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MONTRÉAL- Une minute! C’est tout le temps que le Canadien a eu besoin pour ramener les Canucks de Vancouver sur terre.

Forts d’une séquence de quatre victoires consécutives – trois aux dépens des pauvres Sénateurs d’Ottawa, mais une quatrième contre les Jets qu’ils ont surpris à Winnipeg – séquence au cours de laquelle ils avaient marqué 20 buts et en avaient accordé un seul dans chacune des quatre victoires, les Canucks sont débarqués à Montréal avec l’intention avouée de démontrer qu’ils forment une bien meilleure équipe que celle que le Tricolore a affrontée lors de son premier séjour de la saison à Vancouver.

Ils ont raté leur coup. Complètement!

Incapables de protéger l’enclave, coupables de revirements coûteux qui se sont traduits par des échappées et des attaques en surnombre, les Canucks ont offert la victoire sur un plateau d’argent au Canadien. Et parce que le Canadien forme une bien meilleure équipe que les Canucks, ou en tout cas que celle sur qui les Canucks comptaient lundi soir, on a vite su qui l’emporterait.

J’ai offensé bien des partisans du Canadien après la défaite de samedi alors que j’ai comparé la performance de leurs favoris dans le deuxième duel face aux Flames aux performances ayant mené à bien des défaites l’an dernier et les années précédentes.

En jouant comme il l’a fait lundi, le Canadien m’a pourtant donné pleinement raison.

Soixante secondes après la mise en jeu initiale, Nick Suzuki poussait la rondelle dans une cage déserte après que Jonathan Drouin et Josh Anderson eurent mystifié les joueurs des Canucks qui avaient les patins ancrés dans le sable sur la séquence.

Victimes de deux buts marqués par le Canadien en désavantages numériques le 21 janvier dernier, les Canucks se sont fait jouer le même tour une troisième fois lundi. Artturi Lehkonen a doublé l’avance du Tricolore en marquant son deuxième but de la saison, les deux alors qu’il écoulait une pénalité.

Après un but chanceux d’Adam Gaudette qui a surpris Carey Price avec un tir que le gardien du Canadien aurait dû stopper, les Canucks ont encore perdu une bataille dans leur territoire. Artturi Lehkonen et Paul Byron ont combiné leur effort pour permettre à Petry de marquer à l’aide d’un tir précis.

Gallagher a marqué sur une échappée. Ok! Nick Suzuki l’a aidé avec une obstruction que les arbitres ont laissé passer. Mais avant cette obstruction, les Canucks ont quand même perdu la rondelle en zone neutre.

Petry a récidivé en fonçant au filet sans même être gêné par un adversaire sur le cinquième but et Tyler Toffoli a encore fait mal aux Canucks – il a marqué six de ses sept buts cette saison contre son ancien club – en marquant en attaque massive.

Tout ça pour dire que le Canadien a été incisif lundi. Beaucoup plus que samedi. Il a maximisé ses chances au lieu de les gaspiller. Ça ne veut pas dire qu’en jouant comme il l’a fait lundi qu’il va toujours gagner. Mais ça donne de meilleures chances d’y arriver.

Courir à sa perte

Visiblement secoué par ce troisième revers de suite encaissé aux mains du Canadien, l’entraîneur-chef Travis Green a rendu hommage aux vainqueurs.

«On avait averti nos joueurs. Le Canadien forme un club rapide et bon en attaque. Un club qui va te faire payer tes erreurs. On leur avait dit de faire attention aux revirements, d’éviter de donner des surnombres et des échappées. On leur avait dit d’être prêts. On leur avait dit qu’en jouant mollement ils se feraient prendre. Regardez les buts. Les cinq premiers sont le résultat de mauvaises décisions avec la rondelle. Quand tu joues comme on l’a fait ce soir, tu cours à ta perte», a convenu l’entraîneur-chef Travis Green.

Acquis des Golden Knights de Las Vegas l’automne dernier, le défenseur Nate Schmidt avait une explication très simple pour expliquer les visages différents affichés par les Canucks lors des quatre victoires de la semaine dernière et du revers gênant encaissé lundi au Centre Bell.

«Nous n’avons pas assez de gars qui réalisent à quel point il est difficile de gagner dans la LNH aujourd’hui. Après quatre gains de suite, tu ne peux pas croire que tout sera facile. Il n’y a rien de facile dans cette ligue. Cette ligue peut te ramener à l’ordre de bien des façons quand tu tiens les victoires pour acquises. Les gars de l’autre côté ont joué un fort match. Oui ils ont mis de la pression sur nous. Mais c’est notre responsabilité d’échapper à cette pression. On ne l’a pas fait ce soir. Au contraire. On a envoyé notre gardien à la potence», a défilé le défenseur.

Parlant du gardien, Braden Holtby a encaissé les six buts et la défaite qui a suivi avec philosophie.

«Ce n’est pas le nombre de tirs qui compte – le Canadien en a obtenu 40 – mais la qualité de ces tirs. Je dois faire ma part pour nous aider à gagner. Nous avons connu un match difficile ce soir. Mais nous sommes meilleurs que ce qu’on a démontré. Nous avons le talent et les joueurs pour aller de l’avant et non reculer. Cet élan doit être lancé par les vétérans et suivi par le reste du club. On doit rebondir rapidement», a indiqué Holtby qui a encaissé lundi sa quatrième défaite seulement en temps réglementaire (15-4-3) en 22 matchs disputés contre le Canadien en carrière.

Pourquoi échanger Mete?

