Il était devenu essentiel de parler de cet homme qui a littéralement tout changé au sein de l'équipe de hockey du pays du Survenant. Gilbert Delorme est en train de faire revivre l'espoir dans tous les coeurs des amateurs de hockey senior majeur de la grande région soreloise. Depuis l'arrivée à la barre des Royaux de Sorel, l'ex défenseur de la ligue nationale de hockey est non seulement la coqueluche de cette équipe, mais aussi un exemple à suivre pour beaucoup de joueurs, un "leader" pour d'autres. Il représente enfin cette fameuse stabilité derrière le banc, tant recherchée par la direction de l'équipe.

Selon plusieurs observateurs, Delorme a apporté beaucoup de sérieux et de crédibilité à cette équipe, qui n'allait visiblement nulle part. L'arrivée de Delorme a presque coïncidé avec celle du nouveau propriétaire Richard St-Germain. Aussitôt que St-Germain a vu la fièvre Gilbert Delorme se propager de façon positive dans l'entourage de l'équipe, il s'est entendu avec son instructeur jusqu'en 2005. « Les nouveaux joueurs se font moins tirer l'oreille pour venir jouer avec nous maintenant », a dit le directeur gérant Mario Dutremble, qui avait été nommé à ce poste la même semaine que son instructeur.

Dès son entrée en fonction, Gilbert Delorme a indiqué clairement les joueurs avec qui il voulait travailler. Delorme avait un certain désavantage vis-à-vis des autres instructeurs de la LHSMQ, c'est qu'il ne connaissait pas la ligue, ni son calibre, et surtout, ses lois non écrites. Il a dû être un peu plus patient avec certains joueurs afin de bien connaître leur rôle au sein de l'équipe et leur importance auprès des partisans. Quoi qu'il en soit, Gilbert Delorme a maintenant dirigé 20 matchs des Royaux. Même si sa fiche indique 9 victoires et 11 défaites, il faut cependant préciser que l'équipe est en pleine progression, et que le hockey qu'offre les Royaux de Sorel est de beaucoup supérieur à ce que l'on voyait auparavant. Il va sans dire que les derniers changements de joueurs des dernières semaines y sont aussi pour quelque chose.

« Tout le monde aime Gilbert. Il a beaucoup de charisme, les joueurs l'aiment bien, et d'ailleurs, il possède son vestiaire. Moi, j'aime bien sa façon de diriger. Il est fort sur le tableau, il a une bonne discipline et quand il a quelque chose à dire à quelqu'un, il ne passe pas par quatre chemins», indiqué le conseiller hockey de l'équipe, Ben Leblanc.

Le directeur gérant Mario Dutremble, n'a pas hésité un instant à trouver des bons mots pour Gilbert Delorme. « Au début, on voulait l'amener ici comme joueur de défense. Voyant qu'il était un peu réticent à faire un retour au jeu, on lui a refait une offre un peu plus tard, mais cette fois-ci comme instructeur. Cette proposition l'a intéressé immédiatement. Les entraînements sont structurés à fond. Il prépare ses pratiques dans un système de jeu toujours différent, en fonction de ce qu'il va demander à ses joueurs pour affronter les prochaines équipes. Il est le patron de ses joueurs et il n'y a presque plus rien qui sort du vestiaire. Ça, c'est très bien pour la direction, car on peut mettre nos énergies ailleurs. »

« C'est un excellent entraîneur et il a apporté de la crédibilité, car il impose le respect, probablement à cause de ses nombreuses années dans la NHL, a précisé le gouverneur-adjoint Yanick Lévesque. Il est très sympathique, même avec les jeunes, et ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que lors des matchs des Royaux à l'extérieur, à la fin de la rencontre lorsqu'il a terminé son commentaire d'après-match à la radio, Gilbert Delorme en a pour une bonne quinzaine de minutes à signer des autographes aux jeunes et parfois même aux moins jeunes. C'est l'un des meilleurs coups de la direction des Royaux.»

