Une victoire cruciale pour le Canadien de Montréal
Canadiens jeudi, 7 janv. 2016. 00:10 mercredi, 11 déc. 2024. 23:48Toutes les victoires sont importantes. Celle que le Canadien a signée mercredi soir aux dépens des Devils du New Jersey n’était toutefois pas seulement importante. Elle était cruciale.
Au lendemain d’un match affreux à Philadelphie, au milieu d’une glissade de 12 revers lors des 15 derniers matchs, de retour devant des partisans inquiets, voire paniqués, après un long et difficile voyage de huit matchs, le Canadien devait gagner. Peu importe le score. Peu importe le moyen.
Le Tricolore n’a pas dominé les Devils. Loin de là. Mais il s’est battu. Il s’est démené. Et oui, il a gagné.
Ce faisant, il a évité la colère qu’il aurait essuyée dans l’éventualité d’un revers. J’ai beau avoir de l’imagination, mais je peine à imaginer le poids des huées qui auraient écrasé le Canadien s’il avait échappé cette partie.
La première étape est donc passée. La deuxième viendra samedi alors que Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh débarqueront au Centre Bell pour disputer un match auquel Michel Therrien pense déjà.
« On était structuré ce soir. On a compétitionné. C’est évident que je suis satisfait du travail des gars. Mais il faut continuer. On ne peut pas se contenter de jouer un match sur deux », a convenu l’entraîneur-chef du Canadien qui devra trouver une façon de guider son équipe vers une deuxième victoire de suite samedi. Un exploit que son équipe n’a pas réalisé depuis les 25 et 27 novembre derniers avec des gains de 5-1 et de 3-2 (en tirs de barrage) aux dépens des Rangers de New York et des Devils du New Jersey. Ça fait donc un bon bout de temps.
Soulagement
Bien que courte, la victoire aux dépens des Devils permet au Canadien au grand complet de souffler un peu.
Michel Therrien, qui a rayé de la formation Tomas Fleischmann pour secouer sa formation a obtenu des résultats. Comme il l’a candidement admis, le coach du CH aurait pu rayer bien des noms à sa formation au lendemain de la sortie désolante de la majorité de son club mardi contre les Flyers. Mais c’est Fleischmann qui a écopé et les autres se sont un brin réveillés. Ça devrait calmer les appels à son congédiement pour quelques heures. Quelques jours. Au moins d’ici la prochaine défaite de son équipe...
À lire également
Soustrait du deuxième trio afin de donner à Alex Galchenyuk des ailiers plus rapides et plus impliqués, même s’ils sortent tout droit du club-école, en Daniel Carr et Sven Andrighetto, Lars Eller semblait mieux campé au sein d’un troisième trio en compagnie de David Desharnais et Paul Byron. Eller n’a rien cassé, pas plus que Desharnais qui a raté deux bonnes occasions de marquer, dont l’une sur un tir de pénalité. Mais Eller, sans récolter de point, a été plus solide en défense et le long des bandes. C’est ça de gagné...
Galchenyuk? Il a déployé une fois encore vitesse, talent et belles poussées individuelles. Mais il a trop souvent perdu les rondelles après une ou deux feintes de trop au lieu de partager la rondelle avec ses coéquipiers. Mais bon! On se doit d’être encore patient avec lui.
Le premier trio? Max Pacioretty a été beaucoup plus impliqué que mardi à Philly. Remarquez qu’il aurait été difficile de l’être moins. J’irais jusqu’à écrire que cela aurait été impossible. Mais le capitaine a travaillé pour vrai au lieu de simplement faire acte de présence.
L’effet Gallagher!
Cette bonne note à l’égard de Pacioretty (méritait-il vraiment la première étoile cela dit) dépasse le but qu’il a marqué. Un but un brin chanceux enfilé en fin de premier tiers alors que le Canadien évoluait en avantage numérique. Un but que le capitaine a inscrit alors qu’il a fait dévier un tir-passe de Plekanec pour déjouer Cory Schneider qui aurait facilement effectué l’arrêt n’eut été de la présence de Brendan Gallagher qui limitait sa vision au fond de sa culotte.
Eh oui! Encore l’effet Gallagher!