Écarté de la formation lors des huit premiers matchs de la saison, Victor Mete a disputé une première rencontre lundi.

Jumelé à Alexander Romanov, Mete était sur la patinoire pour les deux buts des Canucks. Le jeune arrière s’est toutefois assez bien tiré d’affaire après une longue période d’attente. Une période que son agent, Dan Ferris, a trouvé trop longue et qui l’a incité à suggérer au Canadien de l’échanger s’il n’avait pas l’intention de l’utiliser.

Je ne suis pas le plus grand «fan» de Mete en raison de la piètre qualité de son tir et du fait qu’il peine à bien défendre son territoire.

Mais en dépit ses lacunes, le Canadien n’a actuellement aucun intérêt d’échanger Mete. À moins bien sûr qu’une équipe serait prête à offrir la lune à Marc Bergevin en retour. Ce qui est bien improbable.

Mete est un bon patineur. Il est en mesure de bien relancer les attaques. Il a acquis de l’expérience au fil de ses premières saisons avec le Tricolore, il peut jouer aux deux points d’appui et, à 22 ans, il n’a pas encore atteint son plein potentiel. Ajoutez à cette liste le fait qu’il touche un salaire de 735 000 $ et vous avez un tas de raisons qui expliquent pourquoi un club qui a le nez rivé au plafond salarial comme le Canadien serait bête de se défaire d’une police d’assurance aussi bon marché.

Plusieurs équipes avaient Mete dans la mire avant la saison. C’est pour cette raison que le Canadien a décidé de soumettre Noah Juulsen au ballottage à la fin du camp d’entraînement. S’il croyait avoir une chance de garder Juulsen, l’état-major du Tricolore était convaincu qu’il perdrait Mete. Avec plusieurs clubs – les Penguins de Pittsburgh par exemple – qui composent avec des manques criants de défenseurs, le Canadien ne pourrait toujours pas se permettre d’offrir Mete au ballottage.

Une fois la saison complétée, le Canadien pourrait bien décider de le laisser partir. Mais d’ici là, il vaut mieux le garder au sein de la formation quitte à s’attirer les foudres de son agent s’il ne joue pas assez.

Entre les lignes

-Les six buts en désavantages numériques cette saison – deux par Lehkonen, deux par Toffoli, un par Evans et un autre par Armia – égalent la production totale du Canadien à court d’un homme l’an dernier.

-Le Canadien domine bien sûr la LNH avec ses six buts marqués à court d’un homme. De fait, il a marqué autant ou plus de buts en désavantage numérique que 16 clubs en ont marqués jusqu’ici en attaque massive.

-Le Canadien a établi son record d’équipe de 17 buts en désavantages numériques en 20062007. Christopher Higgins avait mené le bal suivi de Tomas Plekanec, Radek Bonk, Mike Johnson, Michael Ryder et Mike Komisarek qui en avaient inscrit deux chacun. Maxim Lapierre, Saku Koivu, Sheldon Souray et Mark Streit en avaient marqué les autres.

-Les Oilers d’Edmonton détiennent le record de la LNH avec 36 buts en désavantage numérique depuis la saison 19831984, saison qu’ils ont couronné avec leur première conquête de la coupe Stanley. Les Oilers avaient inscrit un total de 446 buts, dont 81 lors d’attaque massive. Wayne Gretzky avait marqué 87 buts : 20 en avantage numérique et 12 en désavantage. Il avait totalisé 205 points.

-Avec ses quatre buts et 11 points, Jeff Petry partage le premier rang des marqueurs des défenseurs de la LNH avec John Carlson des Capitals de Washington. Carlson a toutefois marqué ses quatre buts et amassé ses sept mentions d’aide en 10 parties. Une de plus que Petry. Le défenseur du Canadien domine toutefois largement son rival des Caps avec un différentiel de +10 alors que Carlson présente un différentiel de 3.

-Avec un différentiel combiné de + 22, Jeff Petry et Joel Edmundson composent le duo d’arrière le plus efficace de la LNH. Edmundson (+12) occupe la première place dans la LNH devant Justin Faulk (+11) des Blues de St.Louis alors que Jeff Petry occupe la troisième marche du podium.

-Nick Suzuki a marqué son troisième but de la saison lundi. Chaque fois, il a lancé le Canadien en avant 10 : à Toronto lors du premier match dans un revers de 5-4 en prolongation, à Vancouver dans la victoire de 5-2 lors du troisième match face aux Canucks et lundi dans le gain de 6-2.

-C’était la septième fois cette saison que le Canadien marquait le premier but d’un match. Il a gagné six fois et sauvé un point lors de sa seule défaite contre Toronto en tout début de saison.

-Avec une passe récoltée sur le deuxième but du match de Jeff Petry, Corey Perry a atteint le plateau des 800 points en carrière dans la LNH. Aux trois points (un but) amassés en quatre matchs dans l’uniforme du Tricolore s’ajoutent 377 buts et 420 passes obtenues en 1045 parties disputées dans l’uniforme des Ducks d’Anaheim. Perry a perdu pas mal de vitesse. C’est clair. Mais il n’a rien perdu de ses mains, de sa vision et de son anticipation. On l’a vu réaliser plusieurs beaux jeux avec la rondelle lors de ses quatre premiers matchs. Après avoir fait cadeau d’un but à Brendan Gallagher, jeudi dernier, contre Calgary, en lui servant une passe parfaite à l’embouchure du filet, Perry a réalisé un jeu semblable pour permettre à Petry de redonner une avance de deux buts (31) en fin de première période.

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