« Le respect est sa plus grande force. C'est aussi une personne qui a beaucoup de classe», a ajouté le capitaine de l'équipe, Jamie Leinhos, qui en a vu passer du monde derrière le banc des Royaux. «Il sait comment diriger ses joueurs, comment lire ses joueurs, il réagit très bien aux situations de match et les gars se sentent très respectés. Il a été capable d'ajuster les joueurs robustes avec les joueurs de finesses, de façon à faire jouer tout le monde de façon régulière. Les "toughs" se sentent plus importants à l'équipe et les gars veulent toujours lui en donner plus. »

Le nouveau venu Dean Mayrand racontait que contrairement à ses anciennes équipes, jamais Delorme ne lui avait demandé d'aller directement sur quelqu'un. « Il m'embarque sur la patinoire, et il me fait confiance. Je suis très heureux de jouer à Sorel et surtout pour Gilbert Delorme, car je connais très bien le travail que j'ai à faire et à quel moment le faire. »

Christian Deschênes a souligné un bon point en mentionnant que la différence c'est son intensité derrière le banc, mais surtout lors des pratiques. « Présentement, le gars le plus en forme de l'équipe sur la glace c'est lui. Lorsqu'il commande un exercice, il le fait avec nous et il est toujours en avant. Difficile de ne pas donner notre maximum lorsqu'il est là à se défoncer avec nous. Alors, lorsque viennent les rencontres et qu'il nous dit que l'on manque d'intensité, c'est sûrement qu'il a raison et c'est difficile de le contredire. »

Gilbert Delorme a donné son opinion sur Ligue senior majeur du Québec après ses 20 parties d'expériences. « J'ai été agréablement surpris du calibre de jeu et de l'attitude des gars. Je n'avais pas vu beaucoup de matchs et je m'aperçois que les gars ont du bon hockey dans eux. C'est certain que l'on ne pratique pas à tous les jours, et ça je le comprends bien, mais les gars aiment ça et moi aussi j'aime bien ce que je fais dans le moment. Mes entraînements sont établis en fonction des matchs à venir, et quelques fois sur nos points faibles des dernières rencontres. Je prépare environ 50 minutes de pratique, mais je veux que ça bouge tout le temps », a précisé l'ancien des Canadiens, des Nordiques, des Penguins, des Blues et des Red Wings.

« J'ai joué dans les bonnes années du Canadien et j'ai toujours été impliqué dans les activités hors glace. Je suis facile d'approche et ça me fait toujours plaisir de rencontrer les partisans. Les gens de Sorel ont toujours été sympathiques avec moi, ils m'ont toujours bien accueilli, car je viens souvent l'été ici en bateau, alors je connaissais la ville avant de devenir l'instructeur des Royaux », ajoute l'entraîneur.

Gilbert Delorme a bien ri lorsqu'on lui a remémoré l'époque où il a fait un vidéo clip avec Céline Dion. « D'Amour ou d'amitié » racontait la petite histoire d'une admiratrice, jouée par Céline Dion, qui était amoureuse d'un joueur de hockey. On voyait Delorme durant une pratique du Canadien, signant des autographes et faisant une balade en voiture décapotable avec Céline qui semblait très intimidé. Questionné à savoir s'il avait eu une idylle avec la chanteuse à cette époque, Gilbert Delorme a répondu avec sourire. « Mon agent connaissait René Angelil, qui était à l'époque, encore marié à Anne René, et il m'avait demandé si je voulais faire ce clip. Dans ce temps-là, j'avais 20 ans et Céline en avait 14. Je ne sais pas si Céline Dion était vraiment en amour, mais moi j'étais déjà avec ma blonde (son épouse d'aujourd'hui) et j'avais la tête rien qu'au hockey à cette époque !!! »

Jean Doyon, Royaux de Sorel