Chaque mardi, le RDS.ca vous offre Le Carnet LHJMQ, un assemblage des faits marquants du week-end précédent dans le circuit Courteau.

Félix Lafrance : valeur à la hausse

Mardi dernier, Yanick Jean est allé à la rencontre de Félix Lafrance sur la glace du Centre Georges-Vézina. Les Saguenéens de Chicoutimi n’avaient marqué que trois buts à leurs trois matchs précédents. L’attaquant de 20 ans les avait tous regardés à partir des gradins.

L’entraîneur a dit à son vétéran qu’il serait en uniforme pour le début d’une série de trois matchs en trois jours à la fin de la semaine. Il n’a pas eu besoin de s’étendre sur les raisons. Les Sags avaient besoin d’attaque. Lafrance en a fait sa spécialité au fil des années.

« J’étais prêt à remplir ce rôle, j’étais prêt à scorer. Mais je ne pensais pas faire un 6 en 3 », a admis Lafrance à la conclusion d’un week-end complètement fou.

Lafrance continue de remplir le filet

Lafrance a marqué un but dans une victoire de 3-0 contre Gatineau. Le lendemain, il a réussi le deuxième tour du chapeau de sa carrière junior dans une défaite de 5-3 contre Sherbrooke. Et dimanche, il a mis la cerise sur le sundae avec une performance de deux buts et deux passes dans une victoire de 4-0 sur Baie-Comeau.

Au total, six buts sur 23 tirs. À un certain moment, Lafrance avait marqué les cinq derniers buts de son équipe et quand est venu le temps de revenir de la Côte-Nord, il avait directement contribué aux sept derniers buts des siens. C’est sans surprise qu’il a été nommé le joueur de la semaine dans la LHJMQ.

« Je n’avais pas joué de l’année, tous les autres joueurs avaient leur erre d'aller. J’étais super en forme, mais pour la vitesse du jeu, je pensais que j’aurais besoin de m’adapter un peu. Mais finalement, pas du tout. Ça a tout de suite cliqué. »

« La dernière partie, mettons que je lançais d’un peu partout. Même les gars sur le banc me disaient : "Comment tu fais? Tout le monde essaie, mais il y a juste toi qui est capable!" C’est juste avec la confiance. Une fois que t’as la confiance et que t’as pas peur de faire des jeux, que tu tires au filet même si t’as pas d’options, tu sais jamais ce qui peut arriver. En fin de semaine, tout a été de mon bord. »

Pourquoi le petit attaquant, auteur de 13 buts en 22 matchs la saison dernière, a-t-il commencé la saison en veston-cravate? Yanick Jean, qui est aussi le directeur général des Saguenéens, explique qu’à la fin de la dernière saison, il a exposé en toute transparence son plan d’avenir à ses futurs joueurs de 20 ans. L’heure était à la reconstruction et ceux qui ne souhaitaient pas finir leur carrière junior sur cette note étaient invités à lever la main.

« On avait des 20 ans qui avaient été repêchés ici, qui avaient grandi ici, qui avaient passé toute leur carrière ici. Félix s’était amené avec nous l’an dernier à la période des transactions. C’est certain que son sentiment d’appartenance envers l’équipe n’était pas aussi élevé. Alors il nous a demandé si on pouvait l’accommoder et l’échanger. »

Le DG n’a toutefois pas trouvé preneur avant le début de la saison et Lafrance s’est donc retrouvé coincé derrière les vétérans William Rouleau, Michael Pellerin et Tristan Pelletier. Jean a vanté l’attitude exemplaire de l’exclus durant sa période d’attente.

« Il récolte le fruit de ce qu’il a semé dans les dernières semaines. Il a joué comme un gars inspiré qui avait eu une bonne attitude et qui se préparait pour ce moment-là. Il a pris ce club-là sur ses épaules en fin de semaine. »

« Je ne peux pas être frustré dans ces circonstances-là. On m’avait bien expliqué la situation, affirme Lafrance, bon joueur. Ils peuvent me garder pour le temps qu’ils veulent, j’adore ça ici. Mais à moment donné, je crois que ça serait plus intelligent pour les deux parties de faire un échange. Au début de l’année, ils ont fait le ménage. Je suis prêt à jouer, mais s’ils veulent m’échanger, j’aimerais avoir une dernière chance de gagner la Coupe. » (NL)

Mavrik Bourque, de brouillon à « exemplaire »

Le périple de trois matchs dans les Maritimes que viennent de compléter les Cataractes de Shawinigan coïncidait avec le retour de leur capitaine Mavrik Bourque. L’attaquant vedette a raté les quatre premiers matchs de la saison en raison de sa présence au camp d’entraînement des Stars de Dallas, qui l’ont repêché en première ronde en 2020.

