de période médiane. Ces buts marqués en 64 secondes ont permis de combler un recul de 0-2 et ont ouvert la porte à un troisième but sans riposte.

 

Ce n’est pas rien.

 

Très ordinaires lors du camp d’entraînement, pour ne pas dire carrément décevants, Jesperi Kotkaniemi, Jonathan Drouin et Joel Armia ont d’ailleurs formé le meilleur trio du Tricolore.

 

« Disons qu’on a mieux joué que lors du camp », a candidement convenu Kotkaniemi qui accueille avec soulagement le but inscrit en Caroline.

 

« Il m’a fallu beaucoup de temps pour marquer ce premier but sur la route. Maintenant que c’est fait, j’espère que les autres ne tarderont pas trop et que je pourrai ainsi contribuer à des victoires », a ajouté le jeune Finlandais qui a cadré trois des six tirs qu’il a décochés.

 

Jonathan Drouin?

 

Il a récolté une passe. Mais c’est surtout en défense qu’il s’est fait remarquer. En début de rencontre, alors qu’il évoluait à la pointe pendant la première attaque massive du Canadien cette saison, il a bien maintenu sa position devant Sebastian Aho qu’il a contraint à s’éloigner du filet et à se contenter d’un faible tir du revers que Price a bien paré.

 

Drouin s’est aussi fait remarquer positivement avec deux ou trois bons replis défensifs. Je vous l’assure.

 

Le mal aimé du Canadien s’est toutefois ouvert les flancs à un tsunami de critiques lorsque, après avoir raté un tir, il a baissé la tête et complètement cessé de jouer offrant aux Canes une contre-attaque facile qui s’est soldée par une échappée.

 

Heureusement pour Price, mais plus encore pour Drouin, l’échappée n’a rien donné. Ryan Dzingel a perdu la rondelle en tentant de déjouer le gardien du Canadien.

 

« J’aimerais bien te dire que la glace était mauvaise, mais j’ai simplement raté mon tir », a admis Drouin après le match.

 

Rater un tir, ça arrive. Ça arrive même parfois aux meilleurs. Mais si Dzingel avait profité des quelques secondes – une ou deux tout au plus – d’abandon de Drouin pour marquer sur son échappée, le Québécois se serait encore faire poivrer.

 

Mais dans l’ensemble jeudi, il a donné plus de bon à son club que de mauvais. Ce qui représente une nette amélioration sur ce qu’on avait vu en match présaison.

 

Même chose pour Armia. S’il avait un peu de mains, peut-être que l’un des cinq tirs qu’il a cadrés sur les sept qu’il a décochés aurait pu donner du trouble au gardien Petr Mrazek. Mais non! Cela dit, on ne peut rien lui reprocher au niveau de l’implication.

 

Mais simonac que c’est mince comme résultat.

 

Suzuki en tirs de barrage!

 

Quoi dire des deux jeunes?

 

Qu’ils se sont bien défendus ! Qu’ils ont bien paru ! Et qu’il faudra leur donner du temps pour s’adapter et surtout l’occasion d’apprendre de leurs erreurs.

 

Suzuki semblait perdu en première période. En fait peut-être un peu plus impressionné que perdu. Et c’est tout à fait normal.

 

Mais comme si Claude Julien voulait le convaincre qu’il faisait bel et bien partie du grand club et que ce n’était pas juste pour satisfaire les partisans en mal de relève de premier plan qu’on l’avait gardé à Montréal, c’est la recrue qui s’est retrouvée sur la patinoire alors que le Canadien avait impérativement besoin d’un but pour éviter la défaite en prolongeant la séance de tirs de barrage.

 

Après des essais infructueux de Paul Byron et Jonathan Drouin, Claude Julien aurait pu se tourner vers Max Domi, le meilleur marqueur du Canadien l’an dernier. Vers Tomas Tatar qui avait marqué plus tôt dans la rencontre. Vers Brendan Gallagher. Bon! C’est vrai que Gallagher marque plus de buts au pic et à la pelle qu’avec des feintes savantes ou des tirs redoutables, mais quand même : il demeure un des bons vétérans du club.

 

Mais non! C’est Suzuki qui est allé. Comme lors des matchs préparatoires alors que les résultats ne disaient rien de rien.