Les Devils ont logé un appel pour contester ce but. Une procédure qui a mis Gallagher un brin dans l’embarras. « J’étais convaincu de n'avoir rien fait de mal, car je n’ai jamais senti d’impact avec le gardien. Mais quand j’ai vu le regard que Max m’a lancé au banc pendant que les arbitres analysaient la séquence, je me suis dit que j’étais mieux de ne pas être coupable tant il me fusillait des yeux », a lancé Gallagher qui n’avait rien à se reprocher comme la décision finale des arbitres l’a démontré.
Si la victoire aux dépens des Devils ne règle pas d’un coup tous les ennuis qui minent le Canadien, le but de Pacioretty ne règle pas du coup tous les ennuis qui minent l’attaque massive du Tricolore. Mais après s’être contenté de trois buts en 45 attaques à cinq lors des 15 derniers matchs, le Canadien ne crachera pas sur ce but chanceux.
« J’adore jouer devant nos partisans. Je ne veux pas dire que je suis simplement un homer, mais ils nous ont donné l’énergie nécessaire pour déployer l’énergie et la conviction nécessaires pour gagner. Une énergie et une conviction qui n’était pas là hier (mardi) », a convenu le capitaine Pacioretty.
Autre changement apporté par Michel Therrien pour guider son équipe vers la victoire : Andrei Markov était de retour à la pointe avec P.K. Subban au sein de la première vague d’attaque massive. Il était temps qu’on redonne cette place à Markov. Il était surtout temps qu’on cesse la stratégie des quatre attaquants d’autant que David Desharnais n’avait pas les atouts nécessaires pour remplacer adéquatement le vieux Markov.
L’effet Byron
Le plus beau jeu du match, ce ne sont pas les vedettes du Canadien qui l’ont orchestré. Ce sont plutôt Paul Byron et Torrey Mitchell qui ont uni leurs efforts pour enfiler le but gagnant pendant que Devante Smith-Pelly (il est sur la liste de ceux qui auraient pu être rayés de la formation) purgeait une vilaine pénalité écopée en fin de période médiane.
Avec la vitesse qui le caractérise, Byron a récupéré une rondelle pour vite se lancer à l’attaque. On sait le petit Paul très rapide. Sur la séquence, il a fait preuve d’une belle habileté en effectuant une belle feinte avant de refiler une passe parfaite à Mitchell qui a marqué.
Ce but en désavantage numérique était le huitième de la saison pour le Canadien qui rejoint les Sénateurs d’Ottawa au premier rang de la LNH à ce chapitre.
Paul Byron, qui domine le Canadien avec trois de ces huit buts (les autres ont été marqués par Pacioretty, Eller, Mitchell, Flynn et Fleischmann), domine aussi la LNH avec cinq points récoltés en désavantage numérique.
Pour un gars que le Canadien a ramassé au ballottage, c’est un exploit digne de mention. Un exploit qui mérite qu’on le couronne du titre « d’effet Byron »!
« Paul n’est pas le plus gros, mais il a du chien. Sa vitesse est sa qualité la plus évidente, mais il a aussi une très bonne vision du jeu ce qui l’aide à obtenir ces occasions en désavantages numériques », a analysé l’entraîneur-chef Michel Therrien qui compte maintenant sur deux duos menaçants en désavantage numérique avec Byron et Mitchell qui s’ajoutent à Plekanec et Pacioretty.
Au tour de Bergevin de bouger
Si Michel Therrien et ses joueurs peuvent souffler un peu au lendemain de leur victoire aux dépens des Devils (il y aura d’ailleurs congé d’entraînement jeudi), si les partisans peuvent souffler un peu également, il sera intéressant de voir ce que le directeur général fera maintenant.
Avec trois transactions conclues mercredi, dont l’une très importante qui a permis aux Predators de Nashville et aux Blue Jackets de Columbus d’échanger le défenseur Seth Jones et l’attaquant Ryan Johansen, Marc Bergevin est maintenant épié par des partisans qui voient d’autres équipes se renforcer alors que leurs favoris ne semblent pas pressés de les imiter.
Des rumeurs insistent sur le fait que le Canadien sera activement en quête de Jonathan Drouin. C’est normal pour le Canadien de s’intéresser à un attaquant aussi talentueux. D’autant qu’il est Québécois. Mais à quel prix?