MONTRÉAL - L'ex-joueur de la LNH Georges Laraque a décidé de mettre sa carrière politique au sein du Parti vert en veilleuse afin de se défendre des accusations de fraude déposées contre lui.

Lors d'une conférence de presse donnée à Montréal vendredi matin, M. Laraque a affirmé qu'il était important pour lui de laver sa réputation.

Elizabeth May, la chef du Parti vert, a parlé d'un "jour triste", mais a réitéré son appui à son ancien bras droit. Selon elle, ce départ marque la fin du grand espoir d'un deuxième siège pour les verts aux Communes.

« C'était la meilleure chance de faire élire un membre du Parti vert au Parlement depuis mon élection en 2011 », a-t-elle déclaré.

Mme May a soutenu qu'accepter la démission de Georges Laraque avait été la décision la plus difficile qu'elle avait eu à prendre depuis son arrivée à la tête du parti il y a sept ans, mais elle a reconnu que c'était la bonne.

« Je suis convaincue de l'innocence de Georges, a-t-elle assuré. Je crois que cette situation est malheureuse et j'espère que les autorités judiciaires procèderont rapidement pour qu'il puisse laver son nom. »

Georges Laraque avait annoncé jeudi qu'il quittait son poste de chef adjoint de la formation politique et qu'il se retirait de la course pour l'élection partielle dans la circonscription montréalaise de Bourassa.

Plus tôt cette année, les médias avaient rapporté que les autorités avaient fouillé la demeure de M. Laraque pour y récupérer des documents liés à son entreprise de glace synthétique Super-Glide.

L'ancien hockeyeur a confirmé cette semaine que les accusations criminelles étaient liées à deux transactions totalisant 120 000 $.

Selon lui, elles découlent d'une dispute avec l'ingénieur Marc Filion, avec qui il a cofondé la compagnie en 2009.

Georges Laraque, un végétalien qui milite en faveur des droits des animaux, doit se présenter en cour le 19 novembre. Il semble peu probable que ses problèmes avec la justice se règlent vite.

Même si plusieurs médias ont rapporté que la police avait effectué une fouille au domicile de l'athlète devenu politicien, ce dernier a admis avoir crû qu'il s'agissait d'un problème relevant du droit civil et n'avoir aucune idée que des accusations criminelles seraient portées.

« J'essaierai bien sûr de laver ma réputation le plus tôt possible, a-t-il déclaré. En même temps, j'appuierai toute décision de l'organisation de la circonscription. »

S'il espérait un temps garder la tête hors de l'eau dans cette affaire, il a finalement jeté l'éponge. « Nous aurions peut-être pu passer à travers, mais cela n'aurait pas été correct et ce n'est pas de cette façon que nous voulons gagner. »

Dans le cas où il serait demeuré candidat, M. Laraque aurait affronté l'ancien député libéral provincial Emmanuel Dubourg, qui a rejoint les libéraux fédéraux, ainsi que la chanteuse de Bran Van 3000, Stéphane Moraille, qui représente le Nouveau Parti démocratique.

Au dire d'Elizabeth May, les sondages étaient encourageants pour Georges Laraque.

« C'est déprimant, puisque le fait d'avoir un deuxième député avant les prochaines élections était très important pour le parti », a-t-elle mentionné.

Le but du Parti vert est de faire élire une dizaine de députés aux prochaines élections fédérales, mais les occasions comme celle fournie par l'élection complémentaire dans Bourassa pourraient ne pas se représenter avant 2015.