Mavrik Bourque touche la cible en échappée

Bourque a noirci la feuille de pointage à chacune des trois escales du voyage. Complice d’un but en désavantage numérique dans une victoire au Cap-Breton, il a récolté trois points à Halifax et trois autres sur l’Île-du-Prince-Édouard. Cette amorce s’inscrivait dans la continuité pour le natif de Plessisville, qui avait inscrit un point dans sept matchs de suite pour finir la saison écourtée par la COVID-19.

« Son premier match a été un peu à l’image de tout joueur qui revient d’un camp pro, c’est-à-dire qu’il a peut-être voulu en faire un peu trop, a remarqué son entraîneur Daniel Renaud. Comme le reste de l’équipe, il a peut-être cherché à créer trop offensivement au détriment de la qualité de son jeu d’ensemble. Mais il s’est adapté tellement rapidement. À partir de la moitié de la deuxième période, j’ai vraiment revu le Mavrik Bourque que je connais, celui qui est attentif aux détails, qui joue bien défensivement, qui fait ce qui lui a valu de rester longtemps à Dallas. Il a été exemplaire à Charlottetown. Il s’est comporté comme un vrai leader. »

Au camp d’entraînement, Renaud avait fait part de ses plans de séparer Bourque et son comparse Xavier Bourgault, un autre choix de première ronde dans la LNH (Oilers/2021) au moment où les deux se retrouveraient dans son effectif. Il est revenu sur sa parole en fin de semaine. Les deux ont été réunis et ils ont fait des flammèches. Bourgault a participé à sept des onze derniers buts des siens. Il compte onze points depuis le début de la saison.

« J’ai décidé de les partir ensemble par principe, s’explique le stratège de la rue Jacques-Plante. Demain, ils pratiquent ensemble, donc mon plan est de les faire jouer ensemble à Victoriaville mercredi. Mais je ne serais pas surpris qu’à l’intérieur de la semaine, ça change et qu’il y ait une soirée où ils joueront sur deux unités différentes. »

Les gros canons des Cats produisent, mais l’équipe tarde encore à afficher la régularité qui est l’apanage des bonnes équipes. Entre ses deux dernières victoires sur la route, l’équipe de la Mauricie a été battue dans un spectaculaire duel offensif à Halifax. La semaine précédente, la même chose s’était produite à Sherbrooke. D’ailleurs, les Cataractes n’ont toujours pas réussi à coller deux victoires depuis le début de la saison.

Au milieu du dernier voyage, Renaud a convoqué une rencontre d’équipe pour sensibiliser ses joueurs à l’importance de gagner les matchs avec la bonne approche. Il s’est appuyé sur l’exemple du Lightning de Tampa Bay, qui a célébré ses deux derniers championnats au terme de deux matchs propres et serrés.

« On veut jouer du hockey de séries en début de saison pour en avoir l’habitude et être en mesure de performer quand ça va vraiment compter, raisonne Renaud. Je pense que les gars, sans dire que ça ne sera pas à rediscuter dans la saison, ont compris l’essence du message. » (NL)

Une dégelée contre vents et marées

Les circonstances n’avantageaient pas l’Océanic de Rimouski lorsqu’il a jeté l’ancre à Boisbriand pour y affronter l’Armada dimanche. L’équipe du Bas-St-Laurent avait joué la veille à Victoriaville et s’apprêtait à jouer contre une équipe reposée. Une équipe qui, de surcroît, venait tout juste de perdre sa fiche parfaite. Et comme si ce n’était pas suffisant, quelques matelots n’avaient pas fait le voyage, notamment les défenseurs Tyson Hinds et Jérémie Biakabutuka.

La logique aussi a manqué à l’appel. L’Océanic a complètement aplati l’Armada dans une victoire de 10-2, faisant la démonstration qu’à sa défensive impénétrable pouvait s’ajouter une attaque mortellement efficace.

« On savait que ça allait être un gros défi, qu’ils avaient un gros début de saison, raconte Xavier Cormier, l’auteur des septième et huitième buts de son équipe dans la dégelée. On était prêt pour ça. T’sais, on veut se mesurer à des bonnes équipes. On fait partie des bonnes équipes, mais c’est en battant des bonnes équipes qu’on va vraiment s’améliorer et montrer qu’on est une équipe talentueuse. »

L'Océanic, deux fois plutôt qu'une en infériorité

L’Océanic a donné un premier coup de barre en marquant deux buts lors du même désavantage numérique en première période. « C’est surtout là que ça a parti, a observé Luka Verreault, qui a marqué le deuxième de ces deux buts en 42 secondes. Je me rappelle, au début du match, on n’avait pas nécessairement le momentum, mais ces deux buts-là ont aidé. Après ça, les gars étaient tous high et on a continué là-dessus. »

Rimouski a mis fin à toute forme de suspense en marquant quatre buts pendant la pénalité majeure imposée à Alexis Brisson, qui a frappé le défenseur Frédéric Brunet par derrière. Ce dernier n’a pas terminé la rencontre.

