MONTREAL (PC) - Jacques Laperrière aura 60 ans le 22 novembre prochain. Même s'il deviendra sexagénaire, "Lappy" n'a rien perdu de sa vitalité et de son enthousiasme. Il s'entraîne quotidiennement, comme il le fait depuis des années, et son travail d'entraîneur-adjoint chez les Islanders de New York le comble de bonheur.

"C'est toujours plus facile lorsqu'on gagne", note-t-il en faisant allusion au dossier (11-2-1-1) des Islanders, le meilleur de l'Association de l'est avant les matchs de samedi.

Laperrière a conclu une entente de deux ans en août après quatre saisons à Boston où il a été l'adjoint de Pat Burns et de Mike Keenan. Il dit avoir adoré son séjour chez les Bruins.

"Ce fut une belle expérience même si Montréal demeurera toujours en moi, dit-il. Ca m'a permis de découvrir autre chose. Faut pas oublier que je suis entré dans l'organisation du Canadien à l'âge de 15 ans et que j'y suis resté pendant presque 40 ans.

"A Boston, j'ai été traité aux petits oignons. Je me suis toujours senti aimé et apprécié. C'est tellement important."

Laperrière garde même d'excellents souvenirs de sa brève association avec Keenan, un entraîneur redouté par ses joueurs.

"Il m'a vraiment bien traité. Lorsqu'il était jeune, Keenan était un grand partisan du Canadien. Son entraîneur préféré était Scotty Bowman", raconte Laperrière pour expliquer sa relation privilégiée avec "Iron Mike".

Pas la retraite

Laperrière a accepté l'offre des Islanders parce qu'il n'était pas prêt à prendre sa retraite. L'idée d'être l'adjoint de Peter Laviolette lui plaisait également, les deux hommes ayant travaillé ensemble la saison dernière à Boston. L'ancien défenseur du Canadien s'est cependant demandé s'il avait pris la bonne décision à son arrivée à Long Island.

"Le camp d'entraînement avait lieu à Lake Placid et les joueurs n'avaient pas beaucoup d'entrain sur la glace. Faut dire que l'équipe venait de rater les séries pour une septième année de suite. Puis, les événements du 11 septembre sont survenus. Ma femme (Elaine) était seule dans notre nouvelle maison et je n'arrivais à la joindre au téléphone. J'avais de ses nouvelles grâce à mes enfants qui communiquaient avec elle par internet."

Laperrière a dû également s'adapter à son nouvel environnement, lui qui a toujours vécu au centre-ville, à Montréal comme à Boston.

"Je me suis demandé ce que je faisais à Long Island. On venait de louer une maison à Pointe Lookout, un petit village situé en bordure de mer. Il y a seulement quelques maisons, une épicerie "du coin", la plage, des bâteaux et des pêcheurs.

"Peter a eu la même réaction que moi. Mais il m'a dit que plus on connait la région, plus on l'apprécie."

Aujourd'hui, "Lappy" affirme ne pas regretter sa décision.

"On est seulement à 10 minutes de l'aréna et à 20 minutes de l'aéroport par l'autoroute. On est jamais pris dans la circulation", lance-t-il tout heureux.