COLLABORATION SPÉCIALE

 

C’est rare qu’un choix de cinquième tour qui signe son contrat d’entrée fasse les manchettes, mais Joshua Roy est un cas exceptionnel et pas seulement parce qu’il est un Québécois qui signe avec le Canadien.

 

Un ancien premier choix du repêchage de la LHJMQ par les Sea Dogs de Saint-John, Roy a connu un début de carrière difficile dans les rangs juniors. De son propre aveu, son effort n’était pas au niveau.

 

« Quand j'étais plus jeune, je n'ai jamais vraiment eu à travailler très fort, je l'avoue. Je n'étais pas au mieux de ma forme », a dit Roy lors d'une entrevue avec NHL.com.

 

Les choses ont changé lorsqu’il s’est fait échanger à Sherbrooke. Le personnel d’entraîneur a créé un régime de conditionnement physique pour l’aider à atteindre son potentiel.

 

« Mon conditionnement physique a fait toute la différence », a déclaré Roy toujours à NHL.com.

 

« Lorsque je suis arrivé à Sherbrooke, je n'étais pas en forme. J'ai réalisé que j'étais en retard à ce niveau, et c'était un signal d'alarme. Je devais améliorer mon conditionnement et j'ai travaillé en ce sens. C'est la clé de mon succès cette saison. »

 

Roy joue plus léger cette saison, ayant perdu du poids superflu et ajouté du muscle depuis l’an dernier grâce au programme personnalisé et à l'encadrement de l’organisation à Sherbrooke. Sa chute au repêchage jusqu’en 5e ronde a clairement été un réveil difficile, mais nécessaire pour Roy. La motivation de jouer dans l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge y est aussi pour beaucoup.

 

Et quel incroyable succès pour Roy!

 

Il fait déjà regretter plusieurs dirigeants d’avoir passé leurs tours à plusieurs reprises pour le sélectionner. Il est le deuxième meilleur pointeur de la LHJMQ avec 92 points en 50 matchs et mène la ligue en mentions d’aides. Autant en chiffres traditionnels qu’en statistiques avancées, sa progression est phénoménale. Il se classe dans le top-10 de la majorité de nos statistiques offensives clés.

Graphique Joshua Roy

 

Le tir de Joshua Roy n’a jamais été remis en question. Mathieu Turcotte, son entraîneur Midget AAA, l’a décrit comme l’un des meilleurs tireurs qu’il ait vus lors d'un entretien avec The Athletic, et il a entraîné des noms notables comme Anthony Mantha, Jonathan Drouin, et Anthony Duclair. Roy avait de la difficulté à atteindre l’enclave, avec seulement 1,4 tir de l’enclave par match à sa saison recrue, mais il n’a pas perdu de temps à s’améliorer, avec 2,6 tirs de l’enclave par match l'an dernier et cette saison. Il combine maintenant un bon tir avec la capacité à se retrouver en position avantageuse dans l’enclave, mais son évolution comme passeur est encore plus impressionnante.

 

La statistique clé que je cherche chez un fabricant de jeu, autre que les mentions d’aides, est les passes vers l’enclave. C’est quelque chose que tous les meilleurs passeurs de la LNH ont en commun. Cette habileté à repérer et atteindre des coéquipiers dans la zone payante est cruciale et Roy s’est amélioré à ce chapitre de façon exponentielle.

 

À sa première saison avec les Sea Dogs, il complétait en moyenne 1,2 passe vers l’enclave, tout juste dans le top-100 de la LHJMQ. L’an dernier, il a vu une légère amélioration (1,7 par match), mais cette moyenne a explosé à 2,7 par match cette saison, 11e dans les rangs juniors québécois. C’est sans surprise alors qu’il a maintenant 56 mentions d’aides cette saison, premier dans la LHJMQ.

 

La clé pour Roy sera de continuer sur sa lancée. Perdre de mauvaises habitudes au profit d’un entraînement sérieux peut être difficile, mais avec les résultats que ses efforts lui ont déjà apportés cette année et l'opportunité de jouer pour le Canadien qui est maintenant une véritable possibilité et non plus un rêve distant, la motivation est là pour poursuivre ses efforts.

 

Une chose est certaine, il pourrait rapidement devenir l’un des plus gros vols du repêchage de 2021.

Un contrat pleinement mérité pour Joshua Roy