Shea Weber a tout fait... sauf gagner!
Canadiens mardi, 27 nov. 2018. 22:58 lundi, 25 nov. 2024. 12:58Le retour au jeu de Shea Weber a donné les résultats espérés : du moins en partie.
Devant son capitaine, le Canadien a généré de l’attaque. Beaucoup d’attaque comme le confirment les 49 tirs obtenus, 49 tirs auxquels on doit ajouter un, deux, trois poteaux et au moins un sauvetage de Trevor Van Riemsdyk qui a volé un but certain à Jonathan Drouin – il a d’ailleurs levé les bras au ciel croyant avoir marqué – en troisième période.
Aux côtés de son capitaine, la brigade défensive a été meilleure. Plus étanche. Plus confiante. Plus efficace.
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Derrière son capitaine, Carey Price a disputé un match solide. Beaucoup moins occupé que son adversaire, Price a réalisé 20 arrêts. Il ne pouvait rien sur le premier but – un tir habilement dévié tout juste devant lui par Victor Rask – et rien, non plus, sur le deuxième qu’un autre Victor – mais Mete celui-là – a fait accidentellement dévier avec son patin derrière son gardien.
Devant, aux côtés et derrière le capitaine qui a lui-même disputé un très fort match – joueur le plus utilisé des deux clubs (25:19), trois tirs cadrés sur les 13 décochés, une mention d’aide, différentiel de plus-1 – à son premier match après une absence de près d’un an, le Canadien a vraiment assez bien joué pour gagner... mais il a perdu.
Le Canadien a perdu pour une cinquième fois de suite (0-3-2), mais il aurait dû gagner. De fait, il aurait gagné n’eut été des arrêts réalisés par Curtis McElhinney, des quelques miracles ajoutés par le gardien des Canes et, il est important de l’ajouter, de quelques occasions en or que le Canadien a bousillées pour mille et une raisons.
Empressement? Malchance? Incapacité de profiter d’au moins une des trois attaques massives? Manque d’opportunisme? Manque de talent? Établissez votre liste – ce n’est pas le choix qui manque – d’explications à ajouter à la performance de McElhinney pour justifier la défaite du Canadien. Elle sera aussi bonne que la mienne.
Mais en fin de compte, on peut dire tant qu’on voudra que le Canadien méritait la victoire, le résultat demeure qu’il a perdu.
Comme quoi il faudra plus que le simple retour de Shea Weber pour faire du Canadien un club capable de se battre pour une place en séries.
Troisième gardien
McElhinney est le troisième gardien des Hurricanes. Le directeur général Don Waddell et les membres de son état-major ont décidé de le réclamer au ballottage en raison de l’incertitude reliée à l’état de santé des deux gardiens de leur équipe : Scott Darling et Petr Mrazek.
Pour le moment, on peut dire qu’ils ont eu la main heureuse.
De spectateur – et il était assis sur la galerie de presse et non au bout du banc – qu’il était samedi, à Brooklyn où Scott Darling a accordé quatre buts sur 19 tirs dans un revers de 4-1 aux mains des Islanders, le vétéran de 35 a signé mardi, aux dépens du Canadien, sa septième victoire en neuf matchs (7-2-0). On comprend mieux pourquoi l’entraîneur-chef des Maple Leafs Mike Babcock craignait de le perdre lorsque ses patrons ont soumis son nom au ballottage à l’aube de la saison.
« On jongle avec trois gardiens depuis le début de la saison. Ce n’est pas toujours évident. Mais comme les choses vont bien pour moi par les temps qui courent, j’ai droit à des répétitions régulières lors des entraînements. Ça aide. L’attitude affichée par les trois gardiens aide aussi beaucoup, mais en fin de compte, on veut tous la même chose : jouer le plus souvent possible », a indiqué McElhinney après la rencontre.
Si les Canes jonglent avec leurs gardiens, on peut dire que McElhnney lui n’a pas jonglé avec les rondelles tirées par le Canadien.
« C’est le genre de match au cours duquel tout va bien. J’ai fait ma part d’arrêts, mais j’ai aussi profité de beaucoup d’appuis de mes défenseurs qui ont bloqué de tas de rondelles eux aussi. J’ai joué de chance à quelques occasions alors que je cherchais carrément la rondelle et qu’ils n’ont pu marquer. C’est plaisant ce genre de match. Mais c’est surtout plaisant de le gagner. Ce sera très bon pour toute l’équipe d’avoir réussi à tenir le coup comme on l’a fait en troisième période alors que le Canadien – Montréal a obtenu 22 tirs au dernier tiers, soir le même nombre que les Hurricanes pour le match en entier – tirait de partout », a ajouté le gardien en quête d’un rôle de numéro un.
Des 28 tirs bloqués en défense par les Canes, huit l’ont été aux dépens de Shea Weber.
« On sait tous qu’il a une bombe comme tir frappé. Je n’en reviens pas d’avoir vu les gars se mettre devant lui comme ils l’ont fait. Malgré mon équipement, je redoute les tirs de Weber. Mes défenseurs m’ont permis d’éviter d’avoir trop mal aux bras », a lancé McElhinney.