 

Sauf que jeudi, le point prime était important. Surtout contre un club que le Canadien devra sans l’ombre d’un doute devancer le printemps prochain s’il veut prolonger sa saison. Et c’est encore Suzuki qu’on a envoyé dans la mêlée.

 

« S’il est avec nous, c’est parce qu’il est prêt à jouer dans la LNH. Il a démontré les qualités nécessaires pour jouer ici. Ce n’est pas une question d’âge ou d’expérience. C’est une question de savoir s’il est en mesure de s’imposer dans une telle situation et il a démontré qu’il le pouvait. Alors, pourquoi pas l’envoyer », a plaidé Claude Julien lors de son point de presse d’après-match.

 

Fleury en salle vidéo

 

Cale Fleury?

 

Il a été bon lui aussi. Du moins dans l’ensemble. Si vous regardez le premier but des Canes, vous verrez rapidement que Nate Thompson a perdu une mise en jeu en défense– un péché pour un centre de 4e trio – et que Brett Kulak a perdu sa bataille à un contre un devant Lucas Wallmark qui a ainsi pu sauter sur un retour et déjouer Price.

 

Si vous le regardez d’un peu plus près, vous verrez que sur le tir initial décoché de la pointe, Cale Fleury s’avance en milieu de zone défensive. Il n’a pas d’affaire là. En se laissant attirer dans cette zone interdite, il déserte le devant du filet où il devrait être pour couvrir un adversaire.

 

Le fait qu’il soit pris hors position a grandement compliqué la tâche de Kulak qui avait deux gars à surveiller plutôt qu’un.

 

Avant l’entraînement du Canadien, vendredi, à Toronto, il est clair que Fleury sera convoqué en salle vidéo pour revoir le jeu et se faire rappeler qu’il ne peut offrir pareille occasion en or à ses adversaires maintenant qu’il est dans la LNH.

 

On appelle ça l’expérience qui entre.

 

Mais pour le reste, Fleury a lui aussi connu un premier match dans la LNH plus qu’honnête.

 

En bref

 

  • Dans la catégorie de notes négatives, il est impossible de passer sous silence le match difficile qu’ont connu Victor Mete et Shea Weber. Le premier a multiplié cafouillages avec la rondelle et mauvaises passes. Le second a été pris hors position trop souvent pour un pilier de son expérience...

 

  • Nate Thomson a peut-être perdu la mise en jeu qui a mené au premier but des Canes. Mais il s’est très bien repris en remportant 9 des 12 mises en jeu disputées au fil du match (75% d’efficacité) et c’est lui qui a orchestré la poussée qui a mené au but de Jordan Weal, but qui a permis au Canadien de prendre les devants 3-2 en fin de deuxième période...

 

  • Dougie Hamilton qui a récolté deux passes en plus de marquer le but décisif et seul but de la séance de tirs de barrage, a donné le ton aux premières célébrations d’après victoire des Hurricanes. Malgré la retraite de Justin Williams, les Canes ont maintenu la routine amorcée par leur capitaine l’an dernier. Et c’est Hamilton qui s’est présenté au centre de la patinoire pour inviter les partisans à applaudir la victoire en suivant le rythme qu’il dictait autant à ses coéquipiers sagement installés à la ligne bleue qu’aux partisans debout dans les gradins...

 

  • Parlant de partisans, les Canes ont annoncé une salle comble jeudi soir. Le PNC Arena n’était pas plein. Prétendre qu’il l’était serait une insulte à l’intelligence. Mais il y avait quand même une très belle foule. Les succès de l’hiver dernier et les deux rondes de séries traversées par les Hurricanes se sont traduits par une hausse de 51,1 % du nombre de billets de saison qui oscillent autour des 13 300 cette année. Ce n’est pas le Centre Bell, on s’entend, mais c’est une nette progression...

 

  • Si Petr Mrazek est capable d’être juste bon devant le filet des Canes, j’ai vraiment l’impression qu’ils atteindront les séries pour une deuxième saison de suite le printemps prochain...
ContentId(3.1339578):LNH : Canadiens 3 - Hurricanes 4 (Tirs de barrage)
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