MONTRÉAL – Comme n’importe quel jeune qui rêve à la LNH, Cole Caufield a imaginé des millions de fois la manière dont il allait y compter son premier but. On peut croire que le scénario qui s’est concrétisé devait ressembler à ses prévisions. 

À vrai dire, la seule chose qui manquait, c’était plus de 20 000 spectateurs qui auraient fait trembler le Centre Bell de bonheur. 

Mais Caufield ne s’en plaint surtout pas puisque ça demeure un moment magique. Il n’oubliera pas non plus la réaction de ses coéquipiers quand il est entré le dernier dans le vestiaire après la victoire. 

« On l’attendait tous et on lui a joué le tour du silence. On l’a vu dans les dernières années à travers la LNH. Il est arrivé dans le vestiaire et personne ne disait rien. Il a commencé à regarder autour de lui en étant un peu confus et tout le monde a explosé de joie », s’est amusé à raconter Jeff Petry qui lui a servi une sublime passe sur son but. 

« Je ne m’attendais pas à cela, mais je ne pourrais pas être plus heureux de leur réaction après ce silence. C’est plutôt surréaliste pour l’instant », a rigolé Caufield à propos de cette amusante manigance. 

D’ailleurs, Caufield se fait souvent tirer la pipe depuis son ascension avec le Canadien. On n’a qu’à penser à son casque qui avait été caché alors qu’il devait sauter sur la glace pour l’échauffement en vue de son premier match. Nul doute, ses coéquipiers aiment rire avec lui. 

« C’est un jeune amusant, il est toujours souriant. C’est plaisant de le taquiner. Il faudra peut-être de lui jouer des tours s’il continue de jouer de cette façon », a lancé Nick Suzuki. 

Mais revenons au but absolument spectaculaire. Voici comment Caufield a vu la séquence alors que les Sénateurs étaient épuisés par la stratégie de patience du Canadien. 

« On a retraité rapidement en zone neutre et Jeff a foncé sans tarder. Je me suis assuré de patiner aussi vite que je le pouvais vers le but. Je lui ai dit qu’il pouvait me l’envoyer et la rondelle est arrivée directement sur ma palette. C’est l’un des plus gros buts dans ma vie », a décrit le numéro 22. 

« C’est un tireur et il avait eu ses chances. De le voir compter pour nous procurer deux points cruciaux, c’est énorme. C’est un but immense pour lui et pour notre équipe. Sa confiance ne fera que grandir à partir de maintenant », a noté Petry sur cette réussite de Caufield. 

Un confrère a demandé à Suzuki s’il avait fini par déduire que le premier but de Caufield surviendrait dans un contexte aussi mémorable.  

« Disons que le scénario est plutôt intéressant pour son premier but. Il avait eu quelques occasions de marquer sans que ça fonctionne, mais je lui avais dit de ne pas lâcher. Ce n’est pas mauvais comme premier but. C’est un marqueur et il va en compter pendant plusieurs années », a commenté Suzuki. 

Le Canadien a perdu une partie de son âme quand Brendan Gallagher est tombé au combat pour plusieurs semaines. Caufield affiche un profil très différent, mais il procure un enthousiasme qui peut aider à compenser. 

« Ouais, chaque fois qu’un joueur arrive pour disputer ses premiers matchs, c’est excitant pour les autres. On veut l’aider à s’habituer à la LNH et à notre style. Ça ajoute un peu de fraîcheur », a convenu Petry. 

« C’est certain que c’est bon d’avoir un jeune comme lui qui arrive avec son énergie. On a passé un peu à travers une crise d’identité et on comprend mieux ce que chacun doit faire. On a appliqué de manière consécutive une recette que l’on doit garder de match en match », a confié Ducharme qui avait raison de ramener le tout vers le collectif. 

Ça ne veut pas dire que Caufield est satisfait de son rendement après quatre matchs. On l’a vu perdre le disque quelques fois, rater des sorties de zone à sa portée et manquer l’occasion de dégainer à d’autres reprises. 

« Ça vient avec l’expérience, je découvre ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. Je vais continuer d’apprendre lors de chaque présence puisque certaines rondelles ont glissé sur ma palette et ça ne peut pas arriver », a déclaré le droitier. 

Ce qu’ils ont dit 

« Ça se passe mieux depuis deux semaines. Dominique a insisté auprès de moi pour que je joue avec cet esprit compétitif à chaque match. Je crois que j’y parviens récemment et je veux que ça continue », a exposé Suzuki pour expliquer son réveil.  

« On l’a déjà dit, c’est un joueur très intelligent, mais il n’a pas besoin de trop prévoir le jeu parce que c’est naturel pour lui. Il excelle quand il est très compétitif, rapide sur la rondelle, qu’il la vole à l’adversaire et qu’il joue à un rythme élevé. C’est là qu’on le voit à son meilleur, ça remonte à Calgary », a commenté Ducharme au sujet de Suzuki.  

« C’est malheureusement arrivé par le passé que Shea s’absente et je dois élever mon jeu d’un cran. Je dois choisir les moments pour appuyer l’attaque. Je trouve que je patine mieux depuis deux matchs, j’ai davantage joué mon style de hockey, celui duquel je me suis éloigné pendant un certain temps », a reconnu Petry. 

« Nos buts en avantage numérique n’ont pas été marqués par l’unité de Shea. Je ne pense donc pas qu’on soit meilleurs parce qu’il n’est pas là. Le rendement en avantage numérique, c’est souvent le reflet de notre jeu en général », a dit Ducharme.  

« Parmi les choses que l’on peut contrôler, il y a notre façon de jouer, mais aussi notre attitude et notre caractère. J’ai adoré notre week-end de ce côté, on a été résilients dans les deux matchs. On a été plus constants. Ça fait partie du côté mental », a conclu l’entraîneur.