Juste retour des choses
Devant les journalistes, l’entraîneur-chef des Canes a donné raison à tous les partisans médusés du Canadien après le match. « Mac nous a permis de voler deux points », a lancé Rod Brind’Amour qui ne se sentait toutefois pas le moindrement coupable de ce vol à la tire.
« Je suis heureux de voir que l’ascenseur revient de notre côté. Le match de ce soir me rappelle notre premier de la saison. On avait perdu 2-1 contre New York (Islanders) malgré 46 tirs contre 20 seulement. On ne voulait certainement pas donner autant de tirs et de chances de qualité comme on l’a fait ce soir. Ce n’est pas notre style – les Canes dominaient d’ailleurs la LNH avant le match avec une moyenne de 26,7 tirs accordés par partie – et on doit se compter chanceux d’avoir gagné même si on a passé la partie à courir après la rondelle. Mac a réussi à calmer le jeu », a conclu Brind’Amour.
En bref
- Carey Price a été éclipsé par la performance de son vis-à-vis mardi soir. C’est indéniable. Il a réalisé quelques bons arrêts, mais ce n’est pas pour une rondelle captée de la mitaine ou pour un plongeon in extremis qu’il a poussé les partisans à scander son nom, mais bien pour une solide mise en échec assénée à Warren Foegele. Price a envoyé son adversaire «au tapis» en le poussant solidement à la hauteur des épaules. J’ai cru un moment donné que les arbitres auraient dû le chasser pour obstruction. L’explication obtenue après le match pour justifier la décision contraire tient la route. « La rondelle était aux pieds des deux joueurs. On était donc en situation de bataille pour une rondelle libre entre deux joueurs », qu’on m’a expliqué. J’achète cette explication, mais je vous pose deux questions : si c’est Price qui s’était retrouvé les quatre fers en l’air dans le cadre de cette bataille pour la rondelle libre, est-ce que les partisans du Canadien auraient eu la même réaction? Et aussi, est-ce que les arbitres auraient été plus sévères à l’endroit de Foegele qu’ils l’ont été à l’endroit de Price? On jase là...
- Jesperi Kotkaniemi a joué beaucoup mardi : un peu plus de 15 minutes dont 2 :45 (sur une possibilité de six minutes) en attaque massive. Il a obtenu un bon tir au but. Mais pour le reste, il m’a semblé nonchalant pour une rare fois cette saison. Peutêtre même la première. Les officiels mineurs lui ont imputé deux pertes de rondelle, mais ils me semblent avoir été généreux à l’endroit de la recrue du CH qui a été victime de plusieurs passes ratées, de rondelles échappées, de jeux avortés. Pas question de lui lancer la pierre. Il n’a que 18 ans et ces erreurs font partie de l’apprentissage. Mais si la qualité du jeu de Kotkaniemi se met à péricliter, il sera intéressant de voir si l’état-major du Canadien décidera de lui permettre de rejoindre l’équipe de sa Finlande natale afin de prendre part au Championnat du monde de hockey junior...
- Rien pour aider Kotkaniemi, ses partenaires de travail mardi soir, Artturi Lehkonen et Charles Hudon, ont bousillé plusieurs poussées offensives et quelques occasions de marquer. Ce qui semble se répéter dans le cas de ces deux joueurs dont l’éthique de travail est A1, mais la production est nettement inférieure en fait de qualité. « On s’attend à plus de production de leur part. c’est clair. On ne peut pas toujours s’en remettre à nos deux premiers trios. Le quatrième nous donne les présences qu’on attend, mais on a besoin de plus de production du troisième. Les retours de Armia (Joel) et Byron (Paul) devraient aider », a convenu l’entraîneur-chef Claude Julien...
- Et puis? Quoi dire de la performance de David Schlemko à la gauche de Shea Weber? Premièrement : que la catastrophe anticipée n’est pas arrivée. Schlemko a joué près de 21 minutes. Il a cadré quatre des sept tirs qu’il a décochés. En fin de période, il a été remplacé par Jordie Benn par mesure préventive. Estce qu’il est le candidat idéal pour évoluer avec Weber? La réponse est non. Même Claude Julien l’a reconnu en convenant lors de son point de presse d’après-match, que l’état-major voyait la même chose que les journalistes. Mais parce que le Canadien regorge de défenseurs de soutien, mais qu’il manque de défenseurs de premier plan, surtout à gauche, on peut s’attendre à un jeu de chaise musicale. À quand une chance pour Reilly qui était sur la galerie de presse mardi? Je ne sais pas. Mais je sais une chose : en jouant comme il l’a fait samedi contre Boston et encore mardi contre la Caroline, Victor Mete – oublié sa déveine sur le deuxième but des Canes – donne l’impression de vouloir reprendre le poste qu’il occupait en début de saison dernière et surtout de vouloir convaincre l’état-major de lui redonner...
- Le Canadien est en congé mercredi. Retour à l’entraînement jeudi en vue des deux matchs du de la fin de semaine : les Rangers samedi et les Sharks dimanche...