« On avait des problèmes depuis le début de l’année sur l’avantage numérique. On en avait beaucoup parlé avant le début de la partie et on voulait vraiment mieux faire. Et ce qui s’est passé avec le geste sur Frédéric, on voulait leur faire mal et passer un message. Avec les quatre buts, je pense qu’on a réussi à le faire », lance Cormier.  

Les dix buts marqueront les esprits, mais ne devraient pas faire oublier que l’Océanic n’a maintenant accordé que neuf buts à ses cinq derniers matchs. Seule la puissante attaque du Phoenix de Sherbrooke est parvenue à marquer plus de deux buts à ses dépens au cours de cette période.

Et après sept matchs, les Nics n’ont toujours subi qu’une défaite en temps réglementaire. C’était contre les Remparts de Québec au deuxième match de la saison, une contre-performance au terme de laquelle l’entraîneur Serge Beausoleil avait notamment refusé d’endosser la théorie selon laquelle son équipe manquait d’expérience. « On ne va pas dire toute l’année qu’on est jeune! », avait tonné le coloré pilote. Son message semble avoir été entendu.

« On a vraiment une équipe avec beaucoup de profondeur et je pense qu’on peut vraiment faire quelque chose avec ça cette année, croit Xavier Cormier. On ne peut pas se donner des excuses. À chaque match, que ça soit contre n’importe quelle équipe, il faut être compétitifs. »

Cette barre a été franchie sans trop de problème en fin de semaine. (NL)

Les 12 travaux de Sylvain Favreau

Sylvain Favreau ne s’emporte pas. La hiérarchie, en ce qui le concerne, n’a pas changé dans les Maritimes.

« Moi de la manière que je vois ça, les trois monstres... ça va quand même être trois monstres! », prédit l’entraîneur-chef des Mooseheads de Halifax.

S’il y avait une prévision qui faisait consensus cet automne, c’était que les provinces de l’Atlantique hébergeraient trois puissances de la LHJMQ cette saison. Les Mooseheads n’étaient pas l’une d’elles et ne seront probablement pas considérés comme tel avant l’an prochain. Mais en ce jeune début de saison, les Néo-Écossais se battent à armes égales avec les Islanders de Charlottetown et n’ont certainement rien à envier aux Sea Dogs de Saint John.

« On ne partira pas en panique pour eux autres après moins de dix matchs de joués. Tout le monde, à ce temps-ci de l’année, essaie vraiment de trouver ses repères », tente de minimiser Favreau, qui a pris les rênes de l’équipe après avoir campé un rôle d’adjoint pendant quatre ans.

Reste que sa jeune équipe a produit des résultats impressionnants dans le court échantillon fourni jusqu’à présent. Les Orignaux viennent de sortir du bois après une fin de semaine parfaite qui leur a permis d’embarquer sur une série de trois victoires. Ils ont remporté un festival offensif contre les Cataractes de Shawinigan avant d’aller blanchir les Wildcats à Moncton. Ils n’ont subi qu’une défaite en temps réglementaire en six parties.

Favreau aborde ces résultats emballants avec prudence. Son projet, après tout, en est à ses balbutiements et il n’enverrait pas le bon message à ses joueurs s’il se frottait déjà les mains après quelques succès.

« Depuis le premier jour du camp, notre attention complète est dirigée sur le développement des bonnes habitudes de travail. On a dressé une liste de douze. C’est beaucoup, mais on les a nommées, on les a clairement définies. Une fois qu’on aura bâti cette fondation-là, on pourra être plus complexes dans ce qu’on demande. C’est là où on en est en ce moment et c’est le fun parce que ça porte fruit. Les gars voient ce que ça peut donner. »

« Mais on n’est pas encore satisfaits, poursuit Favreau. On a des victoires, c’est bien, mais après ça on retourne au travail le lendemain. Il y a bien des choses à nettoyer, à améliorer tout le temps. On commence tout juste à être sharp sur nos habitudes de travail et ça fait un mois et demi qu’on travaille ça. »

L'Heureux voit la vie en rose

Pour l’instant, les Mooseheads sont propulsés par une jeune défensive efficace et un premier trio en feu. Les vétérans Zachary L’Heureux et Elliot Desnoyers et le jeune de 17 ans Jordan Dumais ont amassé un total de 17 points dans les deux matchs du week-end.

L’Heureux, un choix de première ronde des Predators de Nashville qui a raté les trois premiers matchs de la saison en raison d’une suspension, croit que l’approche de son entraîneur pourra permettre à l’équipe de causer des surprises.

« Je pense qu’on est une équipe qui est un peu classée comme négligée. On est jeunes et des fois, ça peut paraître, mais en même temps on travaille fort à chaque soir. Notre mentalité, c’est qu’on veut travailler plus fort que l’autre équipe. Si on fait ça, on a le talent pour rivaliser. N’importe quelle équipe qu’on voit l’autre bord, on a des chances. On n’a pas trop de pression sur nos épaules, on n’est pas l’équipe qui est supposée tout gagner, mais en même temps, je peux dire que les vingt gars dans notre chambre y croient à chaque soir. » (NL)

Aux quatre coins de la « Q »

- Il n’y a maintenant plus de clubs invaincus dans le circuit Courteau. En plus de l’Armada de Blainville-Boisbriand, battue par de coriaces Foreurs de Val-d’Or jeudi dernier, le Titan d’Acadie-Bathurst a encaissé un premier revers cette saison face aux Wildcats de Moncton vendredi.

- Parlant des Wildcats, leur victoire contre Bathurst est le fruit d’une deuxième remontée en autant de semaines. Le 8 octobre, face aux Eagles du Cap-Breton, ils ont comblé un déficit de 5-1 pour l’emporter 6-5 en fusillade. Contre le Titan, ils ont effacé un recul de 3-1 avant d’arracher un gain de 4-3 en tirs de barrage. Acquis deux jours plus tôt des Tigres de Victoriaville, l’attaquant de 20 ans Brooklyn Kalmikov a marqué une fois en temps réglementaire avant d’inscrire le but décisif pour Moncton en bris d’égalité.

- Corrigés 8-2 par les Remparts de Québec dimanche, les Foreurs ont subi un premier revers en temps réglementaire cette saison. Un rendement plus qu’honorable pour une équipe dite en « transition ».

- Xavier Simoneau manque aux Islanders de Charlottetown. L’équipe affiche un dossier de 3-1 dans les matchs complétés par l’espoir du Canadien. Quand elle est privée de son énergique attaquant, la troupe de Jim Hulton montre une fiche de 0-3. Heurté à la tête par le lancer d’un coéquipier le 11 octobre, Simoneau n’était pas en uniforme pour les deux matchs du week-end des siens. Son état de santé est réévalué sur une base quotidienne.

-Coup dur pour les Cataractes, qui devront se passer du défenseur Zachary Massicotte pour les quatre prochaines semaines. Le vétéran de 20 ans, qui formait un duo avec la recrue Jordan Tourigny, s’est blessé en bloquant un lancer en fin de semaine.  

- Les Tigres sont en déroute depuis que les attaquants Nicolas Daigle et Massimo Siciliano ont été suspendus par la Ligue alors qu’ils font face à la justice dans une affaire d’agression sexuelle. Cinq défaites en autant de matchs avec seulement cinq buts marqués et 21 buts encaissés.

- Le défenseur des Sea Dogs de Saint John Jérémie Poirier a débloqué samedi face aux Eagles. L’espoir des Flames a réussi un tour du chapeau en plus d’obtenir 9 lancers. Il avait jusque-là été plutôt discret avec 2 passes en 6 rencontres... À Québec, le géant Louis Crevier, fraîchement débarqué de son premier camp professionnel chez les Blackhawks de Chicago, a conclu sa fin de semaine avec un match de 2 buts et 2 mentions d’aide contre les Foreurs... En Outaouais, le retour au jeu du défenseur Tristan Luneau est géré prudemment pas les Olympiques. Il a été laissé de côté par Louis Robitaille vendredi contre les Saguenéens, ne jouant qu’un match en fin de semaine contre les Voltigeurs. Luneau a été pris de vitesse sur le but victorieux des Voltigeurs en prolongation dimanche.

- Le Phoenix de Sherbrooke et son attaque roulent à plein régime. Propulsé par le meilleur jeu de puissance de la ligue (44%), Sherbrooke est sur une séquence de cinq victoires – la plus longue active après celle des Remparts (6) – après avoir amorcé la saison avec deux défaites. Le Phoenix domine la ligue avec 32 buts marqués. Près de la moitié de ceux-ci sont l’œuvre des membres du premier trio formé de Joshua Roy (6), Xavier Parent (4) et Julien Anctil (5). Roy, un choix de 5e ronde du Canadien au dernier repêchage, est actuellement le meilleur pointeur (15) du circuit. Pour en savoir davantage sur son excellent début de campagne, écoutez l’entrevue qu’il a offerte à Sur la glace. (NL et MF)

Citation de la semaine

« Il y a certains joueurs qui devront se regarder dans le miroir. Je n’ai pas aimé l’attitude de tout le monde aujourd’hui. »

- Bruce Richardson, l’entraîneur-chef de l’Armada, au journal Nord Info après la défaite de 10-2 infligée par l’Océanic de Rimouski, dimanche.

Le jeu de la semaine

Arrêt spectaculaire de Lapenna