Auston Matthews sait que tout un baptême l'attend à la Coupe du monde
Coupe du Monde Feminine de la FIFA mardi, 6 sept. 2016. 16:25 jeudi, 12 déc. 2024. 16:00MONTRÉAL – Auston Matthews vivra, sur le plan personnel, un baptême semblable à celle de l’équipe Amérique du Nord qui participera au tournoi de la Coupe du monde pour la première fois.
Le premier choix au dernier repêchage a voulu se montrer très discret et prudent dans ses déclarations devant les journalistes. Brillant, Matthews n’avait pas besoin d’attirer l’attention puisque ses coéquipiers et l’entraîneur Todd McLellan avaient déjà exprimé leur confiance envers ses facultés contre l’élite de la planète.
Nul doute, il serait difficile de trouver un tremplin plus imposant pour une première expérience reliée à la LNH. Ce constat n’effraie pas McLellan pour une miette!
« Il y a toujours une première fois et il sera confronté aux meilleurs dès le départ. Il a déjà affronté de très bons joueurs aux Championnats du monde et au niveau junior, mais jamais de manière aussi dense que dans ce tournoi. C’est un baptême par le feu, mais je le crois capable de composer avec ça », a exprimé McLellan qui était en verve après le deuxième entraînement des siens au Centre Bell.
L’entraîneur de la bande bourrée de talent pourrait avoir l’air de parler à travers son chapeau, mais il vient tout juste d’être témoin d’une saison recrue très concluante de la part de Connor McDavid.
« Wow ! Beaucoup de ses caractéristiques me rappellent celles de McDavid. Je parle de la maturité, le physique, la force, le calme avec la rondelle et sa facilité à comprendre les concepts très rapidement. De plus, il n’est pas du tout intimidé par les autres joueurs au sein de l’équipe. Le fait de se retrouver dans un environnement composé de jeunes contribue probablement à ça », a détaillé McLellan sur les outils de l’espoir des Maple Leafs de Toronto.
De son côté, Matthews n’a pas lésiné les efforts sur la patinoire étant l’un des derniers à quitter la patinoire. Celui qui célébrera son 19e anniversaire le 17 septembre reconnaît que le saut sera exigeant.
« Je serai confronté aux meilleurs joueurs de la planète. J’ai l’intention d’apprendre le plus que je peux. Je sais que ce sera un gros ajustement pour moi, mais ça fait partie du cheminement », a relevé Matthews qui préfère ne pas s’établir d’objectifs personnels en vue de ce tournoi pour cette raison.
Nathan MacKinnon, le premier choix de l’encan 2013, se fie sur son parcours pour avancer que Matthews ne sera pas dépaysé dans cette compétition.
« Le tournoi sera plus rapide que les matchs réguliers de la LNH, mais Auston est moulé pour ça. Il détient déjà tous les atouts dont le physique. Ça deviendra un avantage pour lui, il affrontera les meilleurs joueurs de la planète et il va en profiter », a soutenu l’attaquant de l’Avalanche du Colorado.
MacKinnon a renchéri sur ce sujet, il est persuadé que le calibre de jeu ne se comparera pas aux Championnats du monde tenus à l’été.
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« Ce sera beaucoup plus compétitif et rapide, ça ne sera même pas proche à mes yeux. Il n’y aura pas d’équipes faibles. Les gars aux qui participent aux Mondiaux viennent d’être éliminés ou ils proviennent d’équipes qui ont raté les séries », a argué le produit des Mooseheads de Halifax.
Logé à quelques pas de MacKinnon dans le vestiaire du Canadien, McDavid a aussi louangé Matthews tout en reconnaissant ce fait.
« Ce tournoi lui fera réaliser à quel point les autres joueurs sont bons », a admis McDavid.
En seulement deux jours d’entraînement, Matthews a déjà démontré que sa sélection avec la crème des joueurs nord-américains de 23 ans et moins n’était pas audacieuse. Ses aptitudes lui permettent de tenir son bout et même de se démarquer parmi le lot.
Quel hymne national sera choisi?
En misant sur une équipe aussi jeune et vigoureuse, les entraîneurs de l’équipe Amérique du Nord ont opté pour déployer des pratiques énergiques qui sont habilement dirigées par McLellan.
Ce dernier ne ménage pas les enseignements sur un ton éducatif puisqu’il est conscient qu’il ne peut pas encadrer ces jeunes loups comme ses joueurs des Oilers d’Edmonton.
« Il y a beaucoup de différences en commençant par la profondeur au sein du club. Ensuite, il faudra que les joueurs laissent leur égo de côté, ce sera très important. Heureusement, j’ai des enfants de 20 et 17 ans alors ils me tiennent au courant sur comment ça fonctionne aujourd’hui avec les jeunes et leur téléphone. On doit les diriger comme de jeunes adultes et non comme des joueurs de 35 ans », a avoué McLellan avec humour.
Parlant de jeunesse, l’ancien pilote des Sharks de San Jose ne se met pas la tête dans le sable. Il sait que sa troupe affiche des lacunes au niveau de l’expérience.
« Ils ont énormément d’expérience contre des joueurs de leur génération. Mais, cette fois, ils seront confrontés à des joueurs d’une autre génération, des joueurs qui sont au sommet de leur carrière. Nos joueurs ne sont pas encore rendus là. Sauf que dans le vestiaire, on ne parle pas d’expérience, je n’ai même pas utilisé ce mot », a-t-il convenu.
Les entraîneurs auront tout de même un boulot déterminant à accomplir. McLellan est ravi d’être entouré par ses adjoints Jon Cooper, Dave Tippett et Gerard Gallant notamment.
« Notre personnel a été très bien préparé, tout le monde a eu l’occasion de contribuer. Dans ces compétitions, je n’aime pas le titre assistant étant donné qu’ils sont tous capables de diriger cette formation. C’est ainsi qu’on approche notre travail. Chaque entraîneur se voit confier une responsabilité, mais on prend des décisions de groupe », a exposé McLellan.
Sur une note plus légère, la seule bévue des entraîneurs est survenue quand une porte d’un banc n’a pas été fermée. Résultat, Jonathan Drouin a été plaqué dans l’ouverture et il aurait pu se blesser.
« C’est ce qui arrive quand il y a quatre entraîneurs-chefs de la LNH qui gèrent une équipe », a rigolé McLellan puisque Drouin n’a pas été amoché.
Le mandat des entraîneurs consistera également à développer une chimie au sein du groupe.
« C’est très important dans un tournoi comme celui-ci, mais on détient un avantage dans le sens qu’on est jeune et qu’on connectera rapidement; les liens vont se créer tout de suite », a avancé MacKinnon en confirmant qu’aucun débat n’aura lieu sur le choix de la musique dans l’entourage du club.
À ne pas en douter, l’équipe Amérique du Nord ne manque pas de passion dans sa préparation pour cette édition particulière de la Coupe du monde.
« On vit dans le monde du hockey, il n’y a pas beaucoup de personnes qui manquent de passion dans ce milieu. En fait, tu ne survis pas vraiment quand ta batterie est basse, tu te fais plutôt botter en dehors de la LNH. Dans le fond, quand les joueurs enfilent leur équipement, ils se défoncent. C’est comme quand il y a un ballon au terrain de jeu, tu joues », a imagé McLellan qui n’aura pas à motiver ses troupes.
La dernière question à résoudre sur cette intrigante formation concerne l’hymne national. Leur premier match préparatoire aura lieu jeudi à Québec et leur deuxième dimanche au Centre Bell contre l'équipe Europe. Pour le moment, ça demeure difficile de deviner le scénario qui sera choisi pour cette équipe composée de Canadiens et d’Américains.
« Votre supposition est aussi bonne que la mienne! Je ne pourrais pas répondre à cette question », a conclu l’entraîneur avec le